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ATP Montpellier - Monfils en quête de constance : "Je vais avoir 36 ans cette année, j'ai un autre recul"

Maxime Battistella

Mis à jour 03/02/2022 à 18:24 GMT+1

ATP MONTPELLIER - Un peu plus d'une semaine après son élimination en quart de finale de l'Open d'Australie, Gaël Monfils enchaîne à l'Open Sud de France où il a été déjà trois fois titré (record co-détenu avec Richard Gasquet). L'occasion pour lui de confirmer sa belle forme tennistique, malgré la déception de ne pas avoir réussi à atteindre le dernier carré aux antipodes.

Monfils, les raisons d'un blocage : "Le problème est très largement d'ordre mental"

Il souffrait encore un peu du décalage horaire quand il s'est présenté devant la presse mardi. Mais Gaël Monfils a tenu son engagement. Exempté de premier tour et tête de série numéro 3 à Montpellier, le Parisien de naissance entre en lice jeudi face au Suédois Mikael Ymer, tombeur d'un autre Français au 1er tour en la personne de Corentin Moutet. Sacré à trois reprises dans l'Hérault, il y défendra les 250 points de son titre en 2020, mais sans véritable pression compte tenu de son beau début de saison australien. Ou en tout cas sans la menace d'une potentielle lourde chute au classement, car le numéro 1 tricolore est exigeant vis-à-vis de lui-même.
Un trophée à Adélaïde suivi d'un quart de finale à l'Open d'Australie, voilà comment Monfils a démarré 2022. C'est simple, il n'a jamais connu pareille mise en route. Mais sa défaite en cinq sets en quart de finale à Melbourne contre Matteo Berrettini lui est restée en travers de la gorge et il a renouvelé son analyse post-match sans concession à Montpellier.
J'ai juste dit la vérité : je n'ai jamais réussi à jouer mon meilleur niveau en quart ou en demie de Grand Chelem
"Je n'ai pas trouvé que j'étais dur avec moi-même, j'ai juste dit la vérité. Dans ma carrière, je n'ai jamais réussi à jouer mon meilleur niveau en quart ou en demie de Grand Chelem. On peut toujours se trouver des excuses, surtout quand on perd sur des mecs extrêmement forts comme Nadal, Federer ou Djokovic. Mais je ne vois pas ça comme une excuse, c'est souvent une mauvaise gestion de ma part sur certains choix. Je ne saisis pas bien mes opportunités", a souligné La Monf'.
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Monfils, les raisons d'un blocage : "Le problème est très largement d'ordre mental"

Rappelant que sur dix quarts de finale atteints en Majeurs, il n'était passé en demi-finale qu'à deux reprises (Roland-Garros 2008 et US Open 2016), il ne s'est pas épargné. Mais Monfils ne s'est pas livré à cette auto-critique pour s'apitoyer sur son sort, bien au contraire. Il l'a fait parce qu'il est persuadé qu'en regardant les choses en face, il sera un jour capable d'en changer le cours. Qu'on ne s'y trompe pas : il est fier de son parcours australien, mais ne veut pas s'en contenter tant qu'il pourra jouer à ce niveau.

Se regarder en face et se donner les moyens de ses ambitions

"Ce n'est pas facile de faire quart de finale d'un Grand Chelem. Et quand on a l'opportunité d'aller plus loin, ce n'est pas évident de la saisir. Et quand je dis ça de moi-même, c'est parce que j'ai de l'ambition et l'envie d'y croire. Ça ne remet pas en cause le fait que ce soit bien de se mettre dans cette position déjà. Et j'ai envie de m'y remettre pour pouvoir aller chercher plus haut", a-t-il encore insisté.
Et pour ce faire, il lui faudra trouver la régularité qui a souvent été son péché mignon. Être performant semaine après semaine et se donner un niveau moyen assez élevé pour s'offrir d'autres opportunités en Grand Chelem. Cela passe notamment par une bonne gestion des plus petits tournois comme celui de Montpellier. Après son seul quart de finale précédent à l'Open d'Australie en 2016, il s'était incliné dès son entrée en lice dans l'Hérault face à Edouard Roger-Vasselin.
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Gaël Monfils à l'entraînement à Montpellier en 2022

Crédit: Imago

Malgré la fatigue post-Open d'Australie, Monfils s'est déjà remis au travail

Une contre-performance semblable jeudi ne peut être écartée, compte tenu de l'état de fatigue de Monfils. Mais il a mis tous les atouts de son côté en s'infligeant une séance d'entraînement d'une heure et demie dès son arrivée lundi, puis deux autres mardi (donc trois heures supplémentaires). En faisant le choix de travailler avec Günter Bresnik l'an dernier, Monfils avait envoyé un message clair : pas question de s'aménager une fin de carrière tranquille, mais bien d'exploiter son potentiel tennistique jusqu'au bout. Monfils a beau toujours aimer faire le spectacle, il a bien changé par rapport à ses débuts sur le circuit.
"Je vais avoir 36 ans cette année, donc je n'ai pas les mêmes envies ni les mêmes attentes. Je me suis marié, je suis hyper heureux. J'ai toujours dit que la famille, c'était quelque chose d'hyper important pour moi, donc personnellement je suis épanoui. Les gens me collent l'étiquette d'un gamin de 20 ans, mais j'en ai 36 et j'aspire à quelque chose d'autre. Quand je vois Jo (Tsonga) et Gilles (Simon) avec des enfants, nous ne sommes plus les mêmes. On a un regard différent sur la vie. Ces deux dernières années ont été difficiles pour chacun, et tout ça fait que j'ai un autre recul", a-t-il encore indiqué.
Dans l'Hérault, Monfils aura certainement à cœur de partager avec le public français sa joie et son niveau retrouvés. "Avoir du public, c'est hyper important pour moi. Quand il n'y en a pas, c'est plus triste, différent et plus dur. Ça va être une belle fête." S'il pouvait faire pleuvoir les coups gagnants sur le court Patrice Dominguez et soulever une quatrième fois le trophée en fin de semaine, elle n'en serait que plus belle, assurément.
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