Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Masters 2015 : Le grand Nadal est presque là

Julien Chesnais

Mis à jour 19/11/2015 à 10:17 GMT+1

MASTERS 2015 - Le retour au premier plan de Rafael Nadal est guetté depuis de nombreux mois. Celui-ci s'esquisse sérieusement depuis le début du Masters. Sa victoire face à Andy Murray ce mercredi est venue confirmer les progrès incontestables du Majorquin. Elle fait même de l'Espagnol un sérieux outsider d'un Masters qu'il n'a encore jamais remporté.

Rafael Nadal

Crédit: Eurosport

Lundi, son succès face à Stan Wawrinka n'était déjà pas anodin. Mais elle était enveloppée d'un "mais". Si l'Espagnol s'est imposé aussi facilement en ouverture du Masters (6-2, 6-3), n'était-ce pas surtout grâce l'attitude du Suisse, coupable d'avoir rendu les armes trop rapidement, trop facilement ? Peut-être. Mais une autre hypothèse a sérieusement pris de l'envergure ce mercredi, après le deuxième succès du numéro 5 mondial dans ce Masters.
Battu sèchement en deux sets (6-4, 6-1), Andy Murray aussi a baissé les bras à un moment donné. Pas de doute. S'il l'a fait, c'est qu'il y a été contraint, comme Wawrinka, face à un adversaire présent aux quatre coins du court, qui ne lâche jamais rien, et qui, si vous parvenez à tenir bon, finit par vous punir par sa frappe lourde comme l'enclume. Ils sont tout simplement tombés face à un grand Nadal. Un Nadal retrouvé.

"Je franchis une marche supplémentaire"

"Il était capable de diriger la plupart des points", ne pouvait que constater l'Ecossais après le match, où il a dominé son adversaire l'espace d'un jeu, le tout premier, avant d'être submergé par la vague espagnole. "J'ai commencé à frapper la balle plus courte. Et quand il est à l'intérieur du court, il est extrêmement, extrêmement bon. Il bouge très bien autour de son coup droit et il sait jouer dans les angles du court, ce qui vous déplace énormément." Le portrait-robot d'un rouleau-compresseur dont le bouton off n'apparaît pas sur la notice.
Ce succès est un palier important franchi par Nadal. Une marche de plus dans sa reconstruction progressive qui doit le conduire à retrouver son meilleur niveau. Il l'a reconnu sans mal en conférence de presse. "Je suis très content de mon niveau de jeu. Je franchis une marche supplémentaire. Cette victoire me donne confiance pour tout le boulot que j'effectue à l'entraînement."

Premier succès sur un top 4 depuis... Roland-Garros 2014

Elle a en effet de quoi lui donner le moral. D'abord, cette victoire, la 60e de sa saison, est la sixième face à un membre du top 10 cette saison, la quatrième depuis début octobre. Ce qui prouve la montée en puissance de l'Espagnol qui, depuis son élimination au 3e tour de l'US Open, a battu son premier top 4 de la saison (Wawrinka à Shanghaï), enchaîné des finales à Pékin (battu par Djokovic) et Bâle (Federer), une demie à Shanghaï (Tsonga) et un quart à Bercy (Wawrinka).
Surtout, elle constitue sa première victoire face à un top 3 depuis son succès en finale de Roland-Garros 2014 face à Novak Djokovic. Depuis, il restait sur cinq revers de rang (dont trois face au numéro un mondial) face au trio composé du Serbe, de Federer et de Murray. Cinq défaites de rang, ce n'est pas si grave en soi. Mais c'est plutôt la durée sur laquelle elles s'étendaient qui commençait à peser.
Un an et demi d'attente, c'est presque interminable pour un champion de la trempe de Nadal, qui, comme les autres, voire un peu plus que les autres, marche à la confiance. Ce succès-là devrait lui en donner une bonne dose. Sa "blessure mentale", comme il l'appelle, n'a jamais semblé aussi proche de la guérison.

De bon augure avant l'Open d'Australie

Pour autant, tout n'a pas été parfait dans le jeu de l'Espagnol face à Murray. S'il a été performant quand l'échange s'installait, avec, en prime, des montées au filet gagnantes (11 sur 13) qui prouvent un jeu davantage porté vers l'offensive, son service a, une nouvelle fois, laissé à désirer (47% de premières balles au premier set, 51% sur le match). Sa marge de progression apparaît donc encore large et évidente.
"Il joue clairement mieux que ces derniers mois", abonde Murray, qui a été touché par le même mal que son bourreau, mais avec plus de conséquences. "J'ai servi avec un très faible pourcentage (43%), peut-être le plus faible de ma saison. Ce n'est pas suffisant face à quelqu'un aussi bon que Rafa." Non, ça ne pardonne pas face à un Rafa en grande partie retrouvé et qui semble en avance sur son plan de marche, à savoir l'Open d'Australie en janvier.
picture

Rafa Nadal

Crédit: Eurosport

Qualifié pour sa cinquième demi-finale de Masters après le succès de Stan Wawrinka contre David Ferrer (7-5, 6-2), Nadal peut-il maintenant être considéré comme un prétendant sérieux au titre dans un tournoi où il n'a remporté aucune de ses deux finales (2010, 2013) ? Qui plus en est en indoor, où il n'a remporté qu'un trophée, à Madrid, il y a plus de dix ans ? La route est encore longue, évidemment.
Il lui faudra sans doute battre Djokovic et/ou Federer à partir des demies. Mais vu que la hiérarchie est bousculée depuis le début de la semaine, par son succès contre Murray et par celui du Suisse face au Serbe, qui restait sur 23 victoires de rang, ses adversaires le regardent sans doute désormais avec un oeil inquiet. Comme avant.
Un succès à Londres sauverait en tout cas sa saison, jusque-là dépourvue de titres en Masters 1000 et en Grand Chelem. Cela annoncerait le retour du grand Nadal. Pour de bon cette fois-ci.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité