Novak Djokovic sur sa blessure : "Je suis encore dans le tournoi, je ne veux pas trop en dire"

Un pansement sur le cou, une raideur inhabituelle pour l'un des joueurs les plus élastiques du circuit, des fautes à la pelle (16 dans le seul premier set, 41 au total), de l'agacement, de la résignation même parfois… Dans un premier set long de 50 minutes, Novak Djokovic a sorti toute la panoplie du joueur qui semblait ne pas pouvoir aller pas au bout de son match. Le Serbe a laissé passer l'orage, permis à son corps de se chauffer pour prendre la mesure de Pablo Carreño Busta. C'est ce qu'il a expliqué après sa qualification.

"Je ne me sentais vraiment pas bien en entrant sur le court. Il s'est passé des choses pendant l'échauffement. Je devais faire avec ces problèmes physiques. Au fur et à mesure du match, je me suis senti mieux", a-t-il d'abord assuré à Marion Bartoli. En conférence de presse, le Serbe a été invité à aller plus loin… mais n'a pas voulu le faire.

"Ecoutez, j'avais des problèmes au cou et à l'épaule, a-t-il répondu aux journalistes qui insistaient pour en savoir plus. C'est tout ce que je peux dire. Je ne veux pas trop entrer dans les détails. Je suis encore dans le tournoi donc je ne veux pas trop en dire." Par cette dernière phrase, Djokovic peut laisser entendre qu'il a effectivement des problèmes mais qu'il ne veut pas donner d'indices à ses futurs adversaires, Stefanos Tsitsipas en tête.

Quelques heures après ce passage en conférence de presse, un journaliste serbe a tweeté une déclaration intéressante du n°1 mondial : celui-ci a confié à la presse de son pays qu'il avait été proche de ne pas se présenter sur le court mercredi. "Miljan mon physio et le médecin de l'ATP ont travaillé sur mon cou pendant deux heures. Je dois reconnaître que cela n'a tenu qu'à un fil pendant un moment. Je n'étais pas sûr de pouvoir jouer."

Djokovic a également ajouté qu'il avait déjà eu des blessures similaires (il avait eu le cou bloqué juste avant le début de l'US Open) et qu'il se sentait capable de récupérer d'ici vendredi.

Sur Eurosport Allemagne, Boris Becker, ancien entraîneur du Serbe, a estimé que les problèmes physiques de "Nole" pouvaient être liés à sa mésaventure de l'US Open, et que de retrouver Pablo Carreño Busta avait pu faire naître en lui un peu de tension. Une hypothèse que le Serbe a écarté d'un revers de main. "Je vous l'ai déjà dit, je ne pense plus à ce qui s'est passé à l'US Open", a tonné Djokovic. Le dossier est clos, passez votre chemin.

Et le jeu dans tout ça ? S'il a petit à petit rééquilibré les débats, le numéro un mondial n'a pas vraiment survolé la fin de la partie. "J'ai eu des opportunités, il a eu les siennes, a-t-il résumé. J'ai sauvé quelques balles importantes dans le troisième. C'était crucial évidemment de passer à deux sets à un." A 3-3, Carreño Busta a effectivement eu l'occasion de prendre les devants mais est resté court. "Je ne veux rien enlever à sa performance, assure le Serbe. Sur le premier set et demi, il était le meilleur joueur sur le terrain, il dictait le jeu. C'est un très bon joueur, il ne fait pas beaucoup de fautes, les échanges sont longs". Un très bon joueur que "Nole" a cependant toujours battu "à la régulière".

Ce ne sera pas le cas de son adversaire en demi-finale. Stefanos Tsitsipas est mené 3-2 par le Serbe dans leurs affrontements mais a perdu le seul duel sur terre (Madrid 2019). Face à Rublev, le Grec a montré une solidité qui pourrait lui servir vendredi. A Roland-Garros, le bilan de Novak Djokovic en demi-finale a jusqu'ici basculé du mauvais côté : 4 succès pour 5 défaites. Aucun autre Grand Chelem ne résiste autant au "Djoker".