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Tournoi des 6 Nations | Angleterre - France : 10-53 | "C'est énorme, c'est grandiose" et les Bleus ont du mal à y croire

Simon Farvacque

Mis à jour 12/03/2023 à 03:13 GMT+1

TOURNOI DES 6 NATIONS - La plus large victoire de son histoire face à l'Angleterre, qui plus est à Twickenham (10-53) : samedi, la France a décroché un succès destiné à être conté dans des décennies. Fabien Galthié a fendu l'armure, à l'heure d'en estimer la portée, mais ses joueurs ont fait preuve de plus de retenue. Avec pour arguments : besoin de prendre du recul, ambition de sacre et humilité.

Galthié : "Twickenham est un temple mystique, ce stade récompense la bravoure"

Le XV de France a corrigé celui d’Angleterre. Eu égard aux résultats des deux équipes depuis quelques mois, cela n’est qu’une demi-surprise. Oui mais voilà, les Bleus l’ont fait à Twickenham et dans des proportions inconcevables. Jamais les Bleus n’avaient battu les Anglais de plus de 25 points. Ils les ont dominés outrageusement ce samedi, sur leurs terres, de 43 unités : 10-53. "C’est sûr que c’est énorme, c’est grandiose, on ne réalise pas sur le moment", a dû se pincer Cyril Baille, désireux de ne pas s’arrêter à ce succès "historique" : "On a envie de penser au match du week-end prochain (face au pays de Galles, NDLR)."
"Pas sûr qu'on réalise ce qu'on a fait, abonde Antoine Dupont, capitaine qui veille à ce que son groupe ne tombe pas dans l’euphorie. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs : de l'intérieur, c'est toujours plus dur de prendre du recul, de mesurer." Mais le numéro 9 du Stade Toulousain ne veut pas minimiser la performance des siens : "On sait que c'est dur de gagner ici, donc on peut être très fiers de ce qu'on a réalisé." Son sélectionneur, Fabien Galthié, a semblé plus ému que ses joueurs par la portée de l’exploit, au point de se présenter les larmes aux yeux devant les micros de France Télévisions.
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"Il ne faut pas avoir la mémoire courte" : Dupont était dans le camp des rossés il y a 4 ans

"J’espère qu’on va m’en reparler dans trente ans"

"Il y a beaucoup de joie, beaucoup de plaisir, beaucoup d'émotion. C'est émouvant parce qu'on connaît le jeu, on est souvent venu ici…", a ensuite énuméré en conférence de presse le coach de l'équipe de France. Une équipe qui n'avait plus gagné à Twickenham depuis 2007, voire depuis 2005, s'il l'on s'en tient au Tournoi des Six Nations. Même d'un point, l'emporter aurait été un événement. "On le partage entre nous mais aussi avec tous les gens qui nous accompagnent dans les bons et les mauvais moments", a ajouté l'ancien demi de mêlée, sur le même ton que Dupont : "Il faut qu’on savoure avec tous les supporters français."
François Cros s'est montré un peu plus loquace, mais lui aussi revendique le besoin de redescendre en pression, avant de prendre conscience de ce qu'il s'est passé dans la banlieue de Londres : "A chaud, on est hyper satisfaits du score, de la manière dont on a joué... Quand ça va redescendre, c'est là qu'on va vraiment se rendre compte de l'ampleur de la performance. J'espère qu'on va m'en reparler dans trente ans : ce n'est pas tous les jours qu'on met cinquante points à l'Angleterre, chez elle... C'est un moment incroyable."
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Thibaud Flament a martyrisé l'Angleterre à Twickenham

Crédit: Getty Images

"On a pris de sacrées branlées donc on ne se prend pas pour d'autres"

Le compère de Charles Ollivon et Grégory Alldritt en troisième ligne note également : "C'est le seul stade en Europe où l'on n'avait pas gagné depuis les débuts de Fabien Galthié. C'est important pour nous d'écrire notre histoire et d'essayer de gagner partout et contre tout le monde. C'est une étape de plus ce (samedi) soir." Une étape, seulement. D'où la propension de tous à relativiser la grandeur du moment. Même Galthié a cela en tête : "On va rentrer à l'hôtel, on va boire une bière. Notre objectif, c'est de gagner la compétition."
Les Français n'ont pour cela plus leur destin en main. Ils doivent compter sur un faux pas de l'Irlande, ce dimanche en Ecosse, ou samedi prochain face aux Anglais. Soigner leur différence de points, pour peut-être pouvoir en profiter, était primordial. "On connaît l'importance du goal average pour la fin du Tournoi, a froidement déclaré Marchand, concernant la façon dont les Tricolores ont enfoncé la tête sous l’eau à leurs rivaux. Le record (de la plus large victoire contre l'Angleterre, NDLR) ? Évidemment qu'on est heureux, mais ce n'était pas un objectif."
Les Bleus ont le triomphe modeste. Parce qu'ils ont été stoppés lors de ce Tournoi par l'Irlande, qui a balayé leur série de quatorze victoires, à Dublin. Et parce qu'ils étaient il y a peu de temps encore une équipe en jachère, comme l'est l'Angleterre. "On ne va pas trop en faire, on respecte les Anglais. On a pris de sacrées branlées donc on ne se prend pas pour d'autres", avertit Baille. Et son capitaine de conclure : "Il y a 4 ans ici (...) On baissait tous la tête et on ne voulait même pas ressortir du vestiaire (30-8 à la pause, 44-8 score final, NDLR). Il faut rester humbles."
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Fabien Galthié, sélectionneur vainqueur avec la France sur la pelouse de Twickenham - 11/03/2023

Crédit: Getty Images

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