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Us Open 2023 - Daniil Medvedev après sa victoire sur Rublev : "J'ai fait une crise d'hypoglycémie, j'ai eu des vertiges"

Cyril Morin

Mis à jour 07/09/2023 à 09:09 GMT+2

Sorti vainqueur de son duel en quart de finale face à Andrey Rublev, Daniil Medvedev n'a pas cherché à épiloguer sur les raisons technico-tactiques de cette victoire. Dans la chaleur infernale de New York, le numéro 3 mondial a simplement cherché à survivre, point après point. S'il s'est énervé pendant le match, c'est surtout dans le vestiaire que son état est presque devenu inquiétant.

"L'un des joueurs va mourir" : pourquoi le quart Medvedev-Rublev a basculé dans l'irrationnel

"Un jour, un joueur va mourir et ils verront". Daniil Medvedev n'a pas besoin d'attendre les conférences de presse pour faire passer des messages. Le Russe a vécu un calvaire ce mercredi sur le court Arthur-Ashe. Pas forcément face à l'adversité proposée par son pote Andrey Rublev, finalement vaincu en trois sets au terme d'un match bizarroïde (6-4, 6-3, 6-4). Le vrai adversaire, pour les deux joueurs d'ailleurs, ce fut la chaleur étouffante à New York. 38° degrés ressentis, un taux d'humidité dingue et des conditions hors-norme : tout fut "brutal" dans ce match pour reprendre les mots de Medvedev.
"Franchement, la chaleur et l'humidité qu'il y a à New York, c'est inhumain, a d'ailleurs expliqué notre consultant Alex Corretja, présent sur place. Ce match entre Medvedev et Rublev est une torture". Aucun des deux hommes ne démentira cet état de fait tant les visages et les corps sont apparus marqués malgré un temps de jeu de 2h47 plutôt commun. Mais à voir les deux hommes chercher leur respiration après chaque point, piocher comme rarement pour deux marathoniens du fond du court et transpirer abondamment sur des polos détrempés suffisait à saisir l'intensité du phénomène.
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Daniil Medvedev, exténué après un point face à Rublev

Crédit: Eurosport

"Jusqu'où on peut aller ?"

Apparu face aux médias plus de deux heures après sa victoire, Medvedev n'a pas eu à attendre longtemps pour évoquer les conditions. "Franchement, je pourrais dire tellement de choses, a-t-il attaqué d'emblée. Je ne sais pas si on a pu le voir à travers les caméras mais à cause de la transpiration et de l'utilisation de nos serviettes, je pèle tellement du nez que je n'ai plus de peau. Et ça n'a rien à voir avec le soleil !". Dans le vestiaire, il a croisé son pote Rublev cramoisi, lui aussi, par ce match sans queue ni tête.
"Le pire, c'est qu'on aurait pu continuer s'il avait fallu, a-t-il continué. On se dit qu’on n’a plus rien dans le moteur mais si le match continue, on finit par trouver ce petit truc en plus. Mais le truc, je crois qu'on peut dire le truc dangereux, c'est de savoir jusqu'où on peut aller ? Peut-être qu'on aurait été en cinq sets et qu'on aurait galéré à récupérer les jours d'après sans vraies conséquences. Ou peut-être qu'on aurait connu la situation de Yibing Wu à Washington qui était tombé sous la chaleur".
Le Chinois s'était effondré, sans conséquence, sous le poids de l'humidité et de la chaleur dans la capitale américaine. Quelques heures plus tard, c'est un spectateur qui a fait un malaise sur le court Arthur-Ashe au tout début du match entre Madison Keys et Markéta Vondroušová.
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Medvedev écarte encore Rublev en quart : les temps forts en images

Pas de solution toute faite

Medvedev n'a pas eu cette mésaventure mais, après coup, il s'est fait une vraie frayeur. Ce qui explique cette longue attente avant de pouvoir se présenter en conférence de presse. "Là, ça va mieux, je suis juste complètement vidé, a-t-il expliqué. Juste après les interviews, j'ai filé direct dans un bain glacé. J'avais les yeux complètement embués, je ne voyais plus rien, surtout avec l'adrénaline qui redescend. En fait, j'étais tout tremblant".
La suite, c'est un passage dans les vestiaires dont il se souviendra. Après ce bain, le Russe s'est changé mais a carrément vacillé. "J'ai fait une crise d'hypoglycémie, a-t-il révélé. Je transpirais, j'ai eu des vertiges. J'ai dit à mon équipe 's'il vous plait, ramenez-moi quelque chose à manger'. J'étais assis-là, suant comme pas possible. Voilà, ça arrive parfois".
Il aurait malgré tout préféré éviter. Mais, comme souvent, Medvedev s'est livré avec une vraie sincérité. Oui, il aimerait que ce genre de matches ne puisse pas se dérouler dans des conditions pareilles. Non, il n'a aucune solution miracle à apporter. "Honnêtement, je ne sais pas trop ce qu'on pourrait faire, a-t-il avancé. On ne peut pas arrêter le tournoi pendant quatre jours parce que ça fait trois, quatre jours que c'est comme ça. Ça détruirait tout, les TV, la billetterie. Un peu tout en fait". Même décaler en night-session ressemble à une impasse tant le Sinner-Zverev s'était aussi déroulé dans un climat hostile.
Relancé sur la comparaison avec la F1, sport qu'il adore, où les conditions peuvent paraître folles, Medvedev a admis que cela pouvait y ressembler. Mais que, contrairement à l'euphorie des pilotes à l'heure de franchir la ligne, il n'avait rien ressenti d'autre que du soulagement sur sa balle de match : "J'étais content de gagner mais j'étais incapable d'exprimer quoique ce soit, a-t-il conclu. Je me disais simplement 'laissez -moi partir de là, m'asseoir quelque part et réfléchir au sens de ma vie".
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Daniil Medvedev, accablé par la chaleur à New York

Crédit: Getty Images

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