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US Open 2021 : Requinqué, Monfils peut-il reprendre le flambeau ?
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Publié 31/08/2021 à 13:41 GMT+2
US OPEN 2021 - Après de nombreux mois de doute, Gaël Monfils se présente mardi à New York face à Federico Coria (pas avant 20h) plus conquérant grâce à des résultats positifs dans les tournois nord-américains. Toujours numéro 1 tricolore au classement mondial, il espère honorer ce statut, d'autant qu'Ugo Humbert et Benoît Paire ont déjà déçu.
Gaël Monfils à l'entraînement à l'US Open en 2021
Crédit: Getty Images
C'est déjà le dernier Grand Chelem de l'année, mais sa saison semble enfin commencer. Loin des larmes qui avaient suivi sa sortie au 1er tour de l'Open d'Australie en février dernier, Gaël Monfils a retrouvé la joie de jouer sur le court et les résultats qui vont avec. Un quart de finale à Toronto et un huitième à Cincinnati en préparation de cet US Open 2021, soit quatre victoires glanées en deux semaines alors qu'il n'avait gagné que trois matches depuis février 2020. Cet élan positif lui permet d'aborder le Majeur américain avec un optimisme prudent mais certain pour voir (bien ?) plus loin que ses seconds tours à Roland-Garros et Wimbledon.
Que s'est-il donc passé pour que la roue finisse par tourner ? Y a-t-il eu un déclic particulier ? Son mariage avec Elina Svitolina voici quelques semaines ? Le principal intéressé en doute quelque peu. "Non, ce n'est pas parce que je suis marié que je joue mieux (rires). Le mariage change à 100 % un homme, mais ça ne change pas le sportif", a-t-il confié à nos confrères de L'Equipe. Non, pour lui, rien n'a fondamentalement changé, mais il récolte les fruits de sa persévérance contre vents et marées.
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Le travail paie... enfin
"Je m'entraînais bien mais ça ne passait pas en match. Je n'ai pas lâché. Je tape très bien la balle mais je fais toujours autant de fautes ou de doubles fautes parce que j'y vais. J'arrive juste à trouver un peu plus l'équilibre entre être trop agressif et mon jeu de base", a-t-il ajouté. En d'autres termes, il n'y a pas de formule magique, juste un credo qui a fait ses preuves : le travail finit toujours par payer. C'est d'ailleurs dans cette optique que Monfils avait engagé au début de la saison Günter Bresnik, l'ex-mentor à la rigueur légendaire de Dominic Thiem.
L'annonce de l'association entre les deux hommes avait d'ailleurs fait beaucoup parler, certains craignant l'incompatibilité de caractères entre l'Autrichien et le fantasque Français. Le goût pour le spectacle sur le court et les excentricités de La Monf' ont contribué à associer à sa personnalité un certain dilettantisme à son corps défendant. Or, six mois plus tard, force est de constater que l'attelage trouve peu à peu ses marques, balayant peu à peu les doutes.
Répétition et agressivité : Monfils et Bresnik ont trouvé leur rythme de croisière
Car c'est avant tout Monfils qui veut retrouver les sommets à 34 ans, Bresnik lui s'attache à lui en donner les clés. Ils partagent d'ailleurs un certain perfectionnisme, une volonté de répéter les gammes à l'infini pour reconstruire peu à peu des certitudes dans le jeu du Français. "Ce que Günter veut ? Je vais caricaturer mais c'est pratiquement un 'winner' sur chaque coup droit et servir à plein régime en première balle. (…) Les gens ont toujours des a priori mais c'est lui qui me freine (rires). Tant que je n'arrive pas à faire vingt coups droits comme je le veux, je m'acharne dessus. Tous les deux, on trouve notre compte. Je fais beaucoup de paniers en frappant fort avec intensité pour qu'en match, ce soit un peu plus automatique. Je lâche des coups droits qui vont assez vite parce que j'en bouffe à l'entraînement", a-t-il encore témoigné dans L'Equipe.
D'ailleurs, ses résultats en nette amélioration ne sont pas le seul marqueur de cette évolution tactique profonde. Si les défaites sont, par essence, frustrantes pour un joueur de son calibre, certaines permettent aussi de construire les succès futurs. Celle enregistrée face à Andrey Rublev dans l'Ohio (7-6, 7-6 en huitième de finale, NDLR) pourrait bien en faire partie, tant Monfils a déstabilisé le 7e joueur mondial par séquences. Ses changements de rythme et ses missiles en coup droit (dont un à plus de 165 km/h) ont souvent laissé le Russe sans réaction, preuve que la confiance est bien de retour, du moins en partie.
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Le coup droit de Monfils fait toujours des ravages : sa victoire face à Lajovic en images
Video credit: Eurosport
Le 3e tour comme objectif raisonnable... et plus si affinités
A nouveau habité, d'autant plus depuis qu'il peut rejouer devant du public, le 20e joueur mondial semble avoir mangé son pain noir. Reste désormais à le confirmer sur les courts de Flushing Meadows qui l'ont régulièrement inspiré dans sa carrière. Avec une demi-finale il y a cinq ans et trois quarts de finale (2010, 2014 et 2019), c'est le tournoi du Grand Chelem où il a le plus brillé (avec Roland-Garros), atteignant quasiment une fois sur deux (à 6 reprises en 13 participations) la seconde semaine de compétition.
S'il atteignait à nouveau les huitièmes de finale, il confirmerait d'une part son rebond mais donnerait surtout une bouffée d'air frais au tennis tricolore. Dans cette optique, un éventuel 3e tour face à Jannik Sinner pourrait se profiler. Mais avant d'en arriver là, il lui faudra confirmer sa nouvelle dynamique ce mardi face à Federico Coria pour son entrée en lice. Histoire d'éloigner une bonne fois pour toutes les nuages qui ont si longtemps obscurci son horizon, ce que son compatriote Benoît Paire, pourtant lui aussi en meilleure forme dernièrement, n'a pas pu (su ?) faire lundi.
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