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Mahut : "Ce sont peut-être tes dernières cartouches, alors vas-y !"

Maxime Dupuis

Mis à jour 29/05/2019 à 20:21 GMT+2

ROLAND-GARROS – Cette folle aventure, Nicolas Mahut en rêvait depuis longtemps. Depuis tout petit, même. Mais elle s’était toujours refusée à lui. Alors pourquoi maintenant, en 2019 et à 37 ans révolus ? Parce que l’Angevin, 252e joueur mondial, a réussi à lâcher prise. Simplement.

Nicolas Mahut et son fils, mercredi à Roland-Garros

Crédit: Getty Images

Il est arrivé, teint halé, veste orange fluo et, surtout, sourire aux lèvres. Trois jours après la magie baptismale du Simonne-Mathieu et ce come back exceptionnel réussi aux dépens de Marco Cecchinato, demi-finaliste ici-même il y a un an, Nicolas Mahut a remis le couvert mercredi. Cette fois, pas de montagnes russes mais l'Amérique avec une victoire face à Philipp Kohlschreiber en trois manches (6-3, 6-3, 6-3) et un troisième tour à déguster, vendredi.
Cette aventure, personne ne l'avait vue venir, surtout pas le principal intéressé. "Il est fou ce sport… Il y a trois semaines, je n'étais pas beau. J'abandonnais à Bordeaux, je me retirais de Madrid et de Rome… Je ne suis même pas allé à Lyon et je me voyais rendre ma wild card, a-t-il rappelé mercredi soir. C'est un sport un peu dingue et la magie de Roland-Garros."
La magie est une chose mais elle ne fait pas tout. Pour avoir le droit de poursuivre l'aventure, Nicolas Mahut a dû sortir le grand jeu. Et aller de l'avant. Toujours et encore. "C'était ma seule solution pour gagner, a expliqué le vétéran. Encore plus à deux sets zéro et quand j'ai eu un petit pépin (ndlr : Mahut a eu une alerte à la cuisse durant le match). Ce court est rapide et les conditions étaient idéales aujourd'hui." Si le scalp de Kohlschreiber n'a pas la portée symbolique et émotionnelle de l'exploit de dimanche, il donne un goût encore plus savoureux à l'ensemble de l'œuvre de l'Angevin depuis le début du tournoi.

Une forme de plénitude à... 37 ans

Cette aventure un peu folle, Nicolas Mahut l’espérait depuis belle lurette. "Quand je regardais Roland-Garros tout petit, il y avait toujours un exploit d'un Français chaque année… Un Français faisait toujours quelque chose. Soit il battait une grosse tête de série, soit il faisait un match en cinq sets extraordinaire. Et ça n'avait jamais été moi. A un moment, je me suis dit que j'allais faire toute ma carrière, 20 ans de Roland, sans réussir ça une fois… C'est finalement arrivé cette année. Je suis très heureux et très fier."
Pourquoi maintenant ? L'Angevin a son idée sur la question. Autant que dans la raquette, ça s'est joué dans la tête. "Très clairement, je pense que j'ai complètement lâché prise, en disant, ‘je vais sur le court, j'essaie...’ Plein de fois, dans une carrière, on se dit : ‘Je vais essayer de jouer mon jeu, d’être relâché…’, puis l'événement nous rattrape. Et là, pour une fois, ici à Roland, j'ai réussi à vraiment jouer complètement libéré. C'est une forme de lâcher prise. Je me suis dit 'Peut-être que ce sont tes dernières cartouches, vas-y !' Et finalement, ça a payé. C'est peut-être plus difficile de le faire en début de carrière. Là, comme je me rapproche de la fin…" Cette plénitude, le 252e mondial l'avait déjà ressentie à Roland en 2015, la dernière fois qu'il avait atteint le troisième tour. Mais il ne s'était jamais senti aussi libéré.
Tout ce qu’il lui arrive aux Internationaux de France ne va pas l'encourager à remiser ses raquettes, bien au contraire. "Je n'ai pas envie d'arrêter le simple. Si j'arrête le simple à un moment donné, c'est parce qu'au classement, je serai trop loin pour entrer dans les tournois. A ma place, autour de 250, il n'y a plus beaucoup de tournois dans lesquels je rentre !Par la force des choses, je serai peut-être amené à arrêter. Mais il est sûr qu'après Roland-Garros, ma priorité sera le double, par rapport aux Jeux Olympiques. Toute ma programmation sera faite autour de ça." Et après les Jeux ? "Je ferai un point sur la suite de ma carrière. Mais tant que je peux jouer les deux, je joue les deux à fond." Roulez jeunesse.
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