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Cofidis, les galères avant les succès : "On a abordé la saison trop détendus, trop cool"

Christophe Gaudot

Mis à jour 23/05/2024 à 19:59 GMT+2

Cédric Vasseur était de passage par Eurosport ce jeudi pendant la 18e étape du Giro. Avant d'être sur le plateau des Rois de la Pédale suite à la victoire de Tim Merlier (Soudal Quick-Step), le manager de la Cofidis a analysé la très bonne période de son équipe, et notamment le succès de Benjamin Thomas. Le tout après un début de saison franchement galère et aucune victoire.

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Cofidis n'avait pas gagné en 2024 avant la victoire de Benjamin Thomas sur la 5e étape du Giro. Comment expliquer ce début de saison vraiment difficile ?
Cédric Vasseur : C'est un début de saison un peu compliqué. On a eu beaucoup de malchance depuis la première course. On a multiplié les places d'honneur mais ça ne vaut pas une victoire. On aurait peut-être aussi mérité d'en gagner un et on s'est lancé dans le Giro avec la pression d'une équipe qui était toujours à la recherche de sa première victoire.
Et puis il y a eu l'étape où Benjamin Thomas a lancé ce coup. Quand il est arrivé dans les derniers kilomètres, il a forcément pensé un peu à la situation qui était la nôtre. Et à la suite de cette victoire on a gagné le dimanche avec Axel Zingle et le mardi suivant avec Milan Fretin donc on a eu trois victoires coup sur coup dans la même semaine alors que ça faisait deux mois et demi qu'on attendait.
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Est-ce plus difficile d'aborder un grand tour avec cette pression ?
C.V. : On a eu des succès sur le Tour et la Vuelta l'année dernière et maintenant sur le Giro, le troisième grand tour de suite sur lequel on gagne. On a des coureurs talentueux, l'effectif n'a pas non plus été transformé. On a perdu Victor Lafay, c'est vrai sauf que Victor, depuis qu'il a quitté Cofidis, n'a pas mis un dossard. Il fallait juste être patient et que les coureurs retrouvent la confiance. On a peut-être abordé la saison d'une manière un petit peu trop détendue, trop cool. On avait fixé une feuille de route avec si possible une victoire sur le Giro, le Tour et la Vuelta et essayer de briller au Championnat de France. Ça a peut-être un peu détourné les coureurs du début de saison.
Avec la forme qui est la sienne, Benjamin Thomas doit croire très fort à une médaille olympique…
C.V. : Il y croit bien sûr. Il en rêve. Il travaille pour. Si vous regardez Benjamin Thomas, on voit qu'il est vraiment affûté. J'étais toute la deuxième semaine sur le Giro et j'avais rarement vu un Benjamin Thomas à ce niveau physique. Il est prêt, il a des jambes de feu. Je pense qu'il est capable d'aller chercher une belle médaille et si possible la plus belle des JO.
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Vous rappeliez que vous avez gagné sur les trois derniers grands tours, ce n'est pas si banal pour une équipe comme la vôtre qui ne fait pas partie des mastodontes du peloton…
C.V. : L'explication est simple : l'effectif Cofidis de 2008 à 2018 ne comportait pas de vainqueurs d'étape du Tour de France, c'est-à-dire qu'on n'avait pas dans notre équipe des coureurs qui avaient déjà brillé sur cette course. Le dernier quand je suis arrivé en 2018, c'était David Moncoutié qui avait pris sa retraite. Sur le Tour de France, il ne faut pas rêver, c'est rare de voir un coureur qui n'a jamais brillé être capable de réaliser un exploit
Avec l'ensemble de la cellule performance et de la direction sportive, on a vraiment ciblé les coureurs qui avaient déjà brillé sur le Tour comme (Elia) Viviani, (Ion) Izagirre, (Simon) Geschke. Les coureurs qui ont déjà réussi à s'exprimer sur un grand tour sont des coureurs d'une autre catégorie. On va encore essayer d'augmenter ce nombre chez Cofidis. On ne gagne jamais par hasard sur un Giro, une Vuelta ou un Tour de France.
Avec Axel Zingle, qui a d'ailleurs remporté une épreuve de la Coupe de France cette semaine (les Boucles de l'Aulne, ndlr) vous avez un jeune français qui pousse fort. Il est en fin de contrat, et on sait que c'est parfois difficile pour les équipes tricolores de conserver ces talents. Où en êtes-vous avec lui ?
C.V. : C'est difficile de garder les talents tout courts qu'ils soient jeunes ou pas parce qu'il y a une concurrence déloyale avec certaines équipes qui ne paient pas des coureurs en tant que salariés. On parle aussi beaucoup de Lenny Martinez qui veut partir à l'étranger. Si on forme un coureur qui finit par partir, ça fait partie du jeu.
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Le but du manager c'est de dénicher un talent. Si jamais il n'est plus là, c'est d'en recréer un. On a eu Victor Lafay qui a gagné sur le Tour de France l'année dernière. Notre objectif, c'est de trouver un autre Lafay en 2024. Axel est en fin de contrat, on discute avec lui. C'est lui qui aura le dernier mot et qui prendra sa décision. Notre volonté c'est de continuer avec lui. On veut faire le maximum pour pouvoir le sécuriser.
Au classement UCI sur trois ans qui servira pour attribuer les licences World Tour pour la prochaine séquence (2026-2028), vous n'êtes pas en danger mais pas loin (17e, les 18 premiers seront en World Tour). Est-ce que vous pensez déjà à ça ?
C.V. : Il y a six ou sept équipes en danger. On a UAE qui est sur une autre planète puis les dix meilleures équipes qui n'ont pas de souci. Et puis après entre la 11e et la 20e places, il y a quand même un risque. On n'en fait pas une fixette. Il y en a qui ne pensent qu'à ça, notamment sur les réseaux sociaux. C'est leur dada. Nous on essaye de faire des résultats et les résultats qu'on a eus sur le Giro vont ramener des points. On fera le bilan dimanche soir et on verra à ce moment-là si on conserve une place confortable. Ce qui sera important, ce sera le mercato 2025 et on y travaille intensément.
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