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US Open - Rafael Nadal défie le revenant Hyeon Chung pour une place en 8e à New York

Alexandre Coiquil

Mis à jour 31/08/2019 à 13:53 GMT+2

US OPEN - Disparu des écrans radar du très haut niveau depuis sa demi-finale à l'Open d'Australie en 2018, Hyeon Chung défie Rafael Nadal pour une place en huitième de finale. A priori, le défi est trop grand pour le Sud-Coréen. Mais peu importe : il rejoue enfin au tennis après avoir connu de nombreux problèmes physiques et une longue absence en début d'année.

Hyeon Chung lors de l'US Open 2019

Crédit: Getty Images

Dans sa quête d'un quatrième US Open, Rafael Nadal s'offre un programme spécial grands blessés. Le premier de la colonie se nommait Thanasi Kokkinakis. Et son parcours pour revenir au plus haut niveau inspirait le respect le plus absolu. Mais le corps en cristal de l'Australien l'a une nouvelle fois empêché de faire son métier, comme un mauvais symbole. Au troisième tour sans jouer, Nadal avance vers la deuxième semaine du dernier Grand Chelem de la saison avec une certaine tranquillité. Une tranquillité bien relative. Car se dresse désormais devant lui un autre grand blessé du circuit professionnel : Hyeon Chung. Et pour lui passer sur le corps à celui-là, il faut se lever tôt.
Demi-finaliste révélation de l'Open d'Australie 2018, où une énorme ampoule l'avait contraint à l'abandon face à Roger Federer, le Sud-Coréen n'a jamais pu retrouver son niveau de la fin de la saison 2017-début 2018. La période la plus faste de sa carrière où il avait enchaîné un succès au Masters NextGen à Milan en novembre, avant d'enquiller deux mois plus tard avec cette première demie en Majeur. Un parcours magnifié par ses succès face à Alexander Zverev et Novak Djokovic.

Un corps bien fragile

Après la joie relative à l'explosion au plus haut niveau, Chung a vu son corps progressivement le lâcher. Comme si une bombe à retardement avait pris possession de son organisme. Un corps fragile et complexe. L'après-Melbourne ressemble à une montagne russe grandeur nature : entre retraits de tournois et des moments où il a forcé sur ses blessures. Touché au pied après la tournée Indian Wells-Miami en 2018, puis principalement au dos, le joueur né à Suwon n'a jamais réussi à se débarrasser de ses maux au fil des mois, avant de plonger hors du circuit.
S'il n'a pas atteint les scores d'absence de Kokkinakis, ou d'un Cedric-Marcel Stebe qui a, lui, carrément manqué trois ans de compétition au total, Chung a quand même trouvé sa place dans ce listing des joueurs qui se sont retrouvés dans l'incapacité d'être des sportifs de haut niveau à plein temps. En début d'année 2019, le Sud-Coréen a été obligé de stopper totalement pendant cinq mois. Transparent aux antipodes, il a payé au prix fort les blessures en quittant totalement le circuit après son passage raté à Rotterdam où l'évidence lui avait frappé les yeux : il fallait arrêter les frais. Pendant cinq mois, le joueur aux lunettes de vue s'est reconstruit physiquement et mentalement chez lui, en Corée du Sud. Loin du circuit, de son électricité et de sa vie de nomade. Une situation complexe à vivre. Mais il s'est teint les cheveux en blond pour oublier ça.

Un dos en compote et retour à la case Challengers

"La compétition m'a beaucoup manqué. J'ai raté beaucoup de tournois et de Grands Chelems, j'ai disparu du top 100", avait-il déclaré lors de son retour à la compétition fin juillet lors du Challenger de Chengdu, en Chine. "Mais désormais, tout va bien. Mais mon dos va très bien. Je l'ai soigné, j'ai ensuite repris l'entraînement". Pour retrouver les chemins des courts, le joueur de 23 ans a pris son temps. Il a débuté une rééducation de février à avril, avant de reprendre progressivement l'entraînement au printemps, puis de programmer son retour à la compétition pour l'été. Terre-à-terre, le protégé de Neville Godwin a pris son mal en patience.
Preuve que ces deux dernières années ont été très difficiles, Chung n'a participé qu'à deux tournois du Grand Chelem : l'US Open 2018 et l'Open d'Australie 2019. Deux événements où il n'a pas joué à 100% de ses moyens et pris la porte dès le 2e tour. En l'espace d'un an et demi, il a pris part à 19 tournois ATP répartis de manière inéquitables (15 en 2018 après l'Open d'Australie et seulement 4 cette saison). Redescendu à la 170e place mondiale dans le dernier classement ATP, Chung est revenu cette année dans des sphères qu'il ne fréquentait plus depuis 2014. Son autre sortie du Top 100 - entre mai 2016 et janvier 2017 - a également été la conséquence d'une série de blessures (abdominaux, pied). Trop bas, son positionnement dans la hiérarchie mondiale, et son niveau précaire en match, l'ont conduit à repasser par la case Challengers. Une condition sine qua non à un retour au plus haut niveau.
Vainqueur à Chengdu dès son retour, Chung est ensuite passé sans succès à Yokkaichi au Japon (défaite en quarts) et à Vancouver (16e de finale). Mais avec dix rencontres dans les jambes, il a pu retrouver assez de sensations pour aller tenter avec succès sa chance dans les qualifications de l'US Open. Sur les courts de Flushing Meadows, le droitier a déroulé son tennis de géomètre : trois succès en deux sets face à des habitués des qualifications (Sebastian Ofner, Stefano Napolitano et Mikael Ymer) et un billet pour le grand tableau validé avec la manière. Son passage dans celui-ci lui a offert plus de péripéties, puisqu'il a fallu aller en cinq manches face au local Ernesto Escobedo, avant de remonter un handicap de deux sets à rien, et une balle de match à 5-6 dans le 5e set face à l'imprévisible Fernando Verdasco. Le métier qui revient. Pas un problème pour celui que l'on surnomme "Le Professeur", à cause de ses lunettes de vue.
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Hyeon Chung lors de l'US Open 2019

Crédit: Getty Images

Presque 7h passées sur les courts depuis le 1er tour

Tous les efforts effectués par Chung ces dernières semaines n'ont pas été vains. Il a gagné à la force du bras le droit de défier Rafael Nadal sur le stadium Arthur-Ashe. Forcément, l'opposition apparaît déséquilibrée. Mais Chung excelle sur le ciment et il sait comment gêner le Majorquin en bon contreur qu'il est, ce qu'il ne s'était pas privé de faire lors de leur dernière confrontation à Bercy en 2017 (victoire de Nadal 7-5, 6-3). Avec 6h59 dans les jambes en deux sorties - ajoutez à cela 3h54 cumulé en qualifications - Chung tire un peu la langue. Et son service n'est pas encore à son niveau optimum, dos fragile oblige, ce qui le handicape depuis le début du tournoi. Complexe donc cette affaire "Nadal" qui va débarquer tout frais sur le Ashe.
Refaire une "Melbourne" serait le meilleur moyen de célébrer son grand retour. Mais ses objectifs sont ailleurs en ce moment. Il veut avant tout faire son métier à plein temps, sans contraintes. "Je pense avoir réussi à bien surmonter mon arrêt de cinq mois. Quand je regardais les joueurs à la télévision, je n'avais qu'une envie revenir le plus vite possible", expliquait-il au quotidien coréen Dong-a Ilbo en début de tournoi. "Maintenant, tout ce que je veux, c'est terminer la saison en forme et sans blessures." Oui, cela semble être un défi plus difficile à relever que de mettre à terre cet indomptable Taureau venu de Majorque.
Hyeon Chung lors de l'US Open 2019
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