Les sites de poker font leur cinéma

Il y a quelques semaines, je décide de regarder le film de Guillaume Canet : « Les petits mouchoirs ». Tranquillement installé sur mon canapé, j’entends Gilles Lellouche demander à ses amis « ça vous dit un poker ? ». Quelques instants plus tard, dans une autre séquence, on le voit ranger un tapis de jeu avec un logo de Winamax. Dans le jargon du marketing, on appelle ça du « placement de produit ». Une marque paye pour apparaître à l’écran. Cette courte séquence m’a donné envie d’en savoir un peu plus et d’enquêter sur ce mode de communication.

En 2012, l’un des films les plus attendus de l’année se nomme « la Vérité si je mens 3 ». Dans ce film, on a pu voir le logo Bwin. Une des scènes du film montre José Garcia en train de jouer dans un cercle, avec des tables aux couleurs de la room. Selon le site Pokeractu.fr, Bwin aurait déboursé 1 million d’euros pour apparaître à l’image . Chiffre invérifiable mais qui paraît très élevé ! Cet investissement a-t-il été rentable ? Les entrées du film ont été importantes mais en dessous des chiffres espérés. Les équipes de Bwin n'ont pas été totalement satisfaits de cette opération qui ne sera plus renouvelée dans l'avenir.

L’intérêt premier pour les sites de poker en ligne est évidemment d’avoir une exposition médiatique forte. Lorsqu’un film comme « les petits mouchoirs » fait plus de 5 millions d’entrées, puis qu’il est diffusé à la télévision et là aussi regardé par des millions de spectateurs, l’impact est fort. L’autre intérêt pour les Rooms est de faire une opération de relations publiques à la fois à destination des joueurs les plus fidèles qui peuvent gagner des places pour les avant-premières. Winamax l’a notamment fait pour « Les petits mouchoirs ».Au moment de la sortie de la Vérité 3, Bwin a aussi organisé des avant-premières où des joueurs, des blogueurs et des journalistes ont pu être invités.

En avril 2010, quelques mois avant la libéralisation du marché du poker en France, le logo Winamax apparaît à plusieurs reprises dans le polar « les 5 doigts de la main ». Au casting, on retrouve un certain… Patrick Bruel. L’un des protagonistes du film est carrément joueur de poker et fréquente régulièrement le « Cercle Wagram » (haut lieu du poker à ce moment là). Un scénario idéal pour la room qui apparaît sur de larges panneaux dans le film. Le long métrage ne réunit malheureusement que 500 000 spectateurs environ. Chez Winamax, on nous précise qu'il s'agit de placements produits exceptionnels et qu'il s'agit d'une "opportunité amicale". Winamax ne renouvellera pasce genre d'expérience dans l'avenir.

Bref, un partenariat avec un film est un pari risqué qui comme au poker ne permet pas de gagner à tous les coups.