Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Giro | Comment Julain Alaphilippe s'est encore relevé pour aller remporter une victoire sur le Tour d'Italie

Christophe Gaudot

Mis à jour 17/05/2024 à 18:38 GMT+2

Jeudi, Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) a réalisé un immense numéro pour remporter la première étape de sa carrière sur le Giro et son premier succès en 2024, une saison qui avait bien mal démarré pour lui. A terre à plusieurs reprises à la fin de l'hiver, le Français s'était blessé mais en Italie, il a retrouvé un excellent niveau. Voici comment.

Alaphilippe, petits yeux, grande émotion : "Toutes les équipes me félicitent"

Il y avait dans le final de la 12e étape du Tour d'Italie jeudi des parfums d'Imola, de Louvain, d'Epernay ou de Nice. Fano, théâtre de la magnifique rédemption de Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step), n'est pas connue pour son cosmopolitisme, mais le double champion du monde a emmené le monde du cyclisme dans un tourbillon d'émotions. Un mur, une descente et quelques kilomètres pour comprendre que non, il ne serait pas revu, voilà une recette qui marche pour Alaphilippe. Jeudi, ce n'était pas la plus grande, pas la plus belle, pas la plus inattendue de ses victoires mais un peu de tout ça.
picture

Raid fou, entente, contrôle de son ultime rival : le chef-d'œuvre d'Alaphilippe

Depuis deux ans, la vie du Français ressemble à une boîte de chocolats que l'on aurait laissée traîner sous la table basse. On ne sait jamais vraiment sur quoi on va tomber mais les bonnes surprises s'avèrent bien plus rares que les mauvaises. Bien sûr il a gagné (deux fois en 2022 et pareil 2023) mais le nombre de ses galères l'emportait largement. Et 2024 ne semblait pas devoir prendre une autre tournure.

Touché mentalement en Belgique, physiquement en Italie

Le Tour Down Under s'était plutôt bien passé (6e du général) mais il avait connu la chute dès le Het Nieuwsblad, ce qui lui avait valu de perdre ses nerfs alors même qu'il n'était qu'un peu amoché, bien moins qu'au Strade Bianche, où un énième gadin l'avait laissé avec une fracture de la tête du péroné gauche, ce qu'il n'allait savoir que deux semaines plus tard, après Tirreno-Adriatico.
"Au Nieuwsblad, il s'est dit que c'était un éternel recommencement, nous raconte Franck Alaphilippe, officiellement son ex-entraîneur qui n'est jamais très loin. Il pensait que ça repartait comme les deux dernières années. Ça lui avait vraiment fait mal mais la chute la plus ennuyante, c'était celle des Strade".
picture

Un cuissard déchiré, des gros mots : la chute d'Alaphilippe dans le final

Touché mentalement, le Français l'était donc aussi physiquement. Pourquoi l'a-t-il caché au grand public ? Pour ne pas qu'on l'entende se plaindre. Puisqu'une opération n'aurait servi à rien, la Soudal Quick-Step passe un marché avec son coureur : si la douleur devient insupportable, Alaphilippe doit s'arrêter. "On connaît Julian, sourit Franck pour expliquer pourquoi son cousin ne s'est pas mis au repos. C'est un ensemble qui a fait qu'il préférait continuer. Il avait annoncé cet objectif…"

Pas de stage avant le Giro

Déçu de ne pas avoir pu briller sur une course qu'il aurait, peut-être, pu dompter en 2020 sans cette maudite moto, Alaphilippe n'a pas baissé la tête, pas le genre de la maison. Il fallait déjà penser au Tour d'Italie, son second objectif de 2024. Une course que le double champion du monde a choisi de préparer à la maison, en Andorre, et pas en altitude, pour deux raisons.
La première, sa formation n'avait pas organisé de stage, concentrée qu'elle l'est de ce côté-là par le groupe autour de Remco Evenepoel et du Tour de France. La seconde, mentalement, le coureur avait besoin d'être à la maison avec Marion Rousse, sa compagne, et Nino, son fils. "Quand il a marché sur le Tour, Julian n'avait pas spécialement besoin d'altitude au préalable", dit Franck Alaphilippe à Tom Steels, directeur sportif de la Soudal.

Où en est Alaphilippe ?

Son ancien entraîneur convoque d'ailleurs les souvenirs de la Grande Boucle, celle de 2023 quand Alaphilippe attaquait sans cesse, sans succès, pour comparer les niveaux des différentes versions du champion français. Celui-ci cherchait-il à se montrer, à se faire mal, plus qu'à gagner l'été dernier ? "Non, il ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Il a toujours cru en lui, il pense toujours que c'est possible mais il était moins fort, notamment sur les fins d'étape. Bien sûr, il aurait gagné à mieux cibler".
picture

Alaphilippe, c'est "la classe à la française" selon Calmejane

"Hier (jeudi) on peut se dire qu'il refait ce qu'il a fait sur le Tour mais là, ça a marché, poursuit Franck. Avant il lui manquait ce petit plus, ce dernier effort pour arriver avec les meilleurs, comme au Pays basque sur le Tour où la lumière s'éteignait d'un coup pour lui". Sur le premier weekend du dernier Tour, Alaphilippe devait se mêler à la lutte avec ceux qu'ils côtoyaient avant ses galères mais il avait dû se résoudre, une fois de plus, à refuser le combat dans cette catégorie.
Est-il de retour chez les lourds ? "Il est un peu en-dessous de ses meilleures années, corrige son ancien entraîneur. Mais il va encore s'améliorer cette année". De bon augure pour la suite et le Tour de France notamment ? La Grande Boucle ne figurait pas au programme de Julian Alaphilippe en début de saison et à l'heure actuelle, une décision n'a pas encore été prise quant à sa participation.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité