"On a tout eu avec nous "

Sébastien Loeb : Le début de course a été sympa. C'était parti pour une belle bagarre, Marcus (Grönholm) était devant, Petter (Solberg) intercalé, on balayait la route, c'était un peu pénalisant mais pas trop. Donc cela permettait de rester au contact. Samedi, en partant 20 secondes derrière Marcus, tous les espoirs étaient permis. Jusque là, c'était bien, on attaquait au maximum. Ensuite, cela a été moins amusant parce que Marcus a abandonné dès la première spéciale de samedi. L'objectif se limitait alors à finir la course. On avait 40 ou 50 secondes d'avance, moins de pression. Je me retrouvais un peu dans la situation de gestion dans laquelle j'étais pendant plusieurs courses durant la saison pour assurer les points du Championnat. Ce n'est pas ce que j'attendais de ce rallye. Toutefois, l'essentiel, c'est de gagner. Cela nous fait une sixième victoire. Globalement, quand on gagne, on garde toujours un bon souvenir.

C'est vrai j'ai commis deux petites erreurs en voulant ralentir alors que j'étais parti sur un rythme très élevé. Il m'a fallu un temps d'adaptation pour retrouver un rythme correct, rester concentrer sans faire de faute. En fait, il m'a fallu rouler à un rythme assez élevé. Ca s'est bien passé. J'ai repris confiance.

Maintenant que nous l'avons, oui. C'est vrai que c'est toujours sympa d'égaler un record. Il vaut mieux l'avoir tout seul. Mais là, on est deux avec Didier, cela me fait plaisir de le partager. Cependant cela n'était pas ma priorité cette saison. C'était de gagner le championnat, des rallyes. Finalement on a ce record et ça fait plaisir de l'avoir.

Celle qui, je dirais, m'a le plus marqué, celle dont je suis le plus fier, c'est la Suède. Parce que j'étais le premier non-nordique à gagner là-bas. Ça m'a fait vraiment plaisir. Sinon, il y a l'Allemagne où on s'est bien battus, le Monte-Carlo. Mais celle qui me laisse le plus de souvenirs, c'est la Suède.

C'est vrai que cela a été un rallye un peu bizarre au niveau ambiance. C'est le dernier de la saison, en plus, on vient tous d'apprendre que l'on se retirera du Championnat en 2006. Forcément cela ne met pas l'équipe dans les meilleures dispositions. Elle ne méritait pas ça après tout le travail accompli cette saison. Les gars m'ont donné une voiture parfaite, ils pouvaient attendre mieux. Il y a Carlos (Sainz) qui prenait sa retraite et qui a dû renoncer à courir à cause d'un problème en reconnaissances. Il y a Jean-Claude Vaucard (directeur technique), pour qui c'était le dernier rallye. Il y avait pas mal de tristesse dans l'équipe tout au long du week-end.

On va essayer de défendre nos titres, faire aussi bien que cette année. Cela ne va pas être facile. Il faut en profiter parce que ce n'est pas tous les ans que l'on réussit ce genre de performances. On a tout eu avec nous, la chance, la voiture, la fiabilité. C'est un ensemble.

Il y a beaucoup de demandes, je suis très sollicité. C'est clair. Ce n'est donc pas tout à fait les vacances. On a un programme assez chargé en décembre avec les essais, les opérations presse, les remises des prix. On me verra aussi peut-être sur les écrans de temps en temps mais pas partout non plus.

Il faut en profiter car cela ne se passe pas tous les ans. Je suis avant tout pilote de rallye. La notoriété en fait partie mais ce n'est pas ma priorité.

J'ai l'impression que cela ne dépend pas des résultats. On ne pouvait pas faire mieux cette année et on se fait jeter. On espère, c'est sûr. A mon avis ce que l'on a fait cette année a apporté beaucoup à Citroën, l'image de la marque a été rajeunie avec un pilote assez jeune champion du monde. Il y a forcément des retombées. Je pense que c'est dommage que ça s'arrête. Même au sein de Citroën, on sent énormément d'encouragements. Si vraiment ça s'arrête, il y aura beaucoup de concessionnaires et de gens qui travaillent pour Citroën qui seront très déçus.