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Tour de Lombardie - Après Liège et le Tour de France, Tadej Pogacar, dernière chance avant le déclassement

Christophe Gaudot

Mis à jour 07/10/2022 à 14:20 GMT+2

TOUR DE LOMBARDIE - Il a perdu ses titres sur Liège-Bastogne-Liège et au Tour de France, Tadej Pogacar a une ultime occasion samedi, de conserver une couronne majeure. En Italie, il fera face à un sacré plateau (Vingegaard, Alaphilippe Valverde, Yates, Vlasov, Bardet…). L'emporter serait une belle manière de rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, il n'y avait qu'un patron et c'était lui.

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UAE Tour, Strade Bianche, Tour de Slovénie, podium du Tour de France, GP de Montréal et Trois Vallées Varésines. De suspense, nous ne ferons pas. Ce palmarès pour 2022 appartient à Tadej Pogacar. Question cependant : à combien évaluez-vous le pourcentage de coureurs à qui ces résultats conviendraient parfaitement pour une saison ? 98 ou 99% ? Reste qu'en l'entamant le 20 février dernier, Tadej Pogacar était le tenant du titre de trois des plus grandes courses du monde : Liège-Bastogne-Liège, le Tour de France et celui de Lombardie. Vous l'aurez compris, un certain déclassement le guette.

De 2019 à 2021, chaque saison était meilleure que la précédente

C'est le propre des champions et d'autant plus ceux dont la précocité et le talent ont tellement ébloui le monde qu'on en oublierait presque qu'ils ne sont ni des robots ni imbattables. Ce revers de la médaille viendra bientôt, on l'imagine en tout cas, taper à la porte de celui qu'on se garde d'appeler Cannibale mais qui y ressemble, Remco Evenepoel. Puisque son compère slovène a sévi plus tôt, il en est déjà là. De 2019 à 2021, il n'avait connu qu'une montée en puissance. Jugez plutôt :
2019 : Tour d'Algarve, Tour de Californie, 3e de la Vuelta (+3 étapes)
2020 : Tour de France
2021 : UAE Tour, Tirreno-Adriatico, Liège-Bastogne-Liège, Tour de France, Tour de Lombardie.
Difficile de faire mieux à vrai dire même si un titre de champion du monde n'aurait pas fait tâche dans le décor. Mais quand même, Tadej Pogacar a mis la barre haut, très vite. Et la redescente de 2022 paraît forcément plus impressionnante à cet égard. A son niveau, il n'y a que les très grandes courses qui marquent. Ou les très belles victoires. Les Strade Bianche et son solo de 50 bornes en étaient évidemment une. Suffisant pour faire du cru 2022 un millésime mémorable ? Non.
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Le vrai échec de Pogacar, c'est le Tour

Le vrai échec de l'année de Tadej Pogacar, c'est le Tour de France puisqu'un drame dans la famille de sa petite amie, Urska Zygart, l'avait conduit à se rendre en Slovénie plutôt que de défendre son titre à Liège. Les absents ayant toujours tort, Remco Evenepoel s'est jeté sur le trophée Drôle de coïncidence, au passage. Mais "Pogi" a bien dû rendre les armes face à Jonas Vingegaard sur le Tour de France. L'imbattable au sourire narquois est tombé de son piédestal, pas bien loin puisqu'il a atterri sur la seconde marche. Reste que sans dire qu'il ne sera pas favori du Tour 2023, son aura en a pris un coup. Taper du poing sur la table en Lombardie ce samedi ne serait donc pas la pire des idées.
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Van Aert a lâché Pogacar, puis Vingegaard s'est envolé : comment la Jumbo-Visma a scellé le Tour

Si sur le Tour d'Emilie, Enric Mas lui avait mis un coup sur la tête samedi dernier, Pogacar a répliqué sur les Trois Vallées Varésines mardi, réglant au sprint un groupe d'une bonne vingtaine d'hommes. "C'est une bonne performance avant la Lombardie", a résumé le Slovène qui avait peut-être besoin de se rassurer. Non pas sur sa capacité à gagner puisqu'il est, avec 15 victoires, l'un des deux hommes les plus prolifiques de la saison en compagnie d'Evenepoel. Plutôt sur ses jambes.

Lancer la reconquête de 2023

"Gagner sera plus difficile que l'an dernier, dit-il pourtant. Nous allons essayer, comme toujours, de donner notre meilleur". Le parcours de la classique des feuilles mortes a un peu évolué et fait moins la part belle aux grimpeurs, plus aux puncheurs. Fait-on pour autant de Julian Alaphilippe, en jambes lundi sur la Coppa Bernocchi, le favori ? Ce serait aller un peu vite en besogne. Après tout, si l'on catalogue Pogacar comme un grimpeur avant de dire qu'il est un puncheur, c'est uniquement parce qu'il est fantastique en montagne et "seulement" très bon sur les courtes ascensions.
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Coup de force, mésentente des poursuivants : comment Pogacar a gagné son 2e Monument

Qu'il soit favori ou pas importe finalement peu pour Tadej Pogacar. Il l'est de la majorité des courses auxquelles il prend part et s'il a plus gagné cette année qu'en 2021, qualitativement le bilan est à l'évidence moins bon. Une victoire sur le dernier Monument de la saison ne fera pas immédiatement passer celui-ci dans la catégorie "excellent" mais elle aurait l'avantage d'imprimer dans la mémoire de ses adversaires l'image d'un "Pogi" victorieux. Avant la reconquête de 2023, avouez que ça ne serait pas du luxe.
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