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Coupe du monde - Springboks 2019 - All Blacks 2023 : le troublant parallèle

Anthony Tallieu

Mis à jour 28/10/2023 à 16:17 GMT+2

La Nouvelle-Zélande va tenter de détrôner l’Afrique du Sud samedi en finale de la Coupe du monde (21 heures). À l’aube de ce duel au sommet, la situation des All Blacks rappelle étrangement celle des Springboks il y a quatre ans, quand ces derniers sont allés conquérir le Graal après avoir traversé moultes tempêtes les mois précédents.

A quoi faut-il s'attendre en finale ? "Ça ne va pas se gagner sur une chistera"

Dans ce rugby mondial qui se plaît à dénicher des rivalités pour exalter les passions, Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud est au sud le pendant de France – Angleterre au nord. Deux rivaux que tout semble opposer, notamment en termes de jeu proposé. D’un côté la folie créative, de l’autre le pragmatisme froid couplé à la force brute : le parfait choc des cultures servi à la sauce ovalie. Deux approches du rugby qui ont d’ailleurs eu tendance à se confirmer durant ce Mondial.
Si le clivage stratégique a toujours persisté au fil des générations, le contexte du cru neo-zélandais 2023 se rapproche, lui, de celui des Sud-Africains il y a quatre ans. Étonnement, même. Avant de triompher à Yokohama en finale du Mondial japonais contre l’Angleterre (32-12), les Springboks avaient dû traverser leur chemin de croix et manger une double ration de pain noir. Leurs résultats catastrophiques au sortir de la Coupe du monde 2015 (onze victoires seulement en vingt-cinq matches) avaient même poussé la fédération sud-africaine à se séparer, début 2018, du sélectionneur en place Alister Coetzee. Son successeur, Rassie Erasmus, un homme à poigne aux idées bien tranchées, se révèlera être le messie de la nation arc-en-ciel.

Une défaite d’entrée et un sacre à la fin : les Springboks l’ont fait en 2019

Ian Foster, l’actuel sélectionneur neo-zélandais, a de son côté résisté aux vagues mais sa place n’a tenu qu’à un fil à l’été 2022, au soir d’un revers cuisant à Christchurch contre l’Argentine (18-25) qui s’inscrivait au cœur d’une année épouvantable pour les Blacks. Un maintien contre vents et marées pour celui qui était alors qualifié par la presse locale de "pire sélectionneur de l’histoire de la Nouvelle-Zélande". Le discours a évidemment changé quatorze mois plus tard, alors que Foster a ramené sa sélection en finale. Pas un levier de motivation pour autant, jure d’ailleurs ce dernier. "Il n’y a pas d’agenda personnel, ce sont toujours les All Blacks qui comptent", a-t-il lâché samedi dernier après la demi-finale facilement remportée par les siens contre l’Argentine (44-6).
Ses joueurs étaient encore loin d’endosser le costume de favori en début de compétition, eu égard à l’humiliation subie à Twickenham lors du dernier test estival contre…l’Afrique du sud (35-7), plus large défaite de leur histoire, et à leur échec en match d’ouverture contre les Bleus (27-13). Vexés, les Blacks ont baissé la tête, bossé dans l’ombre et se sont refaits un capital confiance face aux nations mineurs avant de renaître en quart contre l’Irlande (28-24). Exactement comme les Springboks en 2019 finalement. Après avoir pris une grosse claque d’entrée de jeu face…à la Nouvelle-Zélande (23-13), les hommes d’Erasmus avaient passé leurs nerfs sur les faibles Namibiens (57-3), Italiens (49-3) et Canadiens (66-7) et reconstruit un chemin qui les a menés jusqu’au Graal.
Pour pousser un peu plus loin la comparaison, l’Afrique du Sud a été championne du monde au Japon après avoir échoué au stade des demies quatre ans plus tôt. La Nouvelle-Zélande pourrait avoir le même parcours en cas de victoire samedi au Stade de France, face à un rival dont elle rêve pour une fois de suivre les pas. Tout comme l'Afrique du Sud et sa bande de vieux grognards (elle est l'équipe la plus âgée des vingt engagées dans la compétition) aimerait connaître la même success story que la glorieuse génération neo-zélandaise de 2015, quand les McCaw, Carter, Nonu, Smith ou Mealamu avaient bouclé leur formidable carrière internationale en gagnant une deuxième Coupe du monde d'affilée.
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