Coupe de France : cette saison, les bonnes pioches sont du côté de Lyon

C'est une observation faite depuis le début de la saison : l'AS Monaco a sans doute réalisé son mercato le plus douloureux depuis longtemps cet été. Exit Kylian Mbappé, Benjamin Mendy, Bernardo Silva, Tiémoué Bakayoko et Valère Germain et bienvenue à la nouvelle génération représentée par Keita Baldé (22 ans), Rony Lopes (22 ans), Youri Tielemans (20 ans), Adama Diakhaby (21 ans) et Jordi Mboula (18 ans).

Sans surprise, l'ASM se retrouve dans une saison de transition, symbolisée par sa campagne très compliquée en Ligue des champions (dernier derrière Besiktas, Porto et Leipzig) ainsi que par son parcours irrégulier en Ligue 1 (quatrième derrière Lyon et Marseille). Depuis la remontée du club dans l'élite en 2013, Monaco n'a d'ailleurs jamais manqué un podium (2e, 3e, 3e et champion l'an passé). Terminer quatrième en fin de saison mettrait certainement un peu plus en relief les décisions prises sur le marché des transferts ces derniers mois.

Il faudra évidemment du temps avant que les Baldé, Tielemans et autre Diakhaby ne puissent réellement éclore. Et on ne vous parle pas de l'ex-Barcelonais Mboula qui, à bientôt 19 ans, n'a pas effectué le moindre match avec Monaco cette saison pour seulement deux apparitions sur le banc (Guingamp et Yzeure). Mais, contrairement à la situation du côté de Lyon, la vague de départs estivale n'a pas permis à des joueurs déjà présents dans la maison monégasque de prendre la lumière.

Dans les rangs de l'OL, la "saignée" estivale fut tout aussi impressionnante, sinon plus. Les Gones ont toutefois accueilli les adieux d'Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso, Maxime Gonalons, Sergi Darder, Emanuel Mammana, Nicolas Nkoulou, Mathieu Valbuena et Rachid Ghezzal avec davantage de facilité. Il faut dire qu'ils ont été bénéfiques pour trois joueurs restés au club cet été, pour lesquels les prérogatives ont radicalement changé.

Testé dans l'axe sous Marcelo Bielsa à l'OM, Jérémy Morel a "enfin" récupéré ce rôle dans la défense lyonnaise cette saison et y forme une charnière très solide avec la recrue brésilienne Marcelo. Pas vraiment orphelin de Gonalons, Lucas Tousart est rapidement devenu la sentinelle idéale pour Bruno Génésio, qui en a fait son homme de confiance : titulaire à tous les matches de L1, il est le joueur de champ le plus utilisé à Lyon. Quant à Nabil Fekir, le départ de Lacazette lui a évidemment libéré une très grande place pour briller offensivement, le nouveau venu Mariano Diaz opérant au passage un travail de sape impressionnant auquel l'ancienne vedette des Gones ne touchait pas, ou très peu.

L'attaquant d'origine dominicaine, déjà 13 fois buteur cette saison en Ligue 1, est assurément le très bon coup du mercato réalisé par les recruteurs lyonnais cet été. A 24 ans, celui qui n'a jamais vraiment eu sa chance au Real Madrid s'est rapidement adapté à la L1 et à sa nouvelle équipe, quand bien même son obsession du but agace par moments ses partenaires. Outre Mariano, qui est passé en l'espace d'une demi-saison d'inconnu du grand public à candidat espagnol pour le Mondial, Florian Maurice et le staff lyonnais ont su miser sur d'autres joueurs non confirmés.

On pense bien sûr à Houssam Aouar (19 ans), formé au club et qui amène sa technique autant dans l'entrejeu que sur une aile, à l'ex-Amiénois Tanguy Ndombélé (21 ans), rayonnant de verticalité au milieu de terrain, ou encore à Ferland Mendy (22 ans), un ancien Havrais qui démontre une sacrée assurance dès qu'il est aligné à son poste de latéral gauche (un match sur deux). Trois joueurs qui découvrent pourtant à peine le plus haut niveau, eux qui ont par exemple connu les premières titularisations de leur jeune carrière en L1 cette saison.

On fait difficilement mieux comme gestion de l'intersaison même si l'exercice en cours est loin d'être terminé pour l'OL, avec une deuxième place de L1 à protéger, des 16es de finale à disputer contre Villarreal en Ligue Europa et donc ce duel mercredi face à l'AS Monaco en Coupe de France. Un duel pour lequel les deux entraîneurs ont prévenu qu'ils allaient opérer un turn-over plus ou moins important. L'occasion d'observer si cette inversion de hiérarchie vaut aussi bien pour les onze type que la profondeur des bancs.