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Wimbledon - Novak Djokovic : A Londres, c'est Nole le taulier

Laurent Vergne

Mis à jour 01/07/2019 à 11:24 GMT+2

WIMBLEDON - Si Roger Federer demeure la grande figure historique du tournoi londonien, Novak Djokovic en est devenu le véritable patron au cours des années 2010. Vainqueur à lui seul de quatre des huit dernières éditions et tenant du titre, il apparait comme la référence actuelle de Wimbledon, plus encore que le Suisse aux huit couronnes.

Novak Djokovic

Crédit: Eurosport

Si le Big Four n'a laissé que des miettes à la concurrence depuis près d'une quinzaine d'années, cette douloureuse vérité pour le reste du circuit est particulièrement prégnante à Wimbledon. Plus encore qu'ailleurs. Stan Wawrinka a réussi à apposer son nom au palmarès des trois autres Majeurs, Juan Martin del Potro et Marin Cilic ont eux remporté à l'US Open mais, à Londres, Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray trustent tout depuis 2003, se partageant les seize derniers titres au All England Club, dont la moitié pour le premier nommé.
Dans l'inconscient collectif, Wimbledon est donc d'abord le jardin de Federer. C'est à la fois logique et compréhensible, le Suisse étant depuis son 8e sacre en 2017 l'unique recordman des victoires dans le Majeur anglais. Au plan historique, il s'agit là d'une indiscutable réalité. Mais c'est une vision en trompe-l'œil, avec le grand angle. En zoomant sur les huit dernières années, le nom de l'actuel maître des lieux saute aux yeux. Et il n'a plus la même identité. Le taulier, désormais, se nomme Novak Djokovic.
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Novak Djokovic / Wimbledon 2018

Crédit: Getty Images

Djokovic = Federer + Murray + Nadal

Pour le champion serbe, Wimbledon est devenu un point d'ancrage. Tout au long de la décennie, le Grand Chelem londonien aura servi de point de repère à la destinée du Djoker, souvent pour le meilleur, parfois le pire. C'est en triomphant sur le Centre Court pour la première fois en 2011 qu'il a accédé à la première place mondiale. Le début d'un règne certes discontinu mais qui, huit ans après, l'impose comme le joueur majeur des années 2010. En 2016, son élimination au 3e tour contre Sam Querrey alors qu'il venait de signer le Grand Chelem sur deux ans avait marqué une césure, annonçant deux années douloureuses pour lui.
Puis, l'an passé, alors que plus grand monde ne l'attendait vraiment, c'est encore à Wimbledon qu'il a entamé sa dernière ascension en date. Le coup d'envoi d'une période euphorique qui le ramènera au pouvoir via deux autres triomphes à l'US Open puis en Australie. "En sortant de l'opération, j'étais incapable d'être régulier et la victoire à Wimbledon fut un énorme tremplin pour moi, a-t-il admis samedi. Ça m'a poussé et ça a aussi été un énorme soulagement. Un tournoi du Grand Chelem peut définitivement changer la carrière de n'importe qui en quelques semaines." Dans son cas, Wimbledon tient à ce titre une place à part dans son histoire.
S'il n'avait jamais donné autant dans la gloutonnerie qu'à Melbourne, où il affiche désormais sept titres au compteur, Djokovic est également devenu l'homme fort de Wimbledon, même si cette mainmise-là s'accompagne d'une poigne un peu moins ferme. Reste que, depuis huit ans, il s'est imposé une fois sur deux. Quatre victoires à son actif, en 2011, 2014, 2015 et 2018. Soit autant, à lui seul, que Federer (2012, 2017) et Murray (2013, 2016). Nadal, lui, n'a plus gagné au All England Club depuis que Djokovic a commencé à y dominer les débats.
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Novak Djokovic à Wimbledon

Crédit: Getty Images

Djokovic - Federer, la finale logique... voire probable ?

Si Federer compte deux fois plus de couronnes de sa Majesté que Djokovic sur seize ans, le rapport de forces est parfaitement inversé sur les huit dernières. Pourtant, le tropisme à l'échelle historique incite toujours une majorité à voir Federer comme l'homme à battre. Certes, il vient de s'imposer à Halle et son dernier sacre à Wimbledon est encore frais. Et il sera à n'en pas douter un client cette fois encore. Mais s'il est légitime de considérer le Suisse comme la référence du jeu sur herbe, il est raisonnable de tenir Djokovic pour le vrai patron actuel du temple londonien.
Joueur complet par excellence, Nole incarne l'archétype du joueur parfait sur le gazon d'aujourd'hui. Quand il est au sommet de son expression physique et de sa motivation, Novak Djokovic peut devenir aussi dur à battre sur herbe que sur n'importe quelle autre surface. Ici comme partout ailleurs, à l'exception peut-être de la terre battue face à Nadal (et encore), c'est lui qui détient les clés du problème. Le Djokovic des derniers mois, trop sinusoïdal, pourrait rencontrer des problèmes dans la grande quinzaine du vert. Mais s'il repasse en mode destructeur, bon courage pour l'arrêter. Même pour Federer.
Rappelons d'ailleurs que le Suisse a cédé à deux reprises en finale contre le Serbe à Wimbledon, en 2014 et 2015. Si retrouvailles il devait y avoir, ce serait, à nouveau, le dernier jour du tournoi. Sur le papier, la finale logique, celle dont l'exploit de Kevin Anderson en quart l'an passé nous a peut-être privés. Murray hors-piste, Djokovic et Federer ont donc remporté les six derniers titres parmi les joueurs actifs. Sur le papier, la finale logique, je n'ose dire probable, doit les réunir. Et, sous réserve des indices que ne manqueraient pas de distiller ces deux semaines, le favori logique de ce match-là serait qui vous savez : le taulier de Wimbledon.
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Djokovic et Federer - Wimbledon 2015

Crédit: AFP

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