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Open d'Australie 2023- Boris Becker : "Novak disait 'Je veux être le plus grand' et il avait raison"

Laurent Vergne

Mis à jour 31/01/2023 à 12:53 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Boris Becker n'est pas surpris de voir son ancien protégé Novak Djokovic amasser encore et encore les grands titres. Pour autant, si le palmarès du champion serbe est en train de devenir de façon incontestable le plus impressionnant de l'Histoire, le consultant d'Eurosport estime qu'il ne s'agit pas de l'unique moyen de laisser une trace indélébile.

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La folle machine à statistiques continue de s'affoler avec Novak Djokovic et à ce jour, personne ne peut dire où elle s'arrêtera. Vainqueur dimanche de l'Open d'Australie pour la 10e fois, un record, il a également décroché son 22e titre du Grand Chelem. Un record, là aussi, qu'il co-détient, en attendant mieux, avec Rafael Nadal. Avec un Roger Federer à la retraite et bloqué pour l'éternité à 20 couronnes majeures et un Nadal dont l'avenir à moyen terme semble incertain compte tenu de ses problèmes physiques presque constants ces derniers mois, le Serbe, qui ne montre aucun signe de fléchissement, semble avoir un boulevard devant lui.
Djokovic va-t-il, dans les deux-trois ans à venir, mettre une telle distance entre lui et les deux autres membres du Big 3 au point de régler toute forme de débat ? "Le succès est le rêve de sa vie, il voulait devenir le joueur le plus titré de l'histoire", a rappelé Boris Becker dans le podcast d'Eurosport Allemagne, Das Gelbe vom Ball. "Quand il était enfant, déjà, Novak disait 'Je veux être le plus grand' et il avait raison", ajoute l'ancien numéro un mondial, qui a été l'entraîneur du "Djoker" pendant trois ans, de fin 2013 à fin 2016.
Jusqu'où peut aller Djokovic ? Pour Becker, même s'il est aujourd'hui encore au sommet de son expression, le temps va commencer à jouer contre lui alors qu'il approche des 36 ans. "Novak est pressé parce qu'il sait qu'il est peu probable qu'il puisse être toujours performant à 40 ans, estime-t-il. Cette saison au moins, il sera encore au top, mais au-delà, ce ne sera qu'une question de temps avant un changement générationnel qui s'est amorcé. Le Big 3 n'existe plus, Roger est à la retraite, Rafa s'en approche et au-delà de Roland-Garros cette année, c'est un grand point d'interrogation. Novak, lui, doit profiter des prochains mois."
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Roger n'a pas été seulement l'ambassadeur du tennis mais celui du sport
S'il devient détenteur du record de victoires en Grand Chelem, non seulement chez les hommes mais pourquoi pas dans l'absolu puisqu'il n'est qu'à deux pas désormais des 24 titres majeurs de Margaret Court, et sachant qu'il a tout gagné par ailleurs en dehors du titre olympique, quels arguments pourraient encore peser pour considérer qu'il n'est pas le plus grand champion de l'histoire du tennis ? Roger Federer, qui finira au moins à deux longueurs de Nadal et sans doute beaucoup plus de Djokovic, peut-il encore prétendre à un tel statut ?
Sur cet éternel débat, Boris Becker apporte un regard intéressant. Lui que l'on ne peut soupçonner de voir diminuer la place de Djokovic est convaincu que les accomplissements de son ancien joueur n'atténuent en rien l'héritage de Roger Federer. "Roger n'a pas été seulement l'ambassadeur du tennis mais celui du sport, résume-t-il. Le tennis n'avait rien vu de tel. Il avait la panoplie complète de l'ambassadeur. Avec Roger, tout était si parfait, c'était presque trop beau pour être vrai. On ne reverra jamais ça dans le tennis."
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Djokovic le plus grand ? "S'il est devant par les chiffres, le débat ne pourra jamais être tranché"

Pour l'ancien numéro un mondial, la carrière de Federer n'a en rien été écornée par l'émergence de Nadal puis celle de Djokovic. Au contraire. Selon lui, le Big 3 dans son ensemble a "transcendé notre sport" et a permis à ces trois géants de se grandir les uns les autres. Chacun y trouve sa part de gloire et de mérite. "Il y a le fait de gagner des titres, et il y a le fait de représenter son sport, le sport", dit-il encore. Si, dans ce domaine, Federer restera le 'GOAT', Becker juge que, là aussi, il s'agit d'une œuvre collective : "Federer, Nadal et Djokovic ont été trois idoles incroyables qui ont attiré vers eux non seulement les fans de tennis mais aussi ceux des autres sports. C'est ce qui a permis au tennis de devenir plus global, plus riche, via l'augmentation du prize money notamment."
Quoi qu'il arrive derrière cette génération unique, la succession sera difficile, estime Becker : "Bon courage à ceux qui arrivent derrière pour incarner ce sport avec la même force." Là encore, il distingue la notion de palmarès de celle d'ambassadeur. "C'est peut-être ça le plus grand défi pour les jeunes qui prendront leur place, conclut l'Allemand. Non seulement gagner des grands titres, mais aussi représenter quelque chose. Cela se construit sur la durée."
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