Roland-Garros 2013 : Gaël Monfils éliminé en cinq sets par Tommy Robredo

Il commençait à y avoir un petit parfum d'épopée dans le parcours de Gaël Monfils à Roland-Garros. Un air d'aventure, de celles qu'on ne vit pas tous les ans. Un retour un peu de nulle part, une victoire contre un des meilleurs joueurs du monde, suivie d'une autre contre un type talentueux et fantasque, son double en somme. Deux bijoux de match, un public qui suit et en redemande. Tout le monde aurait voulu que ça dure. Ça a duré. Tout un match. Moins un point.

Monfils a mené deux sets à rien face à Tommy Robredo. Puis il a obtenu quatre balles de match dans le quatrième set. Deux à 5-3, sur le service de l'Espagnol, puis deux autres dans le jeu suivant, sur son propre engagement. Le Lenglen, comme une cocotte-minute, était prêt à exploser. Il n'en a jamais eu l'occasion. Robredo, père courage exemplaire, a tout sauvé. Puis il a gagné le quatrième set, au jeu décisif, et le match (2-6, 6-7, 6-2, 7-6, 6-2). Fin de l'aventure. Après quasiment quatre heures de combat, Robredo n'a eu besoin que d'une balle de match pour achever un Monfils au bout du rouleau. Physiquement, mentalement, il a explosé une fois le quatrième set perdu. Un peu comme contre Berdych et Gulbis, il n'a pas su enfoncer le clou en certaines occasions quand il en avait la possibilité.

Mais s'il peut évidemment nourrir de gros regrets après être passé si près de la victoire, le Parisien aurait surtout gagné à l'énergie s'il s'en était sorti. Il a payé les efforts consentis lors de ses deux premières rencontres, au cours desquelles il avait, rappelons-le, passé sept heures sur le court. Son service, notamment, s'est avéré bien moins efficace qu'à l'accoutumée. Il n'a claqué que deux aces en cinq sets, une moyenne exceptionnellement basse pour lui. Moins de points gratuits, avec, pour conséquence, une débauche d'énergie supplémentaire qui a fini par se payer par un manque de lucidité à l'heure de conclure la partie.

Malgré tout, il s'en est fallu d'un rien pour qu'il passe et le dénouement est évidemment très cruel pour Gaël Monfils. Mais Robredo avait davantage de réserves que le Français, c'est une évidence. Il savait que le temps jouait pour lui dans ce match. Il devait simplement survivre, ce qu'il a fait, même s'il a vu la sortie de près. L'Espagnol revient de loin lui aussi, après des soucis physiques qui l'ont écarté du Top 100, à l'instar de son adversaire du jour. La belle histoire est pour lui. Les premiers matches de Monfils ont été magnifiques mais c'est à travers ses victoires, trop gourmandes en essence, qu'il a creusé sa tombe.