Challenge Cup - Sergio Parisse, le vieux lion avait les crocs pour emmener Toulon en finale de la compétition

Qu’on se le dise, Sergio Parisse entend bien connaître une sortie à la hauteur de son immense carrière. Et quelle plus belle occasion que cette demi-finale de Challenge Cup face à son premier club professionnel (de 2002 à 2005) pour prouver au petit monde du rugby, s’il le fallait encore, qu’il lui reste encore un peu d’essence dans le moteur ?

Face à un Benetton Trévise encore tendre à ce niveau, le troisième ligne centre avait un peu plus à cœur que les autres de marquer les esprits. Et a réussi son coup. Véritable leader d’une équipe toulonnaise orpheline de Charles Ollivon, expulsé après seulement 6 minutes de jeu, le grand Sergio a donné la leçon dans un style à la fois généreux et spectaculaire qui lui ressemble.

Une performance bien lancée par un geste de classe : une passe au pied rasante décisive pour son trois-quarts centre Duncan Paia’aua (5e). Le genre de petit bonbon qu’il a souvent cherché durant sa longue carrière, souvent sans y parvenir, à l’image du drop qu’il avait tenté et manqué au Stade de France en 2016 dans les ultimes secondes d’un France - Italie étouffant (23-21). La réussite était avec lui ce dimanche, pour le plus grand plaisir du public de Mayol.

Des supporters varois qui se sont une nouvelle fois levés suite à un départ en mêlée fermée de l’Italien, suivi d’une passe délicieuse après contact pour Paia’aua qui a permis le franchissement du rideau trévisan (9e). Toujours le premier à remobiliser ses troupes, comme juste avant une mêlée où il a lancé à ses gros - "Allez les gars, on les enfonce en mêlée !" - ou quand il a laissé éclater une joie virale après un ballon porté italien mis en échec (37e), Parisse a même été à deux doigts de marquer. Stoppé à un mètre de l’en-but, il a toutefois permis au sien de creuser l’écart deux temps de jeu plus tard, par l’intermédiaire de Beka Gigashvili (18e).

Inscrire un essai, finalement la seule chose qui lui a manqué pour couronner un match de haut standing, conclu par une chistera parfaitement exécutée sous pression en fin de partie (75e). De quoi se rappeler aux bons souvenirs du sélectionneur italien Kieran Crowley, qui n’a pu manquer cette demi-finale historique pour le rugby transalpin. Si elle ne suffit pas à le convaincre de l’emmener à la Coupe du monde en France dans quelques mois – il n’a plus joué pour l’Italie depuis le dernier Mondial - sa prestation aura au moins contribué à ramener Toulon en finale de la Challenge Cup, un an après son échec contre Lyon (30-12).

"On a montré un excellent état d’esprit, on ne s’est pas éparpillé après le carton rouge et le résultat est logique, a-t-il déclaré à France 2 après la rencontre. Maintenant, quand on va en finale, ce n’est pas uniquement la jouer mais c’est pour la gagner". Ce que les Toulonnais d’un Sergio Parisse mort de faim tenteront de faire le 19 mai prochain à Dublin contre Glasgow.