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US Open 2021 - Une surprise qui n’en est presque plus une : jusqu’où pourra aller la prodige britannique Emma Raducanu ?

Vincent Roussel

Mis à jour 08/09/2021 à 18:06 GMT+2

US OPEN 2021 – Une étoile… filante ? Agée d’à peine dix-huit ans, la Britannique Emma Raducanu vit une saison complètement folle, ponctuée d’un huitième de finale à Wimbledon et désormais d’un quart à Flushing Meadows, où elle doit affronter ce mardi la numéro 12 mondiale Belinda Bencic. Simple succession de coup d’éclats ou potentiel qui se révèle enfin, prêt à s’installer sur le circuit ?

Emma Raducanu

Crédit: Getty Images

Dans une édition de l’US Open où les jeunes pousses se bousculent et où les coups d’éclats se succèdent, de Carlos Alcaraz chez les hommes à Shelby Rogers et Leylah Fernandez chez les femmes, pas facile de se faire sa place, même quand on est en quart de finale de Grand Chelem à seulement 18 ans. Pourtant, Emma Raducanu parvient pleinement à capter la lumière à New-York, et pour cause : déjà parvenue jusqu’en huitième de finale à Wimbledon, où elle avait obtenu une wild-card, la Britannique, passée cette fois par les qualifications, se retrouve parmi les huit dernières prétendantes au titre.
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Raducanu continue son parcours parfait : le résumé du match

Une progression fulgurante pour une joueuse à peine majeure, qui vit là sa deuxième expérience seulement dans un grand tableau d’un tournoi Majeur, et qui n’avait, jusqu’à cet été, que peu de références sur le circuit féminin. Au point qu’elle s’est attirée la sympathie des plus grands, dont Mats Wilander, consultant pour Eurosport qui l’a décrit comme "une joueuse extraordinaire", quand la légende Martina Navratilova, 18 Grands Chelems dans la besace, disait : "Ce n’est pas une 'hype', c’est réel". Et pour cause, en 7 matches, qualifications comprises, elle a à chaque fois atomisé ses adversaires en deux sets, presque jamais inquiétée.
Elle est si calme, elle bouge si bien, elle adore être sur le court. J’ai vraiment du mal à trouver une faiblesse dans son jeu. Je ne pense pas qu’elle en ait une
Mieux, en ne concédant que 15 jeux pour rallier les quarts de finale, elle s’est rapprochée du parcours impitoyable de la reine Serena Williams, 23 Grands Chelems au compteur, qui n’en avait laissé filer que 13, il y a huit ans. "C'est une performance incroyable, s’extasie Wilander, qui s’y connaît aussi en grands exploits en ayant décroché 7 Majeurs. Sérieusement, si je n’avais pas regardé un seul de ses matches – après ce qui s’est passé à Wimbledon et la pression qu’elle subit depuis – j’aurais dit que c’était impossible. Mais en la regardant jouer, elle est si calme, elle bouge si bien, elle adore être sur le court. J’ai vraiment du mal à trouver une faiblesse dans son jeu. Je ne pense pas qu’elle en ait une".
Comment expliquer, alors, que personne ne l’ait vue venir plus tôt ? Plus précoce que les phénomènes Botic van de Zandschulp et Aslan Karatsev, qui se sont révélés la vingtaine bien tassée, Raducanu n’a pas non connu non plus une grande carrière en junior. Au mieux 20e mondiale et quart de finaliste dans les Grands Chelems de la catégorie, la fan de Simona Halep et Li Na a été retenue jusqu’ici par… l’école. Tout juste diplômée de l’équivalent anglais du baccalauréat en math et en histoire, la droitière au revers explosif explique avoir eu besoin de conserver un équilibre entre passion sportive et éducation, elle qui, en plus, ne veut jamais faire les choses à moitié et veut aussi briller stylo en main. "C’était un mode de vie différent, racontait-elle lors de Wimbledon à propos de ses cours. C’était comme un moyen de m’évader. Avoir cela à côté du tennis, cela me laissait l’esprit occupé".
Surtout, à l’en croire, cette exigence en classe a rejailli sur son jeu : "Ça m'aide dans le sens où je peux emmagasiner beaucoup d’informations. Je ressens que, sur le court, je suis plus astucieuse tactiquement que d’autres joueuses", confiait-elle ainsi à la WTA. L’autre point noir de sa carrière, c’est sa fragilité physique. Les blessures ont aussi retardé - toutes proportions gardées - son éclosion, en témoigne son abandon, "pour raisons médicales" face à Alja Tomljanovic à Wimbledon après sa semaine dorée.
Mais cela semble aller de mieux en mieux ces derniers temps, et après un mois de pause, elle a repris sa marche en avant début août, avec un quart de finale au tournoi junior de Landisville, puis une finale perdue face à la Danoise Clara Tauson lors du Challenger de Chicago. Avant donc son incroyable parcours à Flushing Meadows. "Raducanu se déplace aussi bien que n’importe quelle autre joueuse, et il ne semble pas qu’on puisse la fatiguer non plus", analysait même Wilander ces derniers jours, comme pour conjurer le sort.
La confiance, le tennis, elle l’a. Mais il faut faire attention
Bien qu’elle a sorti au tour précédent Shelby Rogers, qui avait surpris auparavant la numéro 1 mondiale et immense favorite Ashleigh Barty, Raducanu va affronter en quart son premier gros morceau de la quinzaine, et sa première tête de série. Et pas n’importe laquelle. Belinda Bencic, tête de série numéro 11, médaillée d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo. Ses performances des derniers jours n’en font pas une victime expiatoire, loin de là, elle peut crânement espérer faire encore rêver le fantasque public américain cette semaine.
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Un seul jeu perdu, Raducanu se balade : le résumé du match

Même si Arnaud di Pasquale, également consultant pour Eurosport, appelle à la prudence : "La confiance, le tennis, elle l’a. Mais il faut faire attention. Être en quart, (voire) aller jusqu’en demie, c’est fantastique, plus on y arrive jeune mieux c’est. Mais c’est n’est pas gage de garanties pour la suite, ce n’est pas une garantie d’être numéro 1 mondiale ou de gagner des Grand Chelem derrière. Il ne faut pas en faire des grands champions avant l’heure", explique-t-il à direction de toutes les surprises du tournoi. Pour s’en assurer, Emma Raducanu pourra demander à la Suissesse, qui avait aussi décroché son premier quart en Grand Chelem dès sa première participation à l’US Open, en 2014, à 17 ans. Sans vraiment confirmer ensuite jusqu’à cette année.
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Emma Răducanu

Crédit: Getty Images

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