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US Open - Cornet : "Je sous-estime la force que j’ai en moi"

Maxime Battistella

Mis à jour 06/09/2020 à 11:00 GMT+2

US OPEN – Tombeuse samedi de Madison Keys, tête de série numéro 7 et finaliste du tournoi en 2017, Alizé Cornet est la seule rescapée du clan tricolore en huitièmes de finale à Flushing Meadows. Si elle déplore la situation de ses compatriotes mis en quarantaine, la 56e joueuse mondiale savoure ce retour au premier plan et espère bien aller plus loin pour la première fois en Grand Chelem.

Alizé Cornet lors de l'US Open 2020

Crédit: Getty Images

Est-ce un heureux hasard ou un signe du destin ? A quelques jours de la parution de son autobiographie Sans Compromis, Alizé Cornet retrouve la lumière et le devant de la scène. Au cœur d’une quinzaine pourtant morose pour les Français sur comme en dehors des courts new-yorkais, la Niçoise a réussi à tirer son épingle du jeu pour se qualifier pour la première fois de sa carrière pour la deuxième semaine de l’US Open. A 30 ans, elle réalise son "Grand Chelem" personnel puisqu’elle a désormais atteint les huitièmes de finale des quatre Majeurs.
Cornet pouvait donc être fière du chemin accompli, d’autant que pour y parvenir, elle a dû réaliser une sacrée performance. Ecarter la finaliste de l’édition 2017 Madison Keys chez elle, même privée du soutien de son public, n’est pas à la portée de tout le monde. "Je me suis battue sur tous les points. C’était très important d’être alerte sur les jambes pour ramener le maximum de balles possibles dans le court. Quand j’en ai eu l’opportunité, j’ai essayé d’aller au filet. J’ai tenté des choses différentes quand elle m’en a donné la possibilité", a-t-elle analysé, satisfaite.
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Lucide tactiquement, Cornet avait bien manoeuvré avant l'abandon de Keys

La récompense de la régularité et de l'abnégation

Car avant de profiter de l’abandon de son adversaire, la 56e joueuse mondiale avait indéniablement pris le dessus tactiquement. Moins performante en cadence que Keys, elle a varié les hauteurs de balles, les effets, et s’est effectivement montrée à son avantage à la volée quand elle s’y est aventurée (11 montées gagnantes sur 14, soit 79 % de réussite). Et comme à son habitude, elle n’a rien lâché. "J’ai toujours été comme ça, j’adore la compétition. Je suis accro à la gagne. C’est pour ça que j’essaie toujours jusqu’au bout, que je n’abandonne jamais. Je suppose que c’est dans mon ADN."
Onze ans après avoir atteint son premier huitième de finale à Melbourne, la Française égale donc sa meilleure performance en Grand Chelem, qui plus est dans des conditions pour le moins spéciales. Après six mois d’arrêt à cause du coronavirus et à huis clos, son caractère de battante a plus que jamais joué en sa faveur, au-delà d’un état de forme optimal et d’un niveau de jeu très intéressant. "Ces trois premiers tours me font prendre conscience que j’ai une grande force en moi. Et parfois, je pense que je sous-estime cette force mentale. D’habitude, je suis submergée par mes émotions, je deviens nerveuse, puis négative", a-t-elle constaté.
Alors qu’elle dispute son 54e tournoi du Grand Chelem consécutif – plus que toute autre joueuse en activité –, Cornet récolte les fruits de sa régularité et d’un important travail sur elle-même. Désormais adepte de la méditation, elle prend davantage de recul par rapport à son métier alors qu’elle a atteint la trentaine. Surtout dans les circonstances particulières à New York où plusieurs de ses compatriotes ont été placés en quarantaine, après avoir été en contact avec Benoît Paire, testé positif au coronavirus avant le début de la quinzaine.
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US Open - Cornet : "L'exclusion de Mladenovic ? C'est très brutal"

"Je pense que c'est très brutal pour Mladenovic"

Elle s’est d’ailleurs exprimée sur le sujet, faisant preuve de solidarité à l’égard de Kristina Mladenovic, dernière victime du durcissement de la politique sanitaire américaine. "J'ai été choquée. Je ne suis pas sûre d'avoir toutes les informations nécessaires pour avoir une opinion à ce sujet. Mais c'est vraiment bizarre parce qu'elle a pu jouer son premier tour de simple et son premier tour en double, et soudainement elle est exclue du tournoi. Je pense que c'est très brutal. Je ne sais vraiment pas quoi en penser. Il est certain que je suis très triste pour elle, très triste qu'elle doive rester ici alors qu'elle pourrait être à la maison."
Mais la Niçoise a donc su faire la part des choses pour se concentrer sur son tournoi. Une belle preuve de force mentale récompensée par une occasion peut-être inespérée de rallier les quarts de finale d’un Majeur pour la première fois de sa carrière. Car c’est l’inattendue Tsvetana Pironkova qui la défiera lundi. Après trois ans de pause, la Bulgare, qui n’a pas perdu le moindre set et a balayé Donna Vekic au 3e tour (6-4, 6-1), réalise un come-back exceptionnel qui suscite l’admiration de Cornet. "Elle revient comme si rien ne s’était passé, et elle joue le tennis de sa vie. C’est vraiment impressionnant. Je me souviens avoir perdu contre elle par le passé, donc je sais qu’elle peut jouer du super tennis, surtout côté revers."
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Cornet : "Depuis l'histoire de Benoît, on psychote tous un peu"

"Favorite" pour un premier quart en Grand Chelem

Méfiance donc, car Pironkova mène en effet 2-1 dans leurs duels. A ceci près que Cornet avait triomphé lors de leur dernière confrontation qui date de… 2011. Autant dire que ce passé commun n’aura sans doute que très peu d’influence sur les débats. "Il se pourrait bien que je sois favorite pour une fois. Mais je ne m’en soucie pas. Ce sera un bon défi, on verra ce qui se passera", a-t-elle encore jugé. Peu importe le résultat, la Française compte bien préserver cette façon d’aborder les échéances futures, sans pression superflue mais avec détermination, en vue d’un tournoi qui lui tient encore plus à cœur du côté de la porte d’Auteuil.
"Je suis heureuse d’être de retour après six mois de pause avec cet état d’esprit. Ce sera très important de le remporter en vue de Roland-Garros, parce je pense que sur terre battue je peux être encore plus dure à battre si je me bats comme ça." En attendant, on ne serait pas contre la voir poursuivre l’aventure à Flushing. Histoire de conserver le plus longtemps possible ce petit coin de ciel bleu dans cette quinzaine trouble et maussade pour le clan tricolore.
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