Ligue 1 - Fautif contre Saint-Etienne et Toulouse, Jérôme Prior est déjà sous pression à Bordeaux

Désigné gardien numéro 1 de Bordeaux plutôt par défaut cet été, Jérôme Prior joue très gros dimanche (15h) face à Nantes après deux matches compliqués qui ont remis en cause son statut. Une préparation quasi idyllique (titulaire onze mi-temps sur douze possibles), pas de véritable concurrence entre Cédric Carrasso en fin de convalescence après sa grave blessure au genou survenue en janvier dernier, et Paul Bernardoni retenu par les U19 français, et en plus une prolongation de contrat doublée de la confiance accordée par le nouvel entraîneur Jocelyn Gourvennec : Prior, 21 ans, vivait comme dans un rêve depuis un mois et demi.

Il abordait la saison avec le meilleur ratio victoires/défaites/buts encaissés lors de l'exercice précédent. Mais en encaissant six buts lors des deux premières journées de la saison, d'abord à domicile contre Saint-Étienne (victoire 3-2) puis à Toulouse (défaite 4-1), il a dilapidé une bonne partie de son crédit.

La responsabilité de Prior, certes abandonné par sa défense, est engagée sur quatre buts encaissés par les Girondins, tous inscrits de la tête, relançant du même coup le débat sur la hiérarchie des gardiens installée par Gourvennec. "Quand il y a des scores comme ça, le gardien est un peu montré du doigt mais cela fait partie de son apprentissage, il faut passer outre. Mais il est évident que Jérôme, comme les joueurs de champ par rapport au match de Toulouse, doit hausser son niveau", insiste son entraîneur.

Car dans le même temps, Carrasso est revenu, motivé comme jamais pour redevenir le numéro 1. "Je ne lâcherai rien, je ne ferai pas de cadeaux, à tous les niveaux", a-t-il dit à France Football. Et Bernardoni, auréolé de son titre de champion d'Europe, est en quête de temps de jeu pour espérer disputer le Mondial U20 l'an prochain.

Ce changement soudain, ainsi que la présence de Carrasso piaffant depuis deux matches sur le banc des remplaçants et peu enclin à faciliter la tâche de son cadet (il n'a pas participé à l'échauffement de Prior contre les Verts comme il en est généralement de coutume) ont-ils perturbé le vainqueur de la Coupe Gambardella 2013, dont l'impulsivité, qui lui avait joué tant de mauvais tours la saison dernière, est revenue ce vendredi à l'entraînement ? Mécontent du dénouement d'une opposition classique, Prior a dégoupillé en dégageant avec rage tous les ballons qui étaient à sa portée aux quatre coins du terrain avant d'assener un violent coup de poing à son poteau, le tout sous le regard de Gourvennec.

Cette semaine, c'est Franck Mantaux, entraîneur adjoint en charge des gardiens qui a eu le plus de boulot et a dû user de toute sa psychologie pour conserver une ambiance apaisée dans ce ménage à trois. "Jérôme reste un jeune gardien, il faut pouvoir assumer ce rôle de numéro 1 dans un club comme Bordeaux, ce n'est pas une situation facile", reconnaît Gourvennec. "On a tous à un moment donné été confronté à ça en début de carrière et quand on est lancé par un coach, il faut saisir sa chance". A la veille de la trêve internationale et à trois jours de la fin du mercato, qui devrait logiquement voir Bernardoni partir en prêt, le match face à Nantes ressemble déjà à une dernière chance pour Prior, plus que jamais sous pression.