US Open – Aucun(e) Français(e) en 8es de finale, nouveau zéro pointé pour les Bleus en Grand Chelem

Il n'y a plus de Français à l'US Open. Ni de Française, d'ailleurs. Pour le troisième Grand Chelem consécutif, nous voilà contraints d'écrire ce terrible couperet avant même que la deuxième semaine n'ait débuté à l'US Open, où la fête va donc commencer à battre son plein au moment même où tous les Tricolores seront sommés de rentrer à la maison, rattrapés par la terrible réalité et leur condition de "mineurs" du tennis mondial.

Vu à l'époque comme une contre-performance, béni soit finalement le huitième de finale atteint par Caroline Garcia à l'Open d'Australie en début d'année : depuis lors, pas le moindre joueur ni la moindre joueuse venu de France n'a donc atteint ce fameux et sacro-saint cap des huitièmes de finale en Grand Chelem. Un constat d'échec ? Oui, sans doute, et la n°1 française en porte d'ailleurs sur ses épaules une large responsabilité, puisqu'elle était la seule dont le statut aurait dû l'emmener à rééditer et même améliorer son score australien.

Les garçons, eux, sont simplement à leur place : avec aucun représentant dans le top 30, ils peuvent même s'estimer heureux d'avoir placés trois des leurs au 3e tour (Adrian Mannarino, Arthur Rinderknech et Benjamin Bonzi), ce qui restera leur meilleur score cette année en Majeur.

Tous sont tombés à ce stade avec les honneurs, respectivement face à Frances Tiafoe, Andrey Rublev et Dominic Stricker. Il a juste manqué un peu de réussite pour "Manna", d'expérience pour Fils (premier 2e tour en Grand Chelem pour lui) ou de matches pour Bonzi (longtemps blessé au poignet cette année) pour faire mieux.

Les motifs de satisfaction restent donc réels et peuvent aussi être puisés à l'étage du dessous, au 2e tour. Arthur Fils a gagné son premier match en Grand Chelem contre Tallon Griekspoor en montrant beaucoup d'estomac, y compris ensuite face à Matteo Arnaldi, qui a confirmé face à Cameron Norrie toute sa valeur.

Gaël Monfils – battu lui aussi par Andrey Rublev décidément… – a confirmé son "revival" estival et c'est une vraie bonne nouvelle, parce que la traversée du désert du tennis français depuis plus d'un an est aussi largement dû à son absence. Enfin, que dire du parcours de Titouan Droguet, l'Ovni que l'on n'attendait pas, et pour qui c'est peut-être aussi (souhaitons-le) le début d'une belle aventure ?

En résumé, le tennis masculin tricolore ne quittera pas New York aussi déprimé qu'il avait pu l'être après Roland-Garros ou Wimbledon. Reste que le constat brut est dur : comme en 2021, les Bleus auront donc signé un zéro pointé en deuxième semaine de Grand Chelem cette année. Le dernier à avoir atteint les huitièmes reste Corentin Moutet l'an dernier à l'US Open, et c'était un miracle puisqu'il avait été repêché des qualifications. En clair, un peu un arbre (un arbuste) qui cachait la forêt. Cette fois, l'espoir de meilleurs lendemains demeure. Vraiment.

Un peu moins pour les filles en revanche, où Clara Burel s'est érigée en sauveuse du tennis français puisqu'elle a été la seule à atteindre le 3e tour, ce qui est bien. Mais elle a été balayée à ce stade par Aryna Sabalenka, ce qui est moins bien et prouve le long chemin qui la sépare des toutes meilleures.

Cette élite dont ne fait clairement plus partie, désormais, Caroline Garcia, même si elle s'accroche encore à un classement assez élevé grâce aux points qui lui restent de son succès au Masters l'an dernier. Un leurre, et peut-être même un poids plus qu'autre chose. Sèchement battue au 1er tour par la Chinoise Yafan Wang, alors qu'elle venait il est vrai d'avoir la douleur de perdre sa grand-mère, "Caro" doit désormais tout reconstruire, et le tennis français continuer de le faire avec elle. Moralité : vivement 2024.