Arthur Rinderknech et le déclic d'un convaincu tardif après sa victoire sur Alexander Zverev au 1er tour
Vainqueur d'Alexander Zverev en cinq sets sur le Centre Court de Wimbledon, Arthur Rinderknech a signé la plus belle victoire de sa carrière ce mardi, à 29 ans. Le Français n'avait pas gagné un match face à un Top 20 en carrière avant cet été. Le voilà lancé dans une nouvelle dynamique, avec une autre approche, conseillé par Lucas Pouille. De quoi voir plus loin ?
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Video credit: Eurosport
Le bras qui tremble après deux balles de match ratées consécutives. L'indécision tactique face à un Alexander Zverev encore si passif. Et puis, une balle courte. Sur un fil, Arthur Rinderknech s'est jeté sur celle-ci comme un mort de faim, comme un symbole d'un match où il n'aura jamais cherché à changer de plan de jeu, persuadé du bien-fondé de son approche. Alors, "Rinder" s'est engagé dans ce revers croisé puis il s'est effondré, comme rattrapé par la réalité.
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A 29 ans, sur le plus beau court du monde, il a battu le N°3 mondial sans qu'il n'y ait grand-chose d'autre à redire (7-6, 6-7, 6-3, 6-7, 6-4). Le plus courageux, ce fut lui. Le plus convaincu, aussi. Ainsi est le nouveau Rinderknech. En Grand Chelem, on l'a souvent vu se hisser à un niveau intéressant face aux plus gros, à défaut d'être réellement enquiquinant. Pas plus tard que cette année, il avait tenté de faire dérailler le train Sinner en enflammant le Philippe-Chatrier. Mais sans succès à la fin du bal.
"J'avais souvent réussi à inquiéter des mecs, jamais réussi à leur serrer la main en tant que vainqueur, a-t-il reconnu en conférence de presse. Les précédents matches m'ont prouvé que j'étais capable d'accrocher les mecs (bien mieux classés que lui, NDLR). Une fois j'ai perdu en quatre sets durs, une autre en cinq sets durs, mais à la fin j'étais perdant." Mais il n'est plus tout à fait le même joueur depuis quelques semaines.
L'apport de Pouille
A 29 ans, il a tenté un pari en appelant Lucas Pouille dans son box après Roland-Garros. Les deux hommes ne se connaissaient pas spécialement mais le Nordiste a vite compris qu'il n'avait qu'une seule mission : persuader Rinderknech qu'il avait ces victoires dans la raquette. "Là où je suis content, c'est qu'il a réussi à se persuader et se convaincre qu'il pouvait le faire, et il l'a fait, a reconnu le néo-coach auprès de L'Equipe. Dès que le tableau est sorti, je pensais qu'il allait le battre en trois ou quatre sets. Il a réussi à se convaincre qu'il allait le faire et il a tenu le plan de jeu".
Il était finalement simple : agresser le passif Zverev et ne jamais dévier de cette ligne. Rien ne fut facile et Zverev, notamment dans le tie-break de la quatrième manche, a rappelé pourquoi il était numéro 3 mondial. Le grand mérite du Français aura été de garder le cap et les idées claires.
Lucide, il a tout détaillé après coup : "Zverev, sa balle va très vite, elle est très profonde, mais ce n’est pas un mec qui va rentrer tout le temps dans le terrain. C'était à moi d'être agressif. J'ai réussi à mieux le faire aujourd'hui et c'est pour ça que je gagne. Il ne fallait pas s'entêter à servir sur son coup droit, parce que c'est un mec qui est très malin. Il fallait le surprendre, lui servir droit dessus, sur son revers, être capable de monter au filet... sinon il s'installe dans ses retours, et derrière c'est très difficile d'être offensif."
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Arthur Rinderknech à Wimbledon
Crédit: Getty Images
Je l'aurai à vie sur mon CV
"Il a joué un match fantastique, a reconnu Zverev de son côté dans une conférence de presse qui disait plus de son état à lui que de la victoire de prestige du Français. Je ne suis pas sûr qu'il ait déjà joué un match comme ça dans sa vie". Sans doute pas, non. S'offrir ce genre de victoire, sur le Centre Court, après une interruption de jeu et la perte d'un set qui lui tendait les bras aurait sans doute été de trop pour l'ancien Rinderknech. Mai, quelque chose a changé, comme l'avait déjà illustré sa première victoire face à un Top 10 au Queen's mi-juin (Ben Shelton).
"La victoire représente des années de travail, de croyance, d'acharnement dans ce sport, qui est une passion mais qui est aussi tellement compliqué. Je l'aurai à vie sur mon CV, d'avoir battu le N°3 mondial sur le Central à Wimbledon", a conclu le héros du jour. Mercredi, c'est dans le cadre plus anonyme du court N°17 qu'il défiera Cristian Garin au 2e tour. Le tableau s'est largement ouvert et un invité inattendu sera au rendez-vous des quarts de finale. Alors, franchement, pourquoi pas lui ? C'est le propre des déclics : ils ne se prévoient jamais mais font basculer des destins en un clin d'œil.
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