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US OPEN - Daniil Medvedev est sur le trône, mais Rafael Nadal et Novak Djokovic ont conservé le pouvoir

Maxime Dupuis

Mis à jour 28/08/2022 à 14:12 GMT+2

US OPEN - Douze mois après avoir décroché son premier titre majeur à l'US Open et avoir accessoirement privé Novak Djokovic du Grand Chelem, Daniil Medvedev débarque à New York dans la peau du numéro 1 mondial. Depuis un an, et surtout en 2022, le monde a pourtant continué de tourner autour de Novak Djokovic et de Rafael Nadal, vainqueurs des trois premières levées majeures de l'année.

"Quand Djokovic n'est pas là, Nadal est encore plus favori que d'habitude"

Il ne s'agit que d'une simple vidéo, postée lundi dernier sur Instagram. Elle dure à peine dix secondes, est constituée de trois coups droits et d'autant d'émoji qui laissent penser, sans l'écrire, que le principal intéressé est proche d'un retour à la compétition, plus d'un an après son dernier match. Vous avez suffisamment d'indices à vous mettre sous la dent sans avoir à donner votre langue au chat pour deviner de qui il s'agit : Roger Federer, évidemment.
Cette courte séquence a fait frémir les amoureux de la balle jaune. Elle n'est pas allée jusqu'à faire trembler les cadors du circuit, qui savent qu'il faudra du temps au Suisse pour venir les titiller, sans être certain que le quadragénaire en dispose suffisamment toutefois.
Cette vidéo publiée sur le compte de Federer a surtout eu le mérite de rappeler combien la planète tournait encore autour de l'ancien monde. D'autant que celui-ci est loin d'avoir rendu les armes. En 2022, les inséparables congénères de Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, ont continué à faire la pluie et le beau temps.

Tout change, rien ne change

A l'heure de revenir à New York, là où Daniil Medvedev a brisé un plafond de verre - incassable pour bon nombre - et le rêve ultime de Novak Djokovic - inimaginable pour le commun des mortels -, le paysage n'a finalement pas autant évolué qu'on aurait pu l'imaginer il y a bientôt un an.
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Medvedev en transe, Djokovic en pleurs : les temps forts d'une finale à sens unique

"Sur le circuit, le regard sur moi a changé avec mon titre en Grand Chelem et le fait d'être devenu numéro un. Tu es une cible, et c'est normal",nous a confié Medvedev pour Players' Voice. Néanmoins, si le Russe a bel et bien pris les commandes du classement ATP, brièvement en février puis depuis la mi-juin, et que personne n'a occupé cette place aussi longtemps hors Big 4 depuis Andy Roddick en 2004, il n'a pas complètement pris le pouvoir.
"Je pense que quelque chose a changé, même si c'est dans une proportion assez faible, juge Mats Wilander. Avec la victoire de Daniil, les autres ont pu se dire que c'était possible de battre Rafa et Novak en Grand Chelem, même en finale. On a vu ça dans certains matches cette année, avec Sascha Zverev à Roland-Garros avant qu'il ne se blesse contre Rafa ou même Jannik Sinner à Wimbledon face à Novak. Mais dans le même temps, rien n'a vraiment changé. Même pour Daniil Medvedev".
Si lui aussi a été victime indirecte des affres du monde, de l'invasion de la Russie en Ukraine qui lui a interdit de mettre les pieds sur les courts du All England Lawn Tennis and Croquet Club de Wimbledon, ses performances n'ont pas dessiné la domination qu'on était en droit d'attendre.
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"Il n'y avait qu'un joueur pour battre Djokovic à Wimbledon : c'était Nadal"

Nadal, Nadal et Djokovic

On a eu le droit à une esquisse, en Australie. A deux manches à rien face à Rafael Nadal en finale, le Russe avait la main sur la couronne. Et puis, patatras. Rafa est revenu et a décroché sa 21e couronne en Grand Chelem, avant d'aller en ajouter une 22e sur ses terres à Roland, dans la douleur qui est désormais son quotidien.
Après Melbourne, Medvedev n'a pas vécu la saison rêvée. Parce qu'il a dû attendre août pour décrocher un premier titre ATP, à Los Cabos, après avoir perdu deux finales sur gazon, à 's-Hertogenbosch et Halle. Parce qu'il a décidé de se soigner d'une hernie après la tournée US du mois de mars. A court de rythme, sa saison sur terre s'est résumée à quatre matches : un premier tour à Genève perdu face à Richard Gasquet et un huitième de finale à Roland face à un Marin Cilic en feu.
"Le problème, c'est qu'il n'a pas été capable de dominer le circuit de façon régulière depuis sa victoire à l'US Open, confirme Wilander, notre consultant. Et je pense que c'est un préalable. Sur le circuit, il peut perdre contre beaucoup de joueurs, même en dehors des Grands Chelems. Cette constance que Novak ou Rafa ont été capables d'avoir tout au long d'une saison, c'est aussi ce qui leur permet de gagner autant en Grand Chelem. Ça vous donne une confiance supérieure par rapport aux autres. C'est pour ça que je pense que la nouvelle génération n'égalera jamais ces champions-là. Mais oui, ils peuvent les battre et ils sont de plus en plus nombreux à pouvoir le faire. Dans les deux-trois années qui viennent, ça arrivera. Mais jamais ils ne domineront comme eux ont pu dominer le circuit."
Autorisé à jouer à Wimbledon, Medvedev aurait peut-être écrit l'été d'une autre encre. Il n’en reste pas moins que son absence a fait les affaires d'un autre, Novak Djokovic. Non-vacciné contre le COVID, sous le feu des projecteurs et, en conséquence, privé d'US Open comme d'Open d'Australie, le Serbe a ramassé ce qu'il pouvait en cette année gruyère avec une victoire à Wimbledon, qui l'aura "sauvé" d'une saison blanche en Grand Chelem.
Nadal en Australie et à Roland, Djokovic à Wimbledon : 3/3, le compte est bon. Les vieux, blessés ou empêchés, sont toujours et encore là. Rafael Nadal a toutes les chances de terminer l'année à la première place mondiale. Et il débarque dans le Queens avec, devinez quoi, la pancarte dans le dos. Et ceci malgré une très courte préparation : "C'est pour moi le favori, assure sans sourciller John McEnroe. Il est en bonne position et ce serait incroyable alors qu'il avait manqué six mois de compétition avant de gagner en Australie".
Quid de Medvedev ? "On pensait qu'il sortirait du lot il y a un an. Je ne sais pas ce qu'il se passe : peut-être que la guerre l'affecte ? Il semble avoir un peu perdu la main, mais il reste le favori par rapport aux autres." Parce que, oui, le Russe est tout de même tenant du titre. On finirait presque par l'oublier.
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