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Championnats de France 2014 : Les 5 raisons pour lesquelles Chavanel va faire le doublé

Julien Chesnais

Mis à jour 28/06/2014 à 18:45 GMT+2

Jamais un coureur n'a gagné le contre-la-montre et la course en ligne des Championnats de France la même année. Sylvain Chavanel (IAM) pourrait être le premier à réaliser le doublé dimanche, au Futuroscope dans la Vienne. Le Poitevin a cinq bonnes raisons pour y croire. Les voici.

Sylvain Chavanel (IAM), lors de Paris-Nice 2014

Crédit: Panoramic

Il est chez lui

Ces Championnats de France ne sont pas comme les autres pour Sylvain Chavanel. Ici, au Futuroscope, près de Poitiers, le Poitevin de 34 ans est à la maison. "J'y ai vu le départ du Tour en 2000 dans les gradins et ça m'a fait rêver, se souvient-il dans l'Equipe ce samedi. C'est au Futuroscope que je me suis marié en 2006. C'est comme si je retrouvais ma famille.
Le triple vainqueur d'étape du Tour n'est pas du genre à se laisser déborder par l'émotion. La pression du coureur local – il vit à Colombiers dans la Vienne, où une stèle vient de lui être érigée -  le natif de Châtellerault l'a maîtrisée jeudi lors de sa victoire sur le contre-la-montre. Son sixième titre national dans la discipline. "J'ai pris énormément de plaisir, c'est fantastique de rouler sur ses routes d'entraînement" avait-il déclaré, déjouant l'excès d'enthousiasme qui pouvait le guetter. Un doublé aurait valeur d'exploit. Le réaliser sur ses terres n'aurait que plus de saveur pour Chavanel. C'est en tout cas une source de motivation certaine.

Le circuit lui "convient bien"

Usant, casse-pattes, "mal-plat" :  ce sont les termes qui reviennent souvent au sujet du parcours du Futuroscope. Dénué de véritables difficultés, le circuit de 19,6 kilomètres ne propose pas vraiment de répit.  Si ce n'est les quatre derniers kilomètres – les plus faciles – qui laissent croire à Arnaud Démare, Nacer Bouhanni (FDJ) et Bryan Coquard (Europcar) une arrivée massive. Mais l'explosion soudaine guettera les trois meilleurs sprinteurs français tout au long des 251,7km. Les raidards, dont un à 16%, vont s'enchaîner sans relâche. Les routes sont étroites et souvent exposées au vent de côté qui devrait souffler. La course sera mouvementée. "C'est un circuit qui me convient bien" avouait  Chavanel. Il aura sa carte à jouer.

Il a une revanche à prendre

Le doublé, Chavanel l'avait déjà en tête l'an passé.  Et dans les jambes. Sur l'exigeant circuit breton de Lannilis qui l'avait vu conquérir un cinquième titre national sur le contre-la-montre, rien ne semblait pouvoir arrêter celui qui courait encore chez Omega Pharma - Quick Step. Ils n'étaient plus que trois sous la flamme rouge. Lui, Tony Gallopin et Arthur Vichot, qui venait de se faire reprendre après une longue escapade. Le moins frais s'était montré le plus malin. Vichot profita du marquage entre Gallopin et Chavanel pour s'enfuir à nouveau et remporter le maillot bleu-blanc-rouge. Chavanel n'a sans doute pas oublié. Certains y avaient aussi vu une marque de plus d'un homme incapable de gagner quand il le devait (cf le Tour des Flandres 2011). Dimanche, un doublé serait plus qu'une première ou un exploit. Ce serait une revanche sur ses ratés du passé.
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La déception de Sylvain Chavanel sur le podium des Championnats de France 2013 à Lannilis, après la victoire d'Arthur Vichot sur la course en ligne.

Crédit: Panoramic

Une météo de Flandrien

Chavanel aura pour lui la météo. On a beau être entré en été, le beau temps, lui, joue toujours aux intermittents. 18°C, du vent (rafales à 54km/h), et des averses : voilà ce qui attend les coureurs dimanche après-midi. Chavanel ne s'en plaindra pas. Primo, il a toujours aimé les conditions difficiles et c'est notamment pour ça qu'il s'est si bien adapté aux classiques flandriennes. Deuxièmement, la course n'en sera que plus mouvementée et compliquée à contrôler pour les équipes de sprinters (FDJ et Europcar). De quoi favoriser une course d'attaquants. Ça tombe bien. Plus ce sera décousu, plus les chances de Chavanel augmenteront.

Il n'a besoin de personne

Chavanel sait gagner sans équipe dévouée. Il l'a déjà fait en 2011, lors de son unique titre de champion de France. Muni d'un seul équipier, Jérôme Pineau, celui qui courait alors chez Quick-Step réalisa à Boulogne-sur-Mer une démonstration de force. Seul, il reprit le groupe de tête alors que la course semblait déjà jouée. Seul, il s'en échappa à 25 kilomètres de l'arrivée. Pour gagner en solitaire devant Anthony Roux et Thomas Voeckler, écoeurés par une telle domination. Un Chavanel en forme, n'a besoin de personne. Comme depuis 2009, après qu'il eut quitté Cofidis, il n'aura guère plus de soutien dimanche. Chez IAM, le Poitevin aura à ses côtés Pineau, remis de sa blessure à la main, et Sébastien Hinault, qui dispute à 40 ans sa dernière bataille pour le maillot tricolore. Deux coureurs, c'est bien maigre face aux armadas de Voeckler (Europcar) et Démare (FDJ), composées de plus d'une vingtaine d'éléments. Si elles auront à charge le poids de la course, elles possèdent aussi l'option de laisser filer une échappée qui leur conviendrait. C'était déjà le cas en 2011. Mais Chavanel avait les jambes. On connaît la fin de l'histoire.
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Sylvain Chavanel, alors sous les couleurs de Quick Step, s'était imposé en solitaire aux Championnats de France à Boulogne-sur-Mer en 2011.

Crédit: AFP

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