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Roland-Garros 2013: Julien Benneteau au bout de l'émotion

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 30/05/2013 à 13:50 GMT+2

Julien Benneteau, porté par l'émotion et le public du court N.1, a fini en larmes face à Tobias Kamke. Epuisé, mais victorieux, en cinq sets. Un moment très fort.

Roland-Garros 2013 Julien Benneteau

Crédit: Panoramic

Il revenait de trop loin. C'était trop fort. C'était trop tout. Alors, Julien Benneteau a craqué. Quand il a obtenu ses trois balles de match face à Tobias Kamke à 5-4 dans le cinquième set, le Bressan s'est mis à pleurer. Des larmes de nervosité, de joie, de fatigue. Il y avait un peu de tout ça. Deux points plus tard, une minute avant les quatre heures de jeu, il a mis un terme à ce qui restera comme un moment à part dans sa carrière. Celle-là, il s'en souviendra. "En termes de niveau de jeu, ce n'était pas terrible, mais émotionnellement, oui, c'est un truc qui restera dans ma carrière", a-t-il estimé. "J'ai vécu de beaux moments ici. J'ai fait un quart de finale. J'ai battu Söderling en 2008 dans une ambiance de fou. Mais jamais je n'avais été chercher un truc comme ça, si loin. Dans ma carrière, elle est très, très belle."
Ce truc, c'est un match qu'il avait perdu, et qu'il a fini par gagner. Quand il a concédé une série de dix jeux entre la fin du troisième et le début du cinquième set, avec sa pubalgie en bandoulière, il se voyait dehors. Et tout le public avec lui. "Là, pour moi, c'est fini, dit-il. Je suis éliminé." Sauf que non. De façon assez improbable, Benneteau va revenir, puis gagner. Un dénouement pas forcément rationnel. "C'est à la fois physique et mental ce qui se passe à ce moment-là, raconte le numéro 6 tricolore. Lui, il fait un mauvais jeu, en plus de cela. Cela me remet dedans. Après, et à partir de là, j'ai réussi à servir correctement. Je ne pouvais pas servir, j’avais du mal à servir. J'ai trouvé, grâce à l'aide du "doc" qui m'a donné un petit truc, pas un médicament mais un truc technique pour soulager la zone qui me faisait mal."
"Je gagne parce que c'est Roland"
A partir de là, le miracle s'est mis en place. Il y a à nouveau eu un match, dont Benneteau, sans trop savoir comment, va sortir vainqueur. "Je me suis mis à passer à nouveau beaucoup de premières balles, poursuit-il. Derrière, j'étais hyper agressif parce que je savais qu'il n'y avait pas 36 000 solutions. Une fois revenu à deux partout, c'est un combat, un combat, un combat. Je n'avais tellement pas le choix qu'il fallait aller vers l'avant, vers l'avant, le plus rapidement possible. J'essayais de le pousser à la faute. Le reste, c'est du courage et encore du courage". Voilà pourquoi, au moment de conclure ce match, la casserole émotionnelle a débordé.
Un peu plus tard, en conférence de presse, il avait retrouvé son calme. Mais avec la conscience d'avoir vécu un moment spécial: "Dans ces moments-là, on puise, on puise, on puise, mais on tient. C'est pour cela que, vers la fin, c'est dur. Quand tout le public est debout, qu'il chante entre les points, cela remue, mais qu'est-ce que c'est bon !" Il le sait, jamais il n'aurait réussi à s'en sortir sans l'appui du public du court numéro 1. "Je gagne parce que c'est Roland, il faut être clair, concède-t-il. Le public nous donne des forces fabuleuses pour aller chercher de très, très belles victoires et des forces insoupçonnées. J'ai essayé de jouer avec lui, pour qu'il me pousse, mais aussi pour me donner un peu de temps entre les points." Un peu de filouterie, beaucoup de courage. Le prix de l'exploit. Une victoire qui lui ressemble finalement, lui le bagarreur.
Outre le public, Benneteau a tenté de se raccrocher à tout ce qu'il pouvait. A ses souvenirs, d'abord. "Au début du cinquième, je me suis souvenu que j'avais déjà fait des matches en cinq sets sur ce court et que je n'avais jamais perdu". Plus surprenant, il a aussi pensé à... Gaël Monfils. "Je ne sais pas pourquoi cela m'est venu à l'esprit, avoue-t-il, mais Gaël a fait un match de malade contre Berdych. Après, cela ne s'explique pas.Mais il a tenu. Il avait des débuts de crampes, il a tenu." Lui aussi. "Depuis que je suis tout petit, conclut-il, j'ai toujours été un combattant. Quand j'étais tout petit, mon idole était Jimmy Connors. Ce n'est pas pour rien !" Vendredi, ce n'est pas Connors mais Federer qui sera face à lui. Qui sait s'il lui restera assez d'essence dans le réservoir pour lutter à armes égales. A chaque jour suffit sa peine. Et ses larmes. Même de joie.
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