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US Open : Encore sorti tôt en Grand Chelem, Tsitsipas est-il victime du syndrome Zverev ?

Maxime Battistella

Mis à jour 05/09/2020 à 16:17 GMT+2

US OPEN – Battu au bout du suspense par Borna Coric au 3e tour à Flushing Meadows, Stefanos Tsitsipas vient de subir sa quatrième élimination consécutive avant les huitièmes de finale d’un tournoi Majeur. Considéré par beaucoup comme le plus prometteur de la jeune génération, le Grec tarde à se montrer à la hauteur des espoirs placés en lui.

Stefanos Tsitsipas bei den US Open

Crédit: Getty Images

Qu’arrive-t-il à Stefanos Tsitsipas ? A Flushing Meadows, ses deux premiers tours convaincants avaient renforcé son statut d’outsider, et puis patatras ! Vendredi, le Grec s’est sabordé au moment où il devait valider son billet pour la deuxième semaine de l’US Open, ce qui aurait été une grande première pour lui. A six reprises, il a eu l’occasion de conclure face à Borna Coric sans y parvenir, confirmant une tendance lourde en Grand Chelem : depuis sa défaite cruelle au bout des cinq sets contre Stan Wawrinka dans un huitième de finale somptueux à Roland-Garros l’an dernier, il ne parvient plus à briller dans les Majeurs.
Lors de ses quatre essais suivants (Wimbledon 2019, US Open 2019, Open d’Australie 2020 et US Open 2020), le numéro 6 mondial n’est pas parvenu à dépasser le 3e tour. Pourtant, après sa victoire au Masters en fin de saison dernière, Tsitsipas avait annoncé la couleur. "Notre ère de tennis est en train de changer. Le ‘Big 3’ vieillit évidemment, nous sommes ceux qui venons derrière. Donc j’ai comme objectif de gagner un titre du Grand Chelem, c’est sûr. Même si ce n’est pas une question de vie ou de mort", s’était-il avancé.
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Coric renverse Tsitsipas en sauvant 6 balles de match

La malédiction du Masters se poursuit

Ambition légitime ou péché d’orgueil ? Parmi les observateurs attentifs au circuit, la première hypothèse recueille la majorité des suffrages. Au moment de dresser le bilan de la fin de saison dernière dans l'émission "DiP Impact", notre consultant Arnaud Di Pasquale insistait sur la solidité du Grec par rapport à tous ses collègues de la fameuse "Next Gen". "Tsitsipas est complet, il sait tout faire et très, très bien. Et mentalement, il est plus fort. Parce qu’on en a connu des joueurs qui savaient tout faire, comme (Grigor) Dimitrov qui va très vite, est physiquement très bon. En revanche plus fragile mentalement. Tsitsipas sera plus régulier car dans la tête, il est au-dessus", considérait-il.
Pourtant, comme le Bulgare et Alexander Zverev, qui avaient remporté le tournoi des Maîtres les deux années précédentes, le Grec cale au moment de confirmer. Si la thèse de la difficulté à encaisser une défaite douloureuse tenait pour son élimination d’entrée à Wimbledon l’an dernier, la suite est plus mystérieuse. Incontestablement, il se passe quelque chose dans la tête du bonhomme en Grand Chelem. L’insouciance et l’euphorie de Melbourne 2019, où il avait créé la sensation en atteignant le dernier carré, sortant au passage son idole Roger Federer, ont vécu. Il se pose désormais bien des questions.
Il suffit, pour s’en rendre compte, d’analyser les balles de match manquées face à Borna Coric vendredi. A l’exception de la première où il n’a pu maîtriser son retour de revers sur un service puissant adverse, Tsitsipas a clairement tremblé : trois fautes en coup droit (dont un totalement décentré) et deux fautes en revers dès le deuxième coup de raquette pour vendanger ses occasions. A 5/3, 40/0 dans ce fameux 4e set, il a même donné l’impression de se débarrasser de la balle en manquant une amortie, au lieu de se montrer conquérant et d’aller chercher le match au filet, ce dont il est pourtant coutumier.

Un nouveau statut à appréhender

Avant cela, il avait été incapable de clore les débats à 5-2 sur son service, se retournant vers son clan et pointant du doigt sa tête, comme un aveu de faiblesse. Le Grec a également fait quelques mouvements d’assouplissement, pour détendre un bras droit visiblement très crispé. Est-ce l’absence de quelques cadors, au premier rang desquels Federer et Nadal, et l’occasion réelle d’aller loin qui ont perturbé son esprit ? Seul lui le sait.
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Di Pasquale : "On est très durs avec Zverev, on oublie à quel point il est monstrueux"

Mais ses mots pour appréhender cet US Open résonnent désormais différemment. "Pour le tournoi, leur absence est une perte mais pour les joueurs, beaucoup moins, car plusieurs joueurs ont plus de chances de performer désormais. Au moins, j’aurais moins de périodes compliquées que si j’avais dû les affronter", s’était-il exclamé, comme conscient qu'il n'avait pas le droit de se louper.
Si Tsitsipas a peut-être plus d’armes techniquement que Zverev - notamment dans son jeu vers l'avant et au filet -, sa trajectoire fait forcément penser à celle de l’Allemand. Vainqueur à 20 ans en Masters 1000, le grand Sascha a eu, lui aussi, beaucoup de mal à gérer les attentes autour de lui en Grand Chelem. Mais au moment où justement on l’attendait le moins, il est parvenu à jouer sa première demi-finale aussi à Melbourne en début d’année. L’intéressé lui-même l’avait concédé, ne plus porter seul les responsabilités de l’avènement d’une génération au plus haut niveau lui avait permis de se libérer. Pour retrouver la lumière, Tsitsipas a, peut-être, lui aussi besoin de se faire quelque peu oublier.
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