Pendant 90 minutes, l’Algérie a montré la voie aux Bleus
Mis à jour 02/07/2014 à 09:14 GMT+2
Pour son premier huitième de finale de Coupe du monde, l’Algérie a réalisé une performance majuscule face à l’Allemagne. Les Fennecs ont tenu bon jusqu’à la prolongation avant de craquer (2-1). Si les Bleus cherchent la clé pour vaincre la Nationalmannschaft, ils peuvent déjà prendre exemple sur les hommes de Vahid Halilhodzic. Notre antisèche.
Le jeu : Halilhodzic avait trouvé la faille
Pour affronter l’Allemagne, Vahid Halilhodzic a concocté un système défensif efficace. Alignés en 4-2-3-1, les Fennecs se sont souvent retrouvés en 5-4-1 avec Sofiane Feghouli en position de latéral droit. Une option tactique qui a failli payer. En face, les Allemands ont longtemps semblé sans solutions malgré une possession largement en leur faveur (78% à la fin de la rencontre). Ils ont surtout souffert sur les contres rapides des Algériens qui se sont retrouvés à plusieurs reprises en supériorité numérique dans le camp adverse. Le quatuor Feghouli - Slimani - Soudani - Taider aurait pu faire la différence à plusieurs reprises. Slimani a même ouvert le score de la tête à la 17e minute avant que l’arbitre ne refuse logiquement le but pour une position de hors-jeu.
Alignés dans un 4-3-3 traditionnel, les hommes de Joachim Löw ont mis beaucoup de temps à trouver la clé pour transpercer la défense algérienne. Avec Thomas Müller positionné en faux numéro 9 à la pointe de l’attaque pendant 120 minutes, Joachim Löw n’a jamais pris le pari de lancer Miroslav Klose pour profiter d’un vrai point de fixation au cœur de la défense des Fennecs. Une option qui avait pourtant fait le bonheur de la Belgique face à cette même équipe d’Algérie lors de la phase de poules (2-1). Avec l’attaquant de la Lazio, l’Allemagne se serait peut-être facilité la tâche.
Les joueurs : M’Bolhi a écœuré les Allemands
La performance collective de l’Algérie a été remarquable face à l’Allemagne. Mais elle n’aurait pas valu grand-chose sans Raïs M’Bolhi. Déjà décisif lors de la phase de poule, le gardien du CSKA Sofia a écœuré les attaquants allemands en multipliant les parades (37e, 41e, 49e, 54e, 80e, 90e, 117e). Il ne peut rien sur l’ouverture du score de Schürrle. Mais la performance exceptionnelle du gardien n’occulte pas pour autant celle de la défense des Fennecs. Rafik Halliche a longtemps montré l’exemple à ses coéquipiers avant que les crampes n’aient raison de sa volonté. Aligné devant la charnière centrale, le duo Lacen - Mostefa a contenu les assauts allemands en coupant les transmissions entre les lignes adverses.
Devant, Sofiane Feghouli et Islam Slimani ont souvent pris de vitesse la défense allemande, bien aidés par les montées de Faouzi Ghoulam sur son côté gauche. Son centre millimétré pour la tête de Slimani à la 17e minute aurait pu être décisif si l’attaquant du Sporting Lisbonne ne s’était pas retrouvé en position de hors-jeu au départ du ballon.
Côté allemand, Thomas Müller a été le grand artisan de la qualification. Le joueur du Bayern Munich a évolué sur tout le front de l’attaque allemande. Il aurait pu délivrer les siens à la 80e minute si sa tête puissante n’avait pas trouvé M’Bolhi sur sa route. En échec devant le but, il a tout de même trouvé le moyen d’être décisif en offrant l’ouverture du score à André Schurrle (92e). Il sera l’homme à surveiller pour les Bleus en quart de finale. Dans les buts, Manuel Neuer n’a pas toujours semblé très serein, mais il n’a pas hésité à sortir de sa surface (19 ballons touchés en dehors de sa zone) pour suppléer une défense positionnée très haute et exposée aux contres.
Le tournant qui n’a pas eu lieu : Boateng stoppe Slimani
L’Allemagne mène 1-0 depuis la 92e minute. À deux minutes du terme de la prolongation, Islam Slimani part seul au but et s’apprête à défier Neuer quand Boateng stoppe l’attaquant des Fennecs en position de dernier défenseur sans faire de faute. Sur l’action suivante, Mesut Özil inscrivait le but du break pour l’Allemagne.
La stat : 1079
Le tweet : La formule de Gary Lineker fonctionne toujours
La décla : Pour M’Bolhi, l’Algérie doit se servir de cette élimination
Il faudra s'appuyer sur ce genre de performance pour la suite, on a vu que l'Algérie est capable de jouer à un très haut niveau. On était prêt à jouer ce genre de match. Personne ne croyait qu'on aurait pu arriver là. Aujourd'hui, il ne manquait pas grand-chose.
La question : Cette Allemagne-là a-t-elle toujours le profil d’un favori ?
L’Allemagne a débuté son Mondial par un tonitruant 4-0 infligé au Portugal. Mais depuis, la Mannschaft a progressivement baissé le rythme avec un match nul arraché face au Ghana (2-2) puis une courte victoire sur les Etats-Unis (1-0). Face à l’Algérie, les joueurs de Joachim Löw ont souvent semblé sans solution face au bloc défensif algérien. L’absence d’un véritable attaquant de pointe ne leur a pas permis de trouver ce point de fixation qui aurait pu déstabiliser les Fennecs. Si les Bleus restent concentrés en défense, ils ont de quoi venir à bout de cette Allemagne. D’autant que neuf des dix dernières équipes à avoir gagné en prolongation en Coupe du monde ont été éliminées au tour suivant.
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