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Pourquoi Roger Federer croit en ses chances de victoire... à tort et à raison

Sébastien Petit

Mis à jour 30/06/2015 à 09:35 GMT+2

WIMBLEDON - Roger Federer a fait de Londres son moment fort de la saison. Sûr de lui, le Suisse vise ni plus ni moins qu'un huitième trophée. Le septuple vainqueur a toutes les raisons de croire en ses chances. Mais aussi pour ne pas s'emballer trop vite.

Roger Federer - Wimbledon 2015

Crédit: AFP

Oui, Federer a raison de croire en lui...

"Wimbledon va être un gros objectif cette saison. C’est là que je veux jouer mon meilleur tennis. Je veux le gagner et je pense que mon niveau de jeu me le permet." Dire que Roger Federer se met la pression est peu dire. Wimbledon, c'est son tournoi, sa chasse privée, là où il détient des records et là où il peut encore écrire l'histoire.
S'il s'impose cette année, il sera non seulement le seul joueur à détenir huit titres sur le gazon anglais, soit un de plus que les autres références londoniennes Pete Sampras et Williams Renshaw, mais il sera aussi le joueur, à près de 34 ans, le plus âgé à s'imposer dans un tournoi du Grand Chelem dans l'ère Open, hommes et femmes confondus.
Tennis 2013 Wimbledon Roger Federer Infog
Mais comme Nadal à Roland-Garros, Federer en favori de Wimbledon est presque un pléonasme. C'est sur le gazon que le jeu du Suisse s'exprime le mieux. Sa huitième victoire à Halle l'a un peu plus conforté dans son idée : il est prêt à renouer avec la victoire sur le gazon londonien. "C'est probablement ma meilleure préparation pour Wimbledon grâce à la semaine de plus sur herbe que l'on a eue, a-t-il expliqué en conférence de presse. Franchement, cela change tout. Cela permet de soigner les petits soucis après Roland plutôt que de se précipiter sur herbe. Wimbledon arrive très rapidement, vous entrez avec des doutes. J'ai pu me reposer tout en m'entraînant bien pour le changement de surface".
L'année dernière, je n'avais pas un super niveau, atteindre la finale était une surprise
Depuis le début de la saison, le Suisse n'a perdu que 6 fois en 40 matches et a déjà remporté 4 trophées. Si l'on compare ses temps de passage lors des deux dernières saisons, c'est mieux qu'en 2013, année pourrie par sa blessure au dos, et aussi bien qu'en 2014, où il comptait 35 victoires en 42 matches avant de jouer à Wimbledon, mais seulement deux titres à son actif début juillet. "Je n'avais pas un super niveau, mais j'ai atteint la finale, avoue-t-il. Pour être honnête, je ne m'y attendais pas, j'étais encore un peu en train de revenir. Les choses sont allés plus vite que je le pensais. Là, je me sens bien mieux avec mon jeu".
Et ce qui lui redonne un peu plus de baume au coeur, c'est que non seulement son physique est au beau fixe, mais qu'il est aussi efficace qu'en 2012, année où il a remporté Wimbledon pour la dernière fois. "Je joue bien depuis un an maintenant, mon corps répond bien. La défaite en finale l'an passé n'a eu aucune incidence sur mes résultats cette année." Comme à Roland-Garros, il doit entrer en lice face au Bosnien Damir Dzumhur, 87e joueur mondial qu'il avait mis 1h30 à dominer. De quoi bien lancer sa quinzaine.

... Pourtant, son huitième titre à Wimbledon est encore loin

Autant que le Suisse soit sûr de lui car il va avoir besoin de confiance. Pour atteindre la finale de Wimbledon, le parcours tracé par le tirage au sort de vendredi ne lui promet pas une quinzaine plus tranquille que les autres favoris. Après Dzumhur au premier tour, le Suisse devrait s'attaquer dès le 2e tour à l'Américain Sam Querrey, récent finaliste à Nottingham. Puis à l'espoir US Jack Sock, 31e mondial qui réalise sa plus belle saison avec un titre à Houston et un huitième de finale à Roland-Garros. En huitième de finale, c'est un amateur du gazon qu'il pourrait retrouver, Feliciano Lopez, avant d'éventuels clashs face à Tomas Berdych en quart de finale et Andy Murray en demie. On lui a connu des tableaux moins difficiles.
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Roger Federer leaves the court after practice

Crédit: Imago

D'autant que, depuis son dernier titre majeur en 2012, Federer a connu de nombreuses désillusions en Grand Chelem. A Londres notamment, il a essuyé une défaite traumatisante face à Sergyi Stakhovsky au 2e tour il y a deux ans. Mais Melbourne (Seppi au 3e tour 2015), Roland-Garros (Gulbis en huitième 2014) et l'US Open (avec Robredo en 2013 ou encore Cilic en 2014) sont autant de tournois où il a également déçu. Et où il démontre qu'il n'est pas à l'abri d'un passage à vide, blessure au dos ou pas.
De plus, c'est face aux autres joueurs du Big 4 qu'il montre aussi régulièrement ses limites. Le Suisse accuse quatre défaites en cinq matches du Grand Chelem sur les trois dernières années, contre six en sept matches entre ses 16e (Melbourne 2010) et 17e victoires majeures (Wimbledon 2012). Quand on sait qui lui faudra battre sans doute deux mastodontes (Murray et Djokovic) pour remporter son 18e majeur, comme à Londres il y a trois ans, Federer a encore du chemin à parcourir avant de mettre fin à sa plus longue période de disette en Grand Chelem, depuis son premier trophée conquis en 2003 sur ce même gazon.
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