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Tennis : A l'heure des choix, l'étau se resserre autour de l'US Open

ParAFP

Mis à jour 15/06/2020 à 11:14 GMT+2

US OPEN - Comment articuler la reprise ? Le tennis mondial doit lever le voile sur ses intentions lundi. Plus que jamais, la tenue du Majeur américain (31 août-13 septembre) semble incertaine, d'autant que plusieurs des meilleurs joueurs du monde ont fait part de leur scepticisme ces derniers jours.

US OPEN

Crédit: Getty Images

Le tennis mondial reprendra-t-il ses droits au mois d'août ? A l'arrêt depuis le mois de mars en raison de la pandémie de coronavirus, la saison 2020 a déjà payé un lourd tribut avec notamment l'annulation historique de Wimbledon. Si Roland-Garros s'est fait une place à l'automne (du 20 septembre au 4 octobre ou une semaine plus tard), l'US Open est toujours programmé du 31 août au 13 septembre. Mais rien n'est gravé dans le marbre, et une décision quant à son organisation ou à son annulation devrait tomber lundi, au moment où les instances doivent communiquer sur une éventuelle reprise des circuits en fin d'été.
En deux tweets sur la visioconférence qui a réuni ATP et joueurs mercredi, le Slovaque Lukas Lacko, classé au-delà de la 150e place mondiale, a résumé l'ampleur du chantier. "400 personnes. Une réunion de 3h36. Beaucoup de sujets abordés, dont les projets pour l'US Open. Beaucoup de participation de la part des joueurs. Cinq jours pour décider", écrit-il. "J'ai l'impression que ça va chauffer ces prochains jours", prédit-il.

Federer forfait, Djokovic et Nadal très sceptiques

Les enjeux ainsi posés, la tendance n'est pas très positive pour l'US Open. Plusieurs joueurs, le numéro 1 mondial Novak Djokovic en tête, ont évoqué le strict cahier des charges mis sur la table par la Fédération américaine de tennis (USTA), qui organise le Grand Chelem new-yorkais. En vrac, une mise sous bulle dans un hôtel de l'aéroport JFK, un seul accompagnant par joueur, ou encore des vols charter selon la presse espagnole. Pas du goût du Serbe, qui ne manque pas une occasion de faire passer le message. "Les règles à respecter sont extrêmes", a-t-il estimé il y a une semaine en qualifiant de "vraiment impossible" de n'être accompagné que d'un membre de son entourage.
"Je ne sais pas si elles sont soutenables. La plupart des joueurs avec lesquels j'ai discuté jusqu'à présent ont une position assez négative", a-t-il insisté quelques jours plus tard. Le scénario le plus réaliste selon lui ? "Que la saison reprenne sur terre battue début septembre." Si Roger Federer, qui a tiré un trait sur 2020 après avoir été réopéré du genou droit, se tient à l'écart des débats, l'autre poids lourd du circuit, Rafael Nadal, n'a pas caché non plus ses réserves. "Si vous me disiez d'aller jouer l'US Open aujourd'hui, je vous dirais non", a-t-il tranché début juin. "Dans quelques mois, je ne sais pas. J'espère." Mais "on ne peut pas reprendre tant que la situation n'est pas entièrement sûre" et équitable, soulignait-il.
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"Ce que propose Nadal, c'est très équitable"

Barty et Halep dans l'expectative

Aucune voix donc dans le "Big 3" pour prendre la défense de Flushing Meadows. Et leurs compères du top 10 suivent le mouvement. C'est le cas de Dominic Thiem, actuel numéro 3 mondial et finaliste du dernier Open d'Australie, et d'Alexander Zverev (7e). "Certaines conditions devront changer pour qu'y aller ait un sens", considère ainsi le premier. La majorité des joueurs du top 100, qui partagent un groupe WhatsApp, serait sur la même longueur d'onde, à l'image de Nick Kyrgios qui a aussi souligné le contexte social lourd actuellement aux Etats-Unis avec les émeutes consécutives à la mort de George Floyd, étouffé par un policier.
Du côté de ces dames, la prudence est aussi de mise. "C'est excitant de reparler de tennis mais j'aurais besoin de connaître toutes les informations et les recommandations de la WTA et de l'USTA avant de prendre une décision", avance prudemment la N.1 mondiale Ashleigh Barty. Tandis que sa dauphine Simona Halep ne semble pas non plus très disposée à faire le voyage à New York si l'on en croit son entraîneur Darren Cahill.
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Entre cadors et joueurs de l'ombre, gare à la lutte des classes

Mais les avis sont plus nuancés, voire carrément contraires plus bas dans la hiérarchie, confirmant qu'en ces temps de crise, le tennis apparaît plus divisé que jamais. Un cran en-dessous, on s'agace de voir les mieux classés faire la fine bouche. "C'est facile quand on a gagné presque 150 millions de dollars au cours de sa carrière de rechigner à jouer l'US Open", attaque l'Américaine Danielle Collins, demi-finaliste de l'Open d'Australie 2019 et aux portes du top 50. "Pour ceux d'entre nous (la plupart) qui ne voyagent pas avec une équipe, on a justement besoin de recommencer à travailler. Ce serait bien que le numéro 1 mondial soutienne cette opportunité plutôt que de la gâcher", poursuit-elle.
"Combien de temps va-t-on attendre ? Jusqu'à avoir la perfection ?", s'interroge de son côté le Britannique Dan Evans, 28e joueur mondial. "Il n'y aurait pas de meilleur soutien financier pour les joueurs moins bien classés qu'un Grand Chelem", pointe-t-il.
Alors l'US Open aura-t-il lieu ? Avec ou sans tournoi préparatoire, avec ou sans qualifications ? De quel créneau automnal héritera finalement Roland-Garros ? Au-delà des avis des uns et des autres, avec un sport largement globalisé, itinérant, et à la gouvernance éclatée en sept morceaux (ATP, WTA, quatre Grand Chelem et ITF), difficile d'imaginer pire casse-tête par temps de pandémie. La Canadienne Stacey Allaster, nouvelle directrice du Majeur américain, n'aurait pas pu hériter d'une situation plus complexe pour sa prise de fonction.
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