En misant sur Kalulu et Cornet, l'OL peut griller sa carte jeunes

Il y a deux mois à peine, écrire sur l’attaque lyonnaise aurait inéluctablement amené à s’interroger sur son abondance et la concurrence qui s’y annonçait. Mais l’été est passé par là, comme une faucheuse terrible pour l’effectif des Gones. Bahlouli (à Monaco), Yattara (au Standard), Njie (à Tottenham) et Benzia (à Lille) s’en sont allés. Et puis, la catastrophe dyonisienne est arrivée, avec sa rupture du ligament croisé et ses longs mois d’absence pour Fekir.

De l’effectif pléthorique du début de l’été, il ne reste plus grand-chose. Un duo prometteur, Lacazette et Beauvue, qui a encore tout à prouver. Labidi et Ghezzal, plus âgés, sont plutôt utilisés au milieu de terrain (voire en défense pour le premier). Et après ? Deux jeunes à peine majeurs, Kalulu et Cornet. Si l’OL décide de ne pas recruter de joker médical, tous deux devraient bénéficier d’un temps de jeu beaucoup plus important que prévu. A moins que l’absence d’un des titulaires ne les propulse carrément dans le onze d’Hubert Fournier.

Age : 18 ans

Quel joueur il est : un modèle de puissance. Au FC Metz, où il a été formé, comme au sein des équipes de France de jeunes, Cornet a toujours attiré les projecteurs grâce à ses statistiques hors-normes. Le tout grâce à des qualités physiques bien au-dessus de la moyenne. Poussant l’OL a débourser 200 000 euros pour se l’offrir, à tout juste 18 ans, en janvier dernier. “Il impressionne tout le monde”, a expliqué Aulas samedi, après la blessure de Fekir.

Pourquoi il peut avoir sa chance : Parce qu’il peut être une solution en cours de match, face à des défenseurs usés par l’activité de Lacazette et Beauvue. Utilisé à quatre reprises la saison passée, déjà entré en jeu 3 fois en 4 journées de L1, Cornet a probablement un peu d’avance sur Kalulu. Mais lui non plus n’est pas un vrai finisseur. Excellent lorsqu’il s’agit de prendre de vitesse sur son vis-à-vis, le Franco-Ivoirien manque encore d’efficacité dans la zone de vérité.

Age : 19 ans

Quel joueur il est : un attaquant au petit gabarit (1,66 m), dont la vitesse de pointe est la principale qualité. Plutôt vif et explosif, Kalulu s’est fixé la saison dernière au poste d’attaquant de pointe, après avoir longtemps évolué sur un côté.

Pourquoi il peut avoir sa chance : Parce que ses caractéristiques siéent à merveille au jeu lyonnais : profondeur, vivacité, verticalité. Son état d’esprit et sa fraîcheur ont constitué, par ailleurs, une des bonnes surprises de l’été pour Hubert Fournier et les dirigeants lyonnais. Lesquels lui ont fait signer, mi-août, son premier contrat professionnel.

Cornet et Kalulu sont prometteurs, cela ne fait pas de doute à Lyon. “Nous souhaitons donner une chance à ces jeunes, cela peut leur permettre de s’affirmer”, expliquait d’ailleurs Aulas le week-end dernier. Pour autant, leur confier, seuls, la responsabilité de pallier des éventuels besoins en cours de match, blessures, suspensions ou méformes de Lacazette et Beauvue parait bien périlleux. Trop périlleux.

A l’heure de faire le bilan de son mercato, Lyon doit probablement regretter d’avoir ouvert les portes avec une telle facilité. Excepté Njie, pour lequel Tottenham a fait une offre impossible à refuser, tous auraient pu être retenus. Tous présentaient plus de certitudes et d’expérience. De talent aussi, dans les cas de Bahlouli et Benzia. Voilà l’OL contraint de “sauter” une génération. Avec un double risque : manquer de munitions à l'aube d'une saison chargée et griller ses jeunes pousses en les exposant trop vite.