US Open 2025 – Le match de sa vie : pour son premier huitième en Grand Chelem, Arthur Rinderknech face au grand défi Carlos Alcaraz !

Qualifié pour son premier huitième de finale en Grand Chelem, Arthur Rinderknech a tiré le gros lot en la personne de Carlos Alcaraz, qu'il défiera ce dimanche. La tâche est immense (impossible ?), mais le Français pourra compter sur les conseils de son coach, Lucas Pouille, qui avait lui-même battu un prestigieux Espagnol, un certain Rafael Nadal, en huitièmes de l'US Open en 2016.

Rinderknech plus costaud que son pote Bonzi - Le résumé en vidéo

Video credit: Eurosport

Comment ne pas y voir un drôle de parallélisme ? Il y a neuf ans, lors d'une édition 2016 de l'US Open restée dans les mémoires pour le tennis français, Lucas Pouille signait l'un des exploits tricolores les plus retentissants en Grand Chelem en terrassant Rafael Nadal au tie-break du cinquième set en huitièmes de finale, dégainant ensuite sa fameuse célébration de la langue, devenue une sorte de mème. Aujourd'hui, en attendant de reprendre le fil d'une carrière interrompue par une blessure au tendon d'Achille, Lucas Pouille est devenu le coach d'un homme qui s'attaque à un sommet similaire : Arthur Rinderknech, qui défiera Carlos Alcaraz pour son premier huitième de finale en Majeur.
Le Nordiste a conquis l'Everest. Le Francilien s'attaque donc à l'Anapurna. A vrai dire, le contexte n'est pas complètement identique. A l'époque, "Rafa" traversait une vraie crise – relative bien sûr – dans sa carrière et n'avait plus atteint la moindre demi-finale en Grand Chelem depuis deux saisons. Alcaraz, lui, est en pleine bourre et distille les fessées à tour de bras sur cet US Open. Il n'a pas perdu le moindre set et son premier jeu de service perdu du tournoi face à Luciano Darderi, vendredi, au deuxième set de son troisième tour, a presque été salué comme un événement. Derrière, il s'est fâché tout rouge et n'a plus perdu un jeu. A vrai dire, il est presque effrayant.
N'empêche que. L'espoir est bien mince, ne nous mentons pas, mais Arthur Rinderknech a moins deux choses pour lui : son style de jeu – on va y revenir – et son coach. Pouille, évidemment, se souvient parfaitement des émotions ressenties ce 4 septembre 2016 sur le plus grand court du monde. Son job sera de retransmettre ces mêmes émotions, réussir à mettre son joueur dans les meilleures conditions possibles pour, à minima, faire son match.
picture

Pouille nouveau coach de Rinderknech : "Ca s'est fait complètement par hasard !"

Video credit: Eurosport

Contre Nadal, à part mon coach et deux ou trois personnes de mon staff, personne ne pensait que je pouvais le faire
"Alcaraz, c'est ce qui se fait de mieux en tennis. Le battre relèverait de l'exploit, mais il faut réussir à se convaincre que l'exploit est possible, sinon il n'y aurait pas de magie dans le sport, a confié Lucas Pouille dans l'émission Eurosport Tennis Club. Quand j'étais entré sur le court contre Nadal il y a neuf ans, à part mon coach et deux ou trois personnes de mon staff, personne ne pensait que je pouvais le faire. Il va falloir travailler là-dessus et mettre Arthur dans les meilleures dispositions pour faire le meilleur match possible et pourquoi pas aller chercher la victoire. Je vais tout faire pour."
Le défi est d'autant plus immense pour un Arthur Rinderknech qui n'a jamais connu de tels sommets, et qui pourrait arriver un peu émoussé après avoir beaucoup pioché depuis le début du tournoi. Physiquement, mais aussi mentalement, lors d'un troisième tour extrêmement dur à gérer face à son pote Benjamin Bonzi. Mais le 82e joueur mondial, garanti de se retrouver pas trop loin du top 50 après ce beau parcours new-yorkais, aura au moins ses repères contre Alcaraz, face auquel il s'est incliné à trois reprises mais dans trois matches serrés. Dont une fois cette année au Queen's, et une autre à l'US Open en 2021, année où le Murcien avait crevé l'écran pour la première fois en Grand Chelem.
"On avait fait quatre sets sur le court 9, je sentais déjà que ça jouait pas mal, et derrière, il avait fait quart de finale, s'est souvenu Rinderknech à notre micro. Il y a deux ans, j'avais le break au troisième set contre lui au Queen's. Et cette année, toujours au Queen's, j'avais encore réussi à lui poser pas mal de problèmes au premier set. A chaque fois, j'arrive quand même à être dans le match. L'objectif sera de faire encore mieux. C'est sûr que la marche est immense. Maintenant, je n'aurais rien à perdre. Il faudra rester calme et dans ma bulle."
Rien à perdre, il n'y a pas d'expression beaucoup plus fausse dans le sport. On n'a jamais "rien à perdre" dans un match de tennis, fût-ce au premier tour d'un tournoi de quatrième série ou en huitièmes de finale d'un Grand Chelem. Mais on voit l'idée. Perdu pour perdu, Arthur Rinderknech devra foncer. Ce qui tombe bien, puisque c'est précisément la nature de son jeu. Et c'est justement aussi la nature du jeu qui peut gêner l'Espagnol, jamais plus à l'aise que lorsqu'on le laisse mettre en place sa petite tambouille.
Je ne vais pas essayer de me mettre à courir 2m derrière ma ligne, parce que là je pense que j'ai absolument zéro chance
C'est ce qu'avait expliqué Alexander Zverev après avoir battu le Murcien en quart de finale de l'Open d'Australie l'an dernier, dans un de ces matches – comme quoi, c'est possible – où on l'avait vu se montrer ultra-offensif, du début à la fin : "J'ai essayé de faire en sorte de lui enlever la raquette des mains. Il n'y a pas d'autre chose à faire face à lui parce que si vous le laissez prendre le contrôle du jeu et installer son rythme, il devient injouable. Quand il gère le match, il est le meilleur joueur du monde", avait déclaré l'Allemand après son exploit.
picture

"Vivre et mourir par mon jeu" : Rinderknech ne changera rien face à Alcaraz

Video credit: Eurosport

Attaquer, provoquer, prendre le contrôle du jeu… C'est la filière du Français et il ne faudra surtout pas qu'il en déroge sous prétexte qu'il y aura un monstre en face. "Mon style, c'est d'essayer de vivre et mourir par mon jeu. Avec lui, je ne vais pas essayer de me mettre à courir 2m derrière ma ligne, parce que là je pense que j'ai absolument zéro chance. Il faudra y aller", en convient-il. "Il faut qu'il continue sur sa trame habituelle : être très agressif, faire le jeu avec son coup droit, aller vers l'avant, dicter les échanges… C'est comme ça qu'Arthur est le meilleur. Avec quelques réglages, forcément, en fonction de l'adversaire. Mais on ne va pas changer de trame parce que c'est Alcaraz", renchérit son joueur de coach.
Les crash-tests, de toute façon, Rinderknech commence à en avoir l'habitude cette année. A Roland-Garros, il a perdu contre Jannik Sinner, sans démériter. A Wimbledon, il a battu Alexander Zverev. Place donc à Carlos Alcaraz. Trois Grands Chelems, trois défis face aux trois meilleurs joueurs mondiaux. Dans un certain sens, ce n'est vraiment pas de bol. Mais voilà au moins de quoi vous tanner le cuir. Tant mieux. Car il faudra l'avoir bien épais pour aborder ce qui ressemble fort, à 30 ans, au match de sa vie.  
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité