Christophe Laporte (Jumbo-Visma), c'était du tableau noir : analyse de sa victoire lors d'A Travers la Flandre
Mis à jour 31/03/2023 à 12:03 GMT+2
A TRAVERS LA FLANDRE - Chez Jumbo-Visma, tout roule. Après le cadeau du leader Wout van Aert à son lieutenant Christophe Laporte dimanche, voici la course menée de main de maître. Et c'est encore Laporte qui brille. Le Français a remporté l'épreuve ce mercredi à Waregem, grâce notamment à un excellent travail préparatoire de Tiesj Benoot et une grande maestria au moment d'y apposer le point final.
Cette fois-ci, il s'est offert le présent en personne. Vainqueur de Gent-Wevelgem avec la bénédiction de son leader Wout van Aert dimanche, Christophe Laporte a cette fois endossé le rôle de boss de la Jumbo-Visma, mercredi lors d'A Travers la Flandre. Avec le même résultat : une victoire, à Waregem. Un succès acquis purement à la pédale, mais encore fruit d'un "super travail" collectif. Illustration.
1re étape : se débarrasser des sprinteurs
Tiesj Benoot a opéré un premier écrémage, au sein d'un peloton déjà amaigri par une chute de Tim Merlier. Dans le Kanarieberg (1000m à 7,7% de pente moyenne), le vainqueur de Kuurne-Bruxelles-Kuurne s'est échappé avec Laporte et un duo d'Alpecin-Deceuninck (Philipsen-Hermans), à 67 km de l'arrivée.
Le quatuor a vite été repris, mais le ton était donné. Lancé par Tosh Van der Sande dans la côte de Trieu (1100m à 7%), Benoot a cette fois créé le break décisif, à 54 bornes du but, sans Jasper Philipsen ou autre Mads Pedersen. "Tiesj était vraiment très fort dans les montées, c'est lui qui a fait la sélection", a souligné Laporte à l'issue de sa victoire en solo.
2e étape : reprendre l’échappée au moment opportun
Dans le groupe de huit coureurs parti en chasse de l'échappée, Laporte était alors le plus réputé pour ses qualités de sprinteur. Mais devant, il y avait Alexander Kristoff, flanqué d'Oier Lazkano. Reprendre vite le Norvégien aurait pu signifier s'ajouter un problème. Autant le laisser s'époumoner en tête, plutôt que de devoir gérer : 1 - sa présence ; 2 - un final à dix, pendant une trentaine de kilomètres.
La Jumbo-Visma, au même titre que la Groupama-FDJ de Valentin Madouas et Stefan Küng, entre autres, a ainsi laissé le duo de leaders à portée de fusil pendant de nombreuses minutes, l'écart fluctuant autour des 25 secondes. Le tout sans autoriser le peloton des battus à revenir. Puis le regroupement entre l'échappée et le contre s'est effectué dans les six derniers kilomètres.
3e étape : Benoot en éclaireur
Tiesj Benoot a alors repris son rôle d'agitateur. Laporte se contentant de marquer ses principaux rivaux, avec sa casquette de sprinteur patenté qui n'a pas à anticiper. L'objectif était que le Français contre, et Benoot l'a explicité, révélant qu'il n'avait "pas les meilleures jambes" dans ce final parfaitement géré tactiquement.
4e étape : Laporte en finisseur
"J'ai su saisir ma chance, au bon moment", s'est gargarisé le lauréat du jour. Effectivement. Quand tout le monde a ressenti le besoin de souffler, Laporte s'est envolé. Küng puis Madouas ont réagi avec un temps de retard, mais surtout beaucoup moins de force. A quatre jours du Tour des Flandres, Laporte a marqué les esprits… en l'absence des cadors.
Il modère ainsi la dimension prometteuse de sa "super journée", en vue du Ronde : "Je pense qu'il y a trois hommes au-dessus du lot : Wout (Van Aert), Pogacar et Van der Poel. Il va falloir saisir des opportunités pour essayer de les accompagner… et aider Wout au mieux". Rayon capacité à saisir les opportunités, il commence à s'y connaître, après des années à "tourner autour" chez Cofidis.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Partager cet article
Publicité
Publicité