Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

JO Pékin 2022 : Mathieu Faivre, la revanche du banni de Pyeongchang

Laurent Vergne

Mis à jour 13/02/2022 à 16:02 GMT+1

JEUX OLYMPIQUES D'HIVER – Les JO s'étaient mal terminés pour Mathieu Faivre en 2018. Frustré par sa 7e place en géant et viré du groupe France pour avoir exprimé publiquement cette frustration, il a conquis dimanche le bronze dans sa discipline fétiche. Une récompense qui intervient un an après son double titre de champion du monde et l'installe un peu plus parmi les grands du ski français.

Faivre : "J'ai rarement été aussi nerveux qu'aujourd'hui, c'est juste incroyable cette médaille"

Le géant masculin, c'est l'épreuve forte du ski alpin français. Des leaders, une grosse densité. Ne pas repartir avec une médaille aurait fait mal. Très mal. Il y a quatre ans, à Pyeongchang, quatre Tricolores avaient terminé parmi les sept premiers, avec, à la clé, une médaille de bronze pour Alexis Pinturault, suivi de Thomas Fanara (5e), Victor Muffat-Jeandet (6e) et Mathieu Faivre (7e). Dimanche, à Pékin, le résultat d'ensemble a une nouvelle fois traduit cette force collective. Trois skieurs dans le Top 5 et, à nouveau, du bronze. Mais le médaillé a changé d'identité.
Cette fois, c'est Mathieu Faivre qui a pu goûter au podium et, pour le Niçois, c'est une sacrée revanche. Il y a quatre ans, en Corée du Sud, il avait été prié de plier bagages avant la fin des Jeux et privé du "Team Event." En cause, sa sortie maladroite après sa 7e place dans le géant.
"Si vous saviez ce que j'en ai à faire du tir groupé collectif... Je suis là pour ma pomme, pour faire ma course", avait-il lancé alors qu'on lui demandait de commenter la performance d'ensemble des Bleus. Quatre ans plus tard, tout ça est oublié. En décrochant deux titres mondiaux en 2021, dont celui du géant, puis cette médaille de bronze olympique dimanche, il confirme à 30 ans qu'il fait bel et bien partie du gratin de la discipline.
picture

Il s'est accroché pour un grand bonheur : comment Faivre a arraché le bronze

J'ai rarement été aussi nerveux
Mathieu Faivre n'a pourtant pas toujours été serein dimanche. "Ça a été compliqué pour moi aujourd'hui, j'ai rarement été aussi nerveux", a-t-il avoué au micro d'Eurosport. Dans la deuxième manche, surtout, qui s'est fait attendre avec le report de plus d'une heure, et dont le tracé a mis au supplice les géantistes. "La journée a été vraiment très longue avec le report de la deuxième manche, ajoute le skieur d'Isola. Je fais une bonne première manche, la deuxième a été plus compliquée avec des conditions très délicates, on l'a vu avec la météo, la piste qui était très dure, un tracé très tournant. Je ne me sentais pas vraiment bien dans la deuxième."
Contrairement à un Alexis Pinturault qui a rapidement démarré ses Jeux avec le Super-G puis le combiné, Mathieu Faivre, en pur géantiste, était lui dans l'attente depuis son arrivée à Pékin. "C'est toujours particulier les Jeux, et toute la semaine a été assez stressante", dit-il encore. Mais il a tenu bon face au stress, celui de ces Jeux dans leur ensemble, de cette journée et plus encore de cette infernale seconde manche.
"Je voulais vraiment repartir avec une médaille, même si ça reste du ski alpin, on ne sait jamais vraiment ce qu'il peut se passer, les choses vont tellement rapidement dans un sens comme dans l'autre, rappelle le champion du monde. Je m'en tire avec une médaille, je suis heureux. Effectivement, elle est en bronze, mais il n'y a que trois places qui comptent aux Jeux Olympiques. C'est juste incroyable. Maintenant, je vais vraiment en profiter."
Après une saison parfois compliquée, où il a connu des points très hauts et d'autres très bas, parfois même en... quelques heures, comme à Alta Badia où il avait survolé le premier tracé pour exploser sur le second, et une carrière longtemps sinusoïdale, ce bronze olympique est une forme de consécration pour le surdoué azuréen. Chez les jeunes, il dynamitait tout. Il fallait le surclasser avec des "grands" souvent de deux ou trois ans ses aînés. Jusqu'à son titre de champion du monde juniors en 2010 qui semblait annoncer une trajectoire dorée à l'étage supérieur.
picture

Sourire aux lèvres, Faivre savoure sa médaille de bronze

L'hommage de Pinturault

Mais pour Mathieu Faivre, tout ne s'est pas passé comme prévu. Un caractère parfois difficile ne facilite pas son épanouissement. En équipe de France, et notamment en géant, la nouvelle star se nomme Alexis Pinturault, de la même génération que lui et le skieur de Courchevel ne va pas tarder à lui faire de l'ombre. La relation entre les deux hommes sera difficile, avec une pointe de jalousie chez le Niçois. Aujourd'hui, tout ceci s'est apaisé. Faivre a trouvé sa place et pris sa part.
Sur Eurosport, le tout frais médaillé a eu des mots qui en disent long : "Cette médaille, elle est aussi pour toutes les personnes qui nous entourent, notre staff, mon technicien, ma famille, mes amis, et c'est la récompense du travail d'ensemble avec tous les coéquipiers, Thibaut (Favrot), Cyprien (Sarrazin) et même Alexis." Même Alexis. Il y a quelques années, il n'aurait peut-être pas pris la peine de le citer.
Pinturault, pour qui ces Jeux sont si compliqués, a eu de son côté une pensée pour le bronzé de Pékin. "C'est super, je pense à Mathieu d'abord, a-t-il salué. Il est parmi les meilleurs mondiaux dans cette discipline depuis quelque temps, c'est une force relativement tranquille, il est capable de rester serein." Serein ou stressé, serein et stressé, peu importe. Il est médaillé et c'est tout ce qu'il voulait.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité