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US Open 2022 - Casper Ruud bluffe tout le monde, même lui : "Je ne m'attendais pas à être en demies ici…"

Vincent Roussel

Publié 07/09/2022 à 01:44 GMT+2

US OPEN – Il est encore au rendez-vous des demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem cette année, et surtout, il pourrait devenir le numéro 1 le plus improbable de ce 21e siècle : Casper Ruud est en train de secouer l’ordre du tennis mondial et les pronostics de tous les observateurs. S’il se réjouit d’avoir atteint ses objectifs sur le court cette saison, il s’étonne lui-même de sa bonne santé.

Un premier set de folie, un troisième au mental pour Ruud : les meilleurs moments

Après deux ans de pandémie où on avait déjà du mal à suivre, cette année 2022 continue de réserver des surprises aux fans de la petite balle jaune. Outre les deux Grands Chelems arrachés par l'inoxydable Rafael Nadal et le fait de voir Nick Kyrgios devenir enfin un vrai joueur de tennis, sans oublier les péripéties de l’ex-numéro 1 mondial Novak Djokovic, il y a un trublion qui fait parler en cette fin de saison : Casper Ruud.
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Le splendide coup droit de Ruud pour revenir à 5-5 dans le 3e set

Pourtant, on est loin d’un profil à l’aura mythique du "Djoker" et du taureau de Manacor, ou des talents de showman de l’Australien. Non, Ruud, c’est le tennisman honnête par excellence, taiseux, jamais un mot plus haut que l’autre, aucun pétage de plomb à la Benoit Paire à l’horizon. Habitué à briller dans les plus petits tournois du circuit, les ATP 250, où il s’est imposé à 9 reprises, à seulement 23 ans (dont des victoires à Gstaad, Genève et Buenos Aires cette année), il n’avait, avant cette saison, jamais fait mieux qu’un huitième de finale en Grand Chelem.

Miami puis Roland Garros, deux déclics pour Ruud

C’est dire si sa qualification dans le dernier carré de l’US Open, glanée avec brio face à Matteo Berrettini ce mardi, était inespérée il y a encore 9 mois. "Honnêtement, je suis surpris d’avoir atteint les demi-finales ici", a d’ailleurs reconnu le principal intéressé en conférence de presse. A l’orée de cette cuvée 2022, c’était pourtant l’objectif qu’il s’était fixé : briller dans les 4 tournois les plus prestigieux de la planète. Las, une blessure à une cheville juste avant l’Open d’Australie en janvier a mis un coup de cutter dans ses ambitions, l’obligeant à zapper Melbourne. Et puis est arrivée cette finale de Masters 1000 perdue (contre Alcaraz) à Miami, en mars.
"Ça m’a permis de me montrer à moi-même que je pouvais battre des bons joueurs et atteindre les derniers tours dans des tournois sur dur. Ça a boosté ma confiance en moi". Spécialiste de la terre battue, le numéro 7 mondial en a alors profité pour engranger derrière, et parvenir à sa première finale de Grand Chelem, à Roland Garros. La déculotté infligée par Nadal sur la dernière marche ne l’a pas stoppé dans son élan, loin de là. C’est d’ailleurs en s’inspirant de l’homme aux 22 Majeurs que le fils de Christian - son entraîneur, avec qui il entretient une relation fusionnelle -, éliminé dès le 2e tour à Wimbledon, s’est mis à croire en ses chances de briller à New York.
C'est la cité des rêves, et je crois que ça m'aide dans mon jeu et ma motivation
"Si vous regardez ce tournoi, quelques joueurs connus comme des joueurs de terre battue, disons 'Rafa' et (Dominic) Thiem, l’ont emporté ici, et 'Rafa' l’a gagné quatre fois. Cela montre que c’est possible de le faire ici. C’est la ‘cité des rêves’ et je crois que ça m’aide dans mon jeu et ma motivation". La route a été longue, et la sortie de route très proche, comme face à Tommy Paul au troisième tour où, poussé au cinquième set, il a finalement infligé un cuisant 6-0 à l’Américain.
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Garcia vainqueure de l'US Open ? "Il faut qu'elle ait l'intime conviction de pouvoir le faire"

Une performance dont il se serait senti incapable il y a encore quelques mois, du moins avant son aventure à la Porte d’Auteuil : "A Paris, j’ai eu un déclic. Et j’ai le sentiment que, cette année, j’ai réussi à trouver la meilleure façon de jouer en 5 sets, sachant que c’est très différent d’un match au meilleur des trois sets", a expliqué le Norvégien.
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Quatre sets d'un combat monstrueux puis un 6-0 : Ruud a fait plier Paul

En quart de finale, face à un Matteo Berrettini décevant, il a livré un récital, parvenant même à endiguer la fougue de l’Italien dans le troisième set pour revenir de 3-5 jusqu’au tie break, où il s’est finalement imposé. "Les deux premiers sets se sont passés beaucoup mieux que je ne m’y attendais, si je peux dire ça comme ça. Tout allait dans mon sens. Je trouvais mes zones, je réalisais les frappes que je devais faire… Matteo n’était peut-être pas à son niveau habituel", a-t-il sobrement commenté.
En plus d’une nouvelle demie en Grand Chelem, ce succès le rapproche aussi d’un autre exploit, peu banal celui-ci, pour un joueur pas vraiment habitué à attirer les projecteurs : s’il se qualifie en finale, et que Carlos Alcaraz n’y est pas, il pourrait commencer la prochaine semaine dans le fauteuil de numéro 1 mondial. Une anomalie, même pour le principal intéressé.
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Ruud futur numéro 1 mondial ? Le Norvégien surpris quand on lui annonce qu'il en est tout proche

"J’essaie de ne pas trop y penser, c’est quelque chose dont rêvent tous les jeunes joueurs. On m’en a parlé juste avant le tournoi, j’étais assez surpris, je ne savais pas que je pouvais devenir numéro 1, j’adorerais quitter New-York en tant que numéro 1 mondial", a dit Ruud sur le court Arthur Ashe après sa victoire ce mardi. Avant cela, il faudra passer au moins l’obstacle des demi-finales, où il pourrait retrouver un certain Nick Kyrgios, si l’Australien bat Karen Khachanov. Entre le volcanique 25e mondial et le froid Norvégien, ce serait assurément un duel de styles.
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