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ATP MONTE-CARLO - Entre Stefanos Tsitsipas et Casper Ruud, une finale de terriens, pas de martiens

Paul Citron

Mis à jour 14/04/2024 à 01:14 GMT+2

A Monte-Carlo, se profilait à l'horizon une finale entre l'infatigable Novak Djokovic et l'inarrêtable Jannik Sinner. Finalement, les deux hommes ont baissé pavillon en demies devant Casper Ruud et Stefanos Tsitsipas, que l'on n'attendait pas forcément au rendez-vous, et qui ont rappelé cette semaine que la terre battue les aime autant qu'ils n'aiment la terre battue.

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En voilà un retour sur terre. Depuis le début du mois de janvier, il n’y en avait que pour Jannik Sinner. Ce grand rouquin à la réussite insolente, devenu en un instant le croque-mitaine du circuit à la faveur des difficultés physiques de celui qui, jusqu’ici, avait été le seul à le battre à Indian Wells : Carlos Alcaraz.
De l’autre côté du tableau monégasque, Novak Djokovic n’offrait pas d’immenses garanties. Sauf qu’à l’approche du premier Masters 1000 sur terre battue de l’exercice, personne ne semblait véritablement en mesure de lui barrer la route, même en sachant que la finale se refuse à lui sur la Côte d’Azur depuis 2015. Samedi matin, les retrouvailles pour la couronne entre le meilleur joueur de 2024 et le numéro 1 mondial étaient encore d’actualité.
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Tsitsipas "comme sur un nuage"

C’est pourtant d’un tout autre scénario qu’a accouché ce dernier carré du Masters 1000 de Monte-Carlo. Stefanos Tsitsipas a forcé son destin le premier, pas pressé de boucler une semaine où tout lui réussit, même ce qui devrait lui nuire. Face à Jannik Sinner (6-4, 3-6, 6-4), le Grec a semblé jouer libéré des chaînes qui l’entravaient lors de la tournée américaine ou à Melbourne. Alors, sa défaite qui se dessinait sur le court Rainier III n’avait rien de déshonorant, bien au contraire. Sauf qu’une erreur manifeste d’arbitrage dans le 3e set a tout bonnement sorti son adversaire de la rencontre, et lui a permis d’opérer une savoureuse remontée au score.
Aussi crucial qu’il fût, ce fait de jeu ne doit pas occulter la cure de jouvence que se paie Stefanos Tsitsipas à Monte-Carlo. "J’étais comme sur un nuage, rêvassait-il tout haut en conférence de presse après la demi-finale, au moment d’évoquer son premier set presque idéal. C’est l’un des meilleurs premiers sets que j'aie jamais joués sur terre battue." Un premier set durant lequel le Grec a rappelé qu’à son meilleur niveau, et sur sa surface favorite, il est toujours parfaitement capable de dominer qui que ce soit.
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Je raconterai à mes petits-enfants que j’ai battu Novak
Parce que son jeu plus compact, plus abrupt, et surtout dénué d’un revers à une main transpire moins le romantisme, Casper Ruud n’a pas été accompagné par le même élan de vie tout au long de la semaine. Mais lui aussi n’est jamais meilleur que sur la terre battue, et lui aussi traverse cette semaine monégasque comme un enfant émerveillé par tout ce qui lui arrive. Surtout après avoir terrassé le joueur qu’il voulait "battre absolument", contre lequel il n’avait pas osé se rebeller en finale de Roland-Garros l’année passée : Novak Djokovic.
"C’est fantastique, se délectait-il à son tour devant les médias samedi soir. Je m’en souviendrai pour le restant de mes jours, et je raconterai à mes enfants et à mes petits-enfants à venir quand je serai vieux que j’ai battu Novak au moins une fois." La touchante ingénuité du Norvégien ne l’a pourtant pas empêché de lire un peu plus en profondeur sa victoire (6-4, 1-6, 6-4) face au Serbe. "Il n’a pas joué sur terre battue depuis Roland-Garros l’année dernière, a souligné celui qui s’est remis en selle au tournoi d’Estoril sur sa surface préférentielle, au début du mois. Il était peut-être un peu rouillé en arrivant ici, avec quelques ajustements dans son équipe en plus."
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Dès que le soleil a commencé à taper sur la principauté, comme lors de son quart de finale face à Alex De Minaur, Novak Djokovic a paru redécouvrir la chaleur sur un court, répétant à l’envi qu’il piochait physiquement. Alors, plutôt que des martiens qui gagnent match sur match et titre sur titre, la terre battue monégasque a préféré consacrer deux hommes qui la chérissent, et dont le jeu en respecte la singularité. "Ces conditions (météo, ndlr) créent la bataille. Elles me rappellent celles avec lesquelles j’ai grandi. Rester des heures à batailler sur ces courts me rappelle des souvenirs d’enfance en Grèce", rembobinait Stefanos Tsitsipas samedi. Face à un autre terrien d’obédience ce dimanche, il devrait avoir de quoi s’amuser.
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