Caroline Garcia : "C'était une bise polie et professionnelle" avec Alizé Cornet

Son sourire contrastait avec le regard dans le vide de Gaël Monfils. Ce lundi soir, si le Parisien, éliminé quelques temps plus tôt par Stan Wawrinka, avait la tête des mauvais jours, Caroline Garcia était dans les nuages. Les bras encore écartés, comme le veut sa célébration à chaque match gagné. Pour la première fois de sa carrière, elle s’est qualifiée pour des quarts de finale en Grand Chelem. Pour la première fois, elle a su faire abstraction du contexte et des éléments perturbateurs pour aller encore plus loin à Roland-Garros. D’autant plus sur le court central qui ne lui a pas souvent réussi. Mais aujourd’hui, celui-ci n’était pas si grand que ça et si hostile qu’il a pu paraître, malgré le vent qui y a sévi. Alors rien n’a pu lui enlever ce sourire, pas même Alizé Cornet à qui elle a fait une bise dans l’euphorie…

"J’étais tellement heureuse que je n’ai pas trop réfléchi sur le coup, c’est venu naturellement, a avoué la vainqueur du jour. Tout le monde attendait ce match pour voir ce qui allait se passer à la fin… Mais je suis restée professionnelle jusqu’au bout. A la fin, on s’est serré la main et fait une bise dans un grand sourire. Mais je ne sais plus ce qu’elle m’a dit, ce n’est pas très important…" Cornet a alors levé le voile quelques minutes plus tard : "Je lui ai simplement dit ‘bonne chance pour la suite’ et je le pense sincèrement. Cela dit, je n’ai jamais eu une bise aussi froide de ma vie, mais je ne pensais même pas en avoir une à la fin du match... Tout est bien qui finit bien…. A part que c’est moi qui ai perdu."

"C’était une bise polie et professionnelle, complète Garcia. Le tennis est un jeu et je ne veux plus me battre avec quiconque. Ce qui s’est passé est passé, mais nous ne l’oublierons jamais." "Cette situation me pèse, a tout de même regretté Cornet après coup. On parle beaucoup de Caroline, et même j’assume ce que j’ai dit et tous mes torts, il est temps de passer à autre chose. Il y a des choses plus importantes. Je pense que l’on aurait pu livrer un match plus intense s’il n’y avait pas eu tout ça entre nous."

Loin de ces considérations, Caroline Garcia est maintenant dans une position qu’elle attendait de vivre depuis longtemps : parmi les huit dernières joueuses d’un grand tableau de tournoi majeur. Un bonheur qui se lisait sur son visage, autant sur celui de son père et entraîneur, très ému de voir sa fille progresser cette année, fruit d’un travail qui est en train de payer après bien des secousses. "Ce que je vis n’a absolument rien à voir avec ce que j'ai pu éprouver précédemment. Je pense que mon expérience m'a aidée. Je suis arrivée à Roland-Garros avec un état d'esprit très différent. Cette fois-ci, j'avais envie d'être positive, de me concentrer sur mon jeu. Je ne voulais pas me laisser distraire par quoi que ce soit." Ni par qui que ce soit. Ce lundi, elle a signé une 7e victoire de suite face à une joueuse française sur le circuit principal. Elle n’espère qu’une chose désormais : affronter Kristina Mladenovic en finale de Roland-Garros.