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US Open - Thiem, Medvedev, Zverev et Carreno Busta : L'héritier est parmi eux

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/09/2020 à 13:03 GMT+2

US OPEN - C’est l’heure des demi-finales à Flushing Meadows. Couplée aux absences de Roger Federer et Rafael Nadal, la disqualification de Novak Djokovic en 8e de finale a ouvert la porte pour enfin trouver un nouveau vainqueur en Grand Chelem, le 150e élu de l’histoire. Une seule certitude, il se trouve parmi ces quatre-là : Alexander Zverev, Pablo Carreno Busta, Daniil Medvedev et Dominic Thiem.

Thiem, Medvedev, Zverev, Carreno Busta

Crédit: Eurosport

On a tellement attendu la passation de pouvoir que, quand elle pointe le bout de son nez, on tarde à y croire. Mais cet US Open 2020, même décimé, même privé de public, sera bel et bien une page marquante de l’histoire du tennis. Pour la première fois depuis 2016 et la victoire de Stan Wawrinka, quelqu’un d’autre que Novak Djokovic, Rafael Nadal ou Roger Federer va graver son nom sur la coupe d’un Majeur. Et ce sera forcément une première pour le concerné.
Voilà donc l’enjeu des demi-finales qui s’ouvrent à New-York : trouver l’héritier, le 150e élu. Ils sont quatre à prétendre s’offrir une place éternelle à Flushing. Tous ont des arguments à faire valoir, mais peu ont de réelles références à ce niveau. Tour d’horizon des prétendants.

Alexander Zverev

23 ans
Allemand
7e mondial
Set(s) perdu(s) : 4
Temps passé sur le court : 13h53
Le parcours : A l’expérience. L’expression semble peut-être inadéquate pour un joueur de seulement 23 ans. Mais Alexander Zverev a déjà roulé sa bosse sur le circuit, et force est de constater que son tournoi ressemble à celui d’un vieux briscard. Pas transcendant, il continue à avoir la fâcheuse tendance d’allonger des matches qu’il devrait remporter en trois sets secs. Il n’y a qu’en huitième de finale contre Alejandro Davidovich Fokina qu’il y est parvenu. Des quatre demi-finalistes, il est celui qui a passé le plus de temps sur le court, sans pour autant se griller complètement comme il a pu le faire par le passé. Compte tenu de l’adversité à laquelle il a fait face, il est là où on l’attendait.
La stat clé : 41. Alexander Zverev a toujours le bras qui tremble sur seconde et a commis 41 doubles fautes en cinq matches, soit environ 8 par tour. C’est évidemment beaucoup trop pour un joueur de son niveau, et plus que les trois autres demi-finalistes réunis qui, à eux trois, en ont fait 30 (9 pour Carreno Busta, 10 pour Medvedev et 11 pour Thiem).
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Zverev : "L'élimination de Djokovic est une grosse opportunité pour les jeunes joueurs"

Ce qu’il pense de ce tournoi historique : "J'ai plus d'expérience et peut-être que je suis plus calme que par le passé en Grand Chelem. Je suis en demie et je sens que je peux vraiment m'améliorer et mieux jouer, donc ça me donne de la confiance pour la suite. Je pense que l'élimination de Novak nous a tous un peu choqués, et évidemment, c'est une opportunité énorme pour nous, les plus jeunes, d'aller chercher le titre. Mais il faut rester concentré."
Pourquoi il peut devenir le 150e : Parce que sa demi-finale à Melbourne lui a fait franchir un cap important mentalement et parce qu’avec les éclosions de Tsitsipas et Medvedev, il ne porte plus seul les responsabilités de la réussite d’une génération. Zverev n’a peut-être pas encore disputé la moindre finale en Grand Chelem, mais il n’avait pas déjoué, loin de là face à Thiem en Australie. Et il a déjà triomphé dans des rendez-vous de la plus haute importance comme le Masters en 2018, ou encore en Masters 1000 à Rome et Montréal en 2017, puis à Madrid en 2018.
Quand il est dans sa bulle, le grand Sascha peut devenir injouable. Surtout si son pourcentage de premières balles est très élevé. Quand il parvient à trouver de la longueur, sa puissance naturelle fait de gros dégâts. Un grand match en finale lui suffira peut-être pour être sacré.

Pablo Carreno Busta

29 ans
Espagnol
27e mondial
Set(s) perdu(s) : 4
Temps passé sur le court : 11h56
Son parcours : Inattendu. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Déjà parce qu’il a frôlé une grosse déconvenue dès le 1er tour quand il s’est retrouvé mené deux sets à un par le Japonais Yasutaka Uchiyama, modeste 86e joueur mondial. S’il s’est bien repris par la suite et que son tableau lui a permis logiquement de rallier la deuxième semaine, personne ne le voyait passer l’Everest Novak Djokovic. Mais il a remarquablement donné la réplique au Serbe dans le premier set, avant le coup de théâtre de la disqualification du Serbe. Sa vraie grosse performance, il l’a réalisée en quart de finale. Alors qu’il paraissait rôti à la fin du 4e set contre Shapovalov, il a trouvé les ressources pour l’emporter au finish. En cela, il a évidemment mérité sa place dans le dernier carré, un stade qu’il avait déjà atteint en 2017.
La stat clé : 60 minutes. Pablo Carreno Busta a gagné le match le plus court du tableau messieurs de cet US Open, face à… Djokovic évidemment, disqualifié après une heure de jeu. L’Espagnol restera comme le premier joueur à avoir "battu" le Serbe dans cette saison 2020 hors norme. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il sera frais en demi-finale. Face à Shapovalov, il l’a emporté en 4h07. Aucun autre demi-finaliste n’a passé autant de temps sur le court l’espace d’un match.
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Une passe d'armes de 4h08, 26 aces concédés, mais Carreno Busta a tenu bon

Ce qu’il pense de ce tournoi historique : "Si je suis encore en demi-finale de l'US Open, c'est parce que j'ai le niveau. C'est très important pour moi, pour ma confiance, et pour continuer à travailler très dur. L'autre jour, c'était un moment dur pour Novak, pour moi, pour le tennis, pour tout le monde. Mais la règle, c'est la règle."
Pourquoi il peut devenir le 150e : Parce que ce tournoi est complètement fou. Du huis clos aux malheurs de Djoko, en passant par le calvaire de Benoît Paire et l’imbroglio autour d’Adrian Mannarino, cette édition 2020 est d’ores et déjà assurée de marquer l’histoire du tennis. A l’image d’une Tsvetana Pironkova dans le tableau féminin, Carreno Busta a parfaitement exploité l’opportunité qui lui était donnée de prolonger l’aventure, comme il y a trois ans. Alors pourquoi ne poursuivrait-il pas sur sa lancée ? Tennistiquement, ce n’est pas lui faire injure que de constater qu’il est en dessous des trois autres. Mais il n’a aucune pression, contrairement à ses concurrents qui voient leur heure arriver depuis la disparition du "Djoker". Lui n’a rien à perdre. Le plus âgé de la bande à 29 ans, il n’a pas souvent connu de tels moments, mais il a l’expérience nécessaire pour les gérer. Il pourrait connaître la consécration surprise d’une carrière méritante.

Daniil Medvedev

24 ans
Russe
5e mondial
Set(s) perdu(s) : 0
Temps passé sur le court : 9h55
Le parcours : La force tranquille. Contrairement à l’année passée où sa tournée américaine éreintante l’avait vu arriver cramé physiquement à Flushing, Daniil Medvedev est dans une forme olympique. Pas besoin de chauffer le public pour se réveiller, pas de coups de sang mais une placide forme de symbiose avec sa raquette qui ferait presque froid dans le dos. En 2020, à New York, le Russe ne laisse aucune miette à ses adversaires pour arriver le plus frais possible dans les moments qui comptent. S’il estimait après son huitième de finale pouvoir encore faire des progrès, c’est parce que, techniquement, certaines de ses armes fatales ne sont pas encore totalement aiguisées. Vu son avance sur ses adversaires passés, on se demande bien jusqu’où il peut monter.
La stat clé : 57,6 %. Comme son pourcentage de première balle dans cet US Open. Remarquable relanceur, Medvedev tarde encore à faire de son service une arme fatale, notamment sa première balle. Sur la saison, le taux ne grimpe guère plus haut que 59%, bien éloigné des Zverev (67,5%) ou Thiem (65%). A corriger sous peine de vivre des jeux de service bien compliqués…
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Rublev - Medvedev : le résumé

Ce qu'il pense de ce tournoi historique : "Le problème, c'est que Djokovic n'était même pas dans ma moitié de tableau. Donc pour le rencontrer, il fallait de toute façon être en finale. Donc si je vais en finale et qu'il n'y a pas Djokovic, peut-être que je vais me dire que c'est une grande opportunité. Mais j'ai encore une sacrée demie à jouer..."
Pourquoi il peut devenir le 150e : Parce que, comme il l’a dit lui-même, il a énormément appris de sa finale perdue face à Nadal l’été dernier. Ces petits détails qui font de grandes différences. Dans une forme exceptionnelle, il n’a pas eu à réellement puiser jusque-là et possède surtout toutes les armes pour battre les trois autres joueurs encore dans le tableau. Son jeu atypique a de quoi faire dérailler n’importe quel train lancé à pleine vitesse. Et parce que, mentalement, en ayant connu l’atmosphère suffocante d’une finale de Grand Chelem, il partira avec un avantage que d’autres n’ont pas dans la partie de tableau haute. Reste à passer l'obstacle Thiem. Pas le moindre des défis.

Dominic Thiem

27 ans
Autrichien
3e mondial
Set(s) perdu(s) : 1
Temps passé sur le court : 10h32
Le parcours : Inhabituel chez lui. Parce que l'Autrichien est un diesel qui met du temps à chauffer et lâche souvent quelques sets en route dans ses premiers tours. A Flushing, il n’a cédé qu’une manche à un Marin Cilic en mode baroud d'honneur. Pour le reste, il fut autrement plus sérieux, notamment face à un Felix Auger-Aliassime qui n’a pas su trouver les armes durables pour enquiquiner le dernier finaliste de l’Open d’Australie. Comme toujours dans les moments chauds, Thiem a trouvé dans son revers un solide allié pour se sortir avec brio de situations compliquées. Pour l'instant, il tient son rang. Et c’est déjà signe de quelque chose.
La stat clé : 2. A chaque fois qu’il a passé le stade des quarts de finale en Grand Chelem (six fois avant cet US Open), Dominic Thiem n’a subi la loi que de deux joueurs : Novak Djokovic et Rafael Nadal. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez où on veut en venir.
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L'arme fatale : Le best of des revers de Dominic Thiem

Ce qu'il pense de ce tournoi historique : "Que je sois le premier Autrichien à atteindre les demi-finales ici, ce n'est pas si important. Pour moi, c'est surtout plaisant d'être demi-finaliste au moins dans 3 des 4 tournois du Grand Chelem, particulièrement dans les circonstances dures sur le plan mental que nous traversons tous actuellement."
Pourquoi il peut devenir le 150e : Parce que depuis sa mue de terrien à terreur multi-surfaces, il ressemble le plus près à ce qui s’apparente à un héritier. A chacune de ses finales majeures, il a progressé (aucun set face à Nadal à RG 2018, un set l’année d’après, deux sets face à Djoko à Melbourne cette saison). Mais Thiem a expérimenté le drame de toute une génération : devoir se coltiner un autre monstre sacré quand il parvenait à en éliminer un. Alors, sans eux… A Melbourne, sa demie maîtrisée face à Zverev après avoir battu Nadal avait ressemblé à un acte de maturité et une assurance qu’il savait tenir son rang et ne plus uniquement se nourrir d’exploits face au "Big 3". L’opportunité est historique. Thiem n’a pas travaillé autant pour la rater aussi bêtement.
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