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Les All Blacks, ce drôle d'outsider, avant Nouvelle-Zélande - Irlande, en quart de finale de la Coupe du monde 2023

Simon Farvacque

Mis à jour 14/10/2023 à 20:31 GMT+2

L'Irlande face à la Nouvelle-Zélande : c'est une affiche grandiose des quarts de finale de la Coupe du monde qui va se tenir samedi, au Stade de France (21h). Les Irlandais abordent cette rencontre dans le costume du favori, ce qui constitue une frappante inversion des rôles, à l'aune du rapport de force séculaire entre les deux nations. Les All Blacks disposent d'arguments pour rétablir l'ordre.

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Aaron Smith a prévenu. "Je crois que nous sommes une équipe totalement différente", a déclaré le demi de mêlée des All Blacks, mardi en conférence de presse, concernant la tournée d'été 2022 qui avait vu l'Irlande triompher en Nouvelle-Zélande. Il y a un peu plus d'un an, le XV du Trèfle avait remporté deux tests sur trois, au pays du long nuage blanc. Un moment d'histoire pour cette nation et un symbole de son statut de n°1 mondial, qui lui vaut d'aborder dans la peau du favori le quart de finale de samedi à Saint-Denis.
"Le bilan des Irlandais depuis deux ans prouve leur valeur, a posément poursuivi l'expérimenté n°9. Mais c'est la Coupe du monde. Nous allons jouer une finale et tout reste à faire." Smith ne nous apprend rien, sur ce coup. Mais lui est en plein apprentissage, comme tous ses coéquipiers. Les Néo-Zélandais découvrent le rôle du chasseur tapi dans l'ombre, après avoir joué celui d'épouvantail scintillant pendant tant d'années, avec une réussite fluctuante lors de l'événement planétaire : trois titres, mais aucun entre ceux de 1987 et 2011.
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Déclassement confirmé ?

Les hommes au maillot frappé de la fougère argentée ont entamé l'opus 2023 dans une position inédite de "favoris parmi tant d'autres". Des quatre cadors identifiés, ils étaient même les moins en verve sur la ligne de départ, encore secoués par la claque sud-africaine (défaite 35-7 le 25 août). Le match d'ouverture de la Coupe du monde a confirmé cette tendance, avec un revers 27-13 face aux Bleus, le premier concédé par la Nouvelle-Zélande en phase de poules depuis la création de la compétition en 1987.
Ce faux pas a achevé de placer les Néo-Zélandais un cran derrière le trio Afrique du Sud - Irlande - France. Une hiérarchie que le "super ordinateur" d'Opta et ses millions de simulations avaient établie avant l'épreuve et qui n'a pas bougé depuis. Mais derrière ce déclassement très relatif, les motifs d'espoir ne manquent pas pour Ian Foster et sa troupe. Avant de perdre pied lors du second acte, les All Blacks avaient malmené les Bleus le 8 septembre au Stade de France, et la suite de leur parcours a ressemblé à ce que l'on attend d'eux.
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Des statistiques effrayantes

La Namibie (71-3), l'Italie (96-17) et l'Uruguay (73-0) ont servi d'exutoire. La Nouvelle-Zélande a ainsi bouclé le premier tour avec le plus grand nombre de points marqués (253, contre 210 pour la France), d'essais inscrits (38, contre 27 pour les Irlandais et les Français) ou encore de franchissements effectués (64, face aux 45 de l'Ecosse). Non seulement les Néo-Zélandais ne sont plus l'équipe d'il y a un an, mais ils ne sont peut-être plus celle d'il y a un mois, même si les adversaires piétinés sur la route de ce redressement sont d'un très modeste standing.
La vitesse et la dextérité qui transpirent du jeu des Kiwis ont à nouveau sauté aux yeux, durant les trois fessées infligées pour se remettre dans le droit chemin. Brodie Retallick (remplaçant contre la France), Shannon Frizel, Sam Cane et Tyrel Lomax ont réintégré le XV de départ, devant, Jordie Barrett a fait son retour au centre : la formation néo-zélandaise se rapproche d'une équipe-type, même si Mark Telea manquera à l'appel pour raisons disciplinaires, samedi au Stade de France (21h).
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Ardie Savea lors du match entre la Nouvelle-Zélande et la Namibie

Crédit: Getty Images

L'Irlande est aussi en pleine découverte

En face : une Irlande conquérante, forte de dix-sept succès de rang, à un pas du record pour les nations de premier plan. Enfin franchir le cap des quarts de finale en Coupe du monde est un dessein légitime pour le XV du Trèfle. "Ces quatre dernières années, on a beaucoup travaillé sur le plan mental, raconte Johnny Sexton. On a envisagé différents scénarios." Et d'ajouter, pour éloigner la psychose latente : "Tous les quarts disputés par l'Irlande l'ont été avec des groupes de joueurs différents."
L'escouade d'Andy Farrell doit faire sauter une barrière symbolique. Comme elle l'a fait l'été dernier. "Jamais une équipe d'Irlande n'avait réussi à gagner un match en Nouvelle-Zélande", rappelle le deuxième ligne Tadhg Beirne. Avant de faire prudemment écho aux propos d'Aaron Smith : "Un an et quelques mois, c'est long en rugby. C'est une équipe différente que l'on va affronter samedi (…) Il ne faut pas non plus nous voir trop beaux." L'inversion des rôles reste à pérenniser.
Ce match, c'est l'histoire d'un favori qui a tout pour bomber le torse, mais dont la fébrilité chevillée au corps dans cette compétition peut resurgir à tout moment, face à un outsider qui apprend à se faire petit, mais dont on ne peut occulter la dangerosité mythique et tangible. Samedi soir, chacun sera à sa place. Reste à savoir si ce sera la nouvelle ou l'ancienne.
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