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Open d'Australie | Pourquoi Djokovic entretient une "relation privilégiée" avec un arbre à Melbourne

Julien Pereira

Mis à jour 17/01/2024 à 21:10 GMT+1

Il a beau avoir 36 ans bien tassés et un palmarès extraordinaire, Novak Djokovic a toujours gardé une part de mystère. Ces derniers jours, à l'Open d'Australie, le Serbe a levé le voile sur l'une de ses pratiques fétiches, vieille de quinze ans, aux abords de Melbourne : la sylvothérapie. Elle lui permettrait d'absorber l'énergie des arbres. Explications.

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On préfère vous prévenir tout de suite : appliquer ce rituel de Novak Djokovic ne vous permettra certainement pas de remporter l'Open d'Australie dix fois. La pratique que vous vous apprêtez à découvrir n'est qu'un ingrédient dans la grande recette du Serbe. Un ingrédient longtemps resté secret.
Le N.1 mondial l'a révélé au grand jour, samedi dernier, en répondant à une question portant sur ses habitudes à Melbourne. "J'aime bien visiter certains endroits qui m'ont porté chance et qui me font du bien, a-t-il d'abord confié. Par exemple, les jardins botaniques juste à côté... c'est un parc magnifique où j'aime passer du temps, être seul dans la nature, m'ancrer, serrer les arbres dans mes bras, y grimper. J'adore faire ça. Et je le fais depuis quinze ans ici."

La sylvothérapie, l'un des nombreux outils de Djokovic

Dans un premier temps, la déclaration n'a pas trouvé beaucoup d'écho. Mais sur place, certains témoins ont découvert qu'il ne s'agissait pas que d'un simple passe-temps. Et pour cause. Cette pratique a un nom, la "sylvothérapie", et un but bien précis. "Elle vient du Japon où elle s'appelle shinrin-yoku, nous explique Thierry Beaufort, sylvo-praticien. Là-bas, elle y est encouragée par l'État. Au départ, elle était utilisée pour la gestion du stress."
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Novak Djokovic a intégré la sylvothérapie à sa préparation physique et mentale pour l'Open d'Australie

Crédit: Quentin Guichard

Seul Novak Djokovic sait pourquoi il ne s'est jamais étendu sur le sujet. Peut-être que la question ne lui avait jamais été véritablement posée. "Il est assez simple de comprendre pourquoi les sportifs de haut niveau commencent à s'y intéresser, ajoute le spécialiste. Ce n'est pas nouveau mais peut-être qu'au début, c'est difficilement avouable. Aller au contact d'un arbre pour récupérer son énergie peut être surprenant au premier abord."
Que Djokovic se soit penché sur le sujet l'est beaucoup moins. Tout au long de sa carrière, l'homme aux 24 titres du Grand Chelem n'a cessé d'ajouter des outils à sa préparation physique et mentale, de la méditation à la visualisation. Si cette pratique n'est pas une médecine conventionnelle, les sylvothérapeutes estiment que ses bienfaits peuvent être multiples. "Cela n'offre pas seulement des bénéfices pour le mental, mais aussi pour le physique, précise Thierry Beaufort. Djokovic, en fonction de ses besoins précis, peut en tirer des énergies différentes."
Samedi dernier, "Nole" était resté assez vague sur les bénéfices recherchés avec cette méthode : "Lors des tournois du Grand Chelem, vous faites face à de nombreux défis, a-t-il simplement confié. Ils sont mentaux, physiques et émotionnels. Il y a beaucoup d'activités, y compris lors des jours sans match. C'est donc bien de pouvoir simplement se détendre, se ressourcer et rassembler toute l'énergie nécessaire pour le lendemain."

Un secret de Zidane en 1998 ?

Un placebo naturel ? "Moi, je suis un grand cartésien mais je le fais quand même, assure celui qui a écrit un livre (Le pouvoir caché des arbres) sur le sujet. Il n'y a rien d'ésotérique là-dedans. C'est simplement l'énergie pure des arbres qui nous envahit. Et les effets sont immédiats. Pas besoin d'attendre deux ou trois semaines. On peut recueillir des bienfaits différents en fonction des espèces d'arbres. Pour des douleurs, vous irez voir le frêne. Pour les articulations, le buis, etc. En France, c'est le chêne qui correspond bien à la force à la fois physique et mentale."
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Djokovic, lui, a bien identifié ce dont il avait besoin : "C'est vrai, il y a un arbre en particulier avec lequel j'entretiens une relation privilégiée, pour ainsi dire, depuis quinze ans. Je ne peux pas en dire plus car je veux rester discret et me le garder pour mon temps libre." Le Serbe y est attaché : "J'ai une connexion avec lui, a-t-il détaillé. J'aime m'ancrer et me connecter avec ce vieil ami. Que ce soit le secret de mes succès ici ou non, je n'en sais rien. Mais ça m'a fait du bien."
En vous promenant dans les Royal Botanic Gardens, à quelques centaines de mètres du Melbourne Park - les seuls indices dont nous disposons -, pendant la quinzaine, vous pourriez donc y croiser Djoko enlacer un arbre. "Il y a possibilité de simplement méditer proche de la nature, précise Thierry Beaufort. Mais pour ressentir l'énergie, Djokovic doit aller au contact de l'arbre avec les deux mains et le front, certainement."
Avec un tel ambassadeur, cette pratique importée relativement tard en Europe pourrait trouver de nouveaux adeptes. D'autres géants du sport l'ont peut-être découverte bien plus tôt. Dans le documentaire de TF1 consacré au vingt ans du titre de l'équipe de France de football 1998, Zinedine Zidane avait révélé qu'il lui arrivait parfois de s'exiler dans la forêt de Clairefontaine pendant la compétition, pour y "enlacer des arbres". Ce n'est peut-être pas qu'un hasard.
(Visuel : Quentin Guichard)
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Quiz - Connaissez-vous les huit joueurs qui ont battu Djokovic à l'Open d'Australie ?

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