Titré à Astana, Adrian Mannarino, le plaisir en plus : "Je me suis dit qu'il était temps d'apprécier cette finale"

"Du kiff et rien que du kiff." Si vous vous demandez ce qui fait courir encore les trentenaires bien tassés du circuit ATP, la majorité vous répondra : le plaisir. Stan Wawrinka, Andy Murray, Richard Gasquet en sont. Et Adrian Mannarino ne les reniera pas.

A 35 ans révolus, le Français fait volontiers le tour du globe pour faire ces matches qui font apprécier ce sport qui "rend dingue". Aller au Kazahstan, ça ne fait pas peur à un "Manna" qui prend rendez-vous dans ce pays depuis 2020. Après une finale perdue à Nur-Sultan, le Francilien a enfin été récompensé de son insistance avec ce titre à la clé.

Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Déjà parce que Sebastian Korda, 28e mondial, est un dur à cuire qui était encore demi-finaliste à Zhuhai la semaine précédente. Ensuite parce que le film de cette finale prenait le chemin d'un sens unique, mené 6-4, 3-1 avant un retournement de situation inattendu. "Je me suis dit qu'il était temps d'apprécier cette finale", a déclaré Mannarino à l'issue de ce match pour justifier son réveil soudain.

Après un titre ATP à Newport cet été, le voilà avec un deuxième sous le bras cette année, devenant au passage le premier joueur français avec plusieurs trophées au cours de la même saison depuis 2020. Cette saison 2023 lui aura donc permis de doubler son capital titre d'un coup et de se rapprocher de son meilleur classement en carrière : il sera 23e mondial à la prochaine mise à jour du classement ATP, à un rang de sa 22e place atteinte en 2018. Mais à bien l'écouter, c'est loin d'être une priorité pour lui qui s'apprête à rejoindre Shanghai dans la peau du n°1 français. Une récurrence pour lui depuis la seconde partie de saison.

Va commencer pour lui un long périple pour rejoindre la Chine du Kazahstan pour pouvoir jouer le Masters 1000 de Shanghai où il sera exempté de premier tour grâce à son statut de tête de série n°31. Pour son match inaugural au 2e tour, il aura face à lui le vainqueur du match Alexander Shevchenko-Chun-Hsin Tseng, avant un éventuel duel face à Andrey Rublev, n°5 mondial.

Si le relâchement est de mise, il pourra peut-être épingler son quatrième Top 10 de la saison, après Hubert Hurkacz (9e) à Miami, Taylor Fritz (8e) au Queen's et Daniil Medvedev (3e) à 's-Hertogenbosch. Tant que le plaisir est là...