La 28e symphonie aussie

COUPE DAVIS 2003 - Finale

Mark Philippoussis (Aus) bat Juan Carlos Ferrero (Esp) 7-5, 6-3, 1-6, 2-6, 6-0

L'Australie tient enfin sa Coupe ! Oublié le cauchemar français de la finale 2001, Melbourne a retrouvé ses couleurs et ses étoiles et volé la vedette aux déçus de Sydney (où l'Australie a perdu en finale de la Coupe du monde de rugby). La revanche est totale pour l'équipe de John Fitzgerald, qui voulait absolument rendre la pareille à l'équipe qui avait stoppé leur élan lors de la finale 2000.

Mark Philippoussis a en effet conclu de la plus belle des manières une année faste, unique dans sa carrière. Battu en finale de Wimbledon, celui que l'on surnommait le "Scud" ne pouvait pas se rater en finale de Coupe Davis. Après une surprenante défaite face à Carlos Moya lors de son premier simple, l'Australien a vaincu la pression et le numéro 3 mondial.

La scène de ce match décisif a été rapidement plantée : Philippoussis au service et Ferrero au retour, chacun dans son registre, ont brillé. Avec dix aces, l'Australien a réussi à mettre la pression sur son adversaire. Mené 0/40 dans le dixième jeu, Ferrero a finalement perdu son engagement et le set (7-5).

Même scénario dans le second set, avec un break un peu plus précoce à 5-3 sur trois vilaines fautes directes de l'Espagnol.

A deux sets zéro, Jordi Arrrese, le sélectionneur ibérique pouvait douter de son choix. Le jeune Feliciano Lopez n'aurait-il pas pu mieux faire ? il est permis d'en douter, car malgré la fatigue et une douleur à la jambe, le vainqueur de Roland-Garros est totalement revenu dans le match. Vainqueur à 40/15 de son service dès le début du troisième set, Ferrero a négocié à la perfection le premier tournant du match : un deuxième jeu âprement disputé pendant près de dix minutes. Quatre double fautes, sept balles de break et un renversement de situation à venir.

Ferrero regonflé a ensuite enchaîné les breaks. A 4-1 dans cette troisième manche, il a enfoncé le clou. Puis à 2-2 et à 4-2 dans la quatrième. A deux sets partout, Philippoussis a le soleil dans les yeux et le vent dans le visage. L'Australien titube, il sait qu'il est en train, comme à Wimbledon, de gâcher sa chance (il a commis 16 doubles fautes lors de ces deux sets conte 21 aces sur tout le match). C'est alors qu'intervient le masseur miracle.

Tandis que le public australien souffre avec son représentant qui se fait soigner l'épaule, ce dernier reprend des forces et casse le rythme infernal de son adversaire (deux sets en une heure et deux minutes). Deuxième tournant du match.

Le bras de Philippoussis revigoré a fait à nouveau parler la foudre. Ferrero, qui a vraisemblablement souffert des cuisses, a perdu le contrôle de son coup droit. A 2-0, il a déjà perdu son engagement sur une faute directe en coup droit. Idem à 4-0. La finale s'est déjà envolée sur le dos de Philippoussis qui a terminé "sur un nuage" en infligeant un sévère 6-0 à Juan Carlos.

Sur un dernier smash aérien, l'Australien a signé le dernier point de la Coupe Davis 2003, celui qui a permis à son pays de conquérir, pour la première fois depuis 1986, le trophée à domicile. Philippoussis, déjà déterminant en 1999 contre la France à Nice, a gagné sa deuxième Coupe Davis. A 27 ans, le numéro 1 australien, natif de Melbourne, a assumé son rôle de chef d'orchestre...

DECLARATIONS

- Mark Philippoussis : "Je suis revenu en essayant de ne pas penser à mon bras douloureux, avec la volonté de tout donner dans ce dernier set. Il n'y avait pas d'autre solution, de toute façon. Le public a été incroyable, et c'est pour ça qu'il n'y a rien de mieux que la Coupe Davis, surtout quand on joue à domicile. Il vous transcende, tout en contribuant à affaiblir l'adversaire. "

- Juan Carlos Ferrero : "J'ai été surpris de voir qu'en dépit de sa blessure, qui avait affecté son jeu et provoqué la perte des troisième et cinquième, il joue aussi bien dans le cinquième. Ce que nous ressentons maintenant, tous, c'est un désagréable sentiment de tristesse. Nous étions arrivés ici avec beaucoup d'espoirs. Nous voulions gagner cette finale."

"En ce qui me concerne, le premier jour (contre Hewitt, vainqueur en cinq sets), je sentais que j'étais fort. Mais à un certain moment, bien que j'avais la sensation de bien jouer, j'ai commencé à faiblir et je n'avais plus la force requise à ce niveau physique pour aller jusqu'au bout ".

LES RESULTATS COMPLETS

Hewitt (AUS) bat Ferrero (ESP) 3-6, 6-3, 3-6, 7-6 (7/0), 6-2

Moya (ESP) bat Philippoussis (AUS) 6-4, 6-4, 4-6, 7-6 (7/4)

Woodbridge/Arthurs (AUS) battent Corretja/Lopez (ESP) 6-3, 6-1, 6-3

Philippoussis (AUS) bat Ferrero (ESP) 7-5, 6-3, 1-6, 2-6, 6-0

Les deux capitaines ont décidé d'un commun accord que le quatrième simple qui devait opposer Lleyton Hewitt à Carlos Moya ne serait pas joué.