Grönholm cloue Loeb

Le Finlandais Marcus Grönholm (Ford Focus), en tête depuis le départ du rallye de Suède, 2e manche du Championnat du monde WRC, a creusé l'écart sur le Français Sébastien Loeb (Citroën Xsara) en se montrant plus rapide dans cinq spéciales sur les sept disputées samedi. Deux fois de suite, Loeb a fait le mauvais choix de pneus, ou plutôt de longueur de clous sur ses pneus, par rapport à Grönholm. Cette différence de moins d'un millimètre entre les "medium" et les "long", selon Aimé Chatard (BF Goodrich), a eu des conséquences directes sur les performances de la Xsara bleue du double champion du monde en titre. "Ce n'était pas le choix de pneus idéal, la voiture glissait beaucoup trop", a reconnu Loeb.

Du coup, l'écart entre les deux caïds est passé de 10 sec 2/10 samedi matin, au départ de cette 2e étape, à 17 sec 9/10 après deux spéciales, puis 28 sec 1/10 après cinq spéciales. "Ça va être impossible de lui reprendre 28 secondes à la régulière, donc ça ne sert plus à rien de prendre des risques" , a admis le Français lors de la pause de l'après-midi au parc d'assistance de Hagfors, par une température glaciale (autour de -15°C).

Même sans prendre de risques, Loeb a quand même empêché un grand chelem de Grönholm en remportant, pour l'honneur, les deux dernières spéciales du jour, la plus longue et la plus courte, comme vendredi. Mais en ne reprenant que trois secondes à un Grönholm imperturbable.

"Je suis plus relax parce que je suis un peu plus rapide que Sébastien", a expliqué le grand Marcus après avoir raflé les cinq premières spéciales de la journée, lui qui disait vendredi "sentir le souffle de Sébastien" dans sa nuque. Seul petit problème logistique, "les piles de mes chaussettes chauffantes sont à plat", a plaisanté le triple vainqueur de l'épreuve.

A distance respectable des deux intouchables, la bagarre a fait rage toute la journée entre les Mitsubishi Lancer rouges, version 2005. Le Suédois Daniel Carlsson et l'Italien Gigi Galli, séparés de 3/10e seulement samedi soir, ont claqué régulièrement des chronos excellents dans les forêts suédoises, mais sans jamais faire de grosse faute.

Leurs poursuivants immédiats n'ont pas pu suivre ce rythme endiablé, à commencer par les deux Peugeot 307 de l'équipe OMV, pilotées par l'Autrichien Manfred Stohl et le Norvégien Henning Solberg (le frère de Petter). Alors qu'elles étaient respectivement 5e et 6e au général, et bien placées pour marquer des points au championnat, la 307 bleue et sa cousine orange sont parties en tonneau dans la même courbe, à 2 km de la fin de l'ES11 et à deux minutes d'intervalle.

Seule celle de Solberg a pu repartir, après un changement express de son pare-brise, pour les deux dernières spéciales du jour. Celle de Stohl, qui n'avait pas redémarré après sa cabriole, a d rentrer en dépanneuse au parc d'assistance.