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Coupe du monde - Il fallait un grand Karim Benzema aux Bleus, on ne l'a pas eu quand ça comptait

Martin Mosnier

Mis à jour 05/07/2014 à 15:45 GMT+2

Karim Benzema devait être le patron des Bleus au Brésil. Indigent en 8e, inefficace en quart de finale, il quitte la compétition sans avoir fait la différence dans les matches qui comptent. Il n’est toujours pas le leader que la France attend.

Karim Benzema entouré par les Allemands

Crédit: Panoramic

On  l’a dit, écrit, répété, rabâché : la France ne pouvait pas faire un grand Mondial sans un grand Benzema. Elle n’a pas fait un grand Mondial et Benzema non plus. L’un ne va pas sans l’autre. Il devait être celui qui porterait sur ses épaules le poids des ambitions bleues. Il l’a fait et plutôt bien durant 180 minutes décisives avec trois buts et deux passes décisives face au Honduras et la Suisse. Et puis ? Et puis plus grand chose. Les 270 minutes qui ont suivi, Benzema les a traversées au mieux comme un avant-centre disponible, au pire comme un poids pour l'équipe quand on songe a son refus explicite de jouer à gauche pendant une heure contre le Nigeria.
Au final, le bilan n’est ni tout blanc, ni tout noir même si Benzema se donne du crédit : "Je suis content, satisfait. Après comme tout le monde, j’aurais aimé aller plus loin", a-t-il simplement regretté dans les couloirs du Maracana. Reste une limite énorme : Benzema n’a pas brillé lors des matches importants. Ceux au terme desquels se joue l’avenir de l’équipe. Ceux qui comptent triple en somme. Ceux sur lesquels il était attendu. Il n’est pas le seul. Yohan Cabaye a perdu subitement son influence dans la construction du jeu et Blaise Matuidi a subi un coup de bambou spectaculaire. Mais ils n’ont pas encore le statut de Benzema, celui d'un avant-centre au Real Madrid vainqueur de la Ligue des champions, et on leur pardonnera beaucoup plus facilement.
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Karim Benzema après France-Allemagne

Crédit: Panoramic

Deschamps lui a pourtant donné tout ce qu’il voulait

D’autant que Benzema a eu la peau de Giroud en marchant sur son côté gauche en 8e de finale. Il a très bien fait comprendre, et Deschamps ne l’a pas nié en conférence de presse, qu’il voulait jouer en pointe et flanqué de son pote Griezmann à ses côtés. Banco. Deschamps lui a donné l’axe, Griezmann et les clés du camion face à l’Allemagne. Le Madrilène n’a pas su assumer les responsabilités qui vont avec. Lui ne cesse de répéter que le match d’un attaquant ne se juge pas que par ses statistiques. C'est une façon de voir les choses. Il a beaucoup tenté, plus qu’aucun autre Français en Coupe du monde depuis 1966, et donc beaucoup raté. Vendredi, il a frappé 9 fois au but (soit plus que l'équipe d'Allemagne, 8) pour deux tirs cadrés dont une tentative sans grande conviction au milieu du but comme lors de ses heures sombres en équipe de France. Pourtant, sur cette action précise, il se joue d'Hummels et se met seul en position de frappe. Mais la conclusion a manqué de tranchant comme l'ensemble de son match. 
Face à l’Allemagne, au cœur d’une équipe qui a perdu son leader technique durant la préparation (Ribéry), au milieu de joueurs qui disputaient leur premier quart de finale en Coupe du monde, il se devait de montrer la voie en leader qu’il aurait dû être, comme Napoléon avec ses troupes, pour reprendre une métaphore employée par son père. Il ne l’a pas fait et il n’est peut-être tout simplement pas de cette trempe. S’est-il affirmé comme le patron des Bleus au Brésil ?  "Que ce soit moi ou un autre c’est pareil”, a-t-il botté en touche. A Rio, ça ne pouvait pas être un autre.
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Benzema avec Deschamps

Crédit: Reuters

Quand Benzema s’est-il montré décisif et indispensable dans un match à énorme enjeu avec les Bleus ? En septembre dernier, c’est Ribéry qui a sorti à lui tout seul la France du bourbier de Gomel (2-4). Face à l’Ukraine, au retour, il a surfé sur l’euphorie collective et ne l’a pas provoquée, plus qu’un autre. Blanc attendait déjà qu’il assume ce rôle à l’Euro, l'échec avait été brutal. Peut-être que Benzema a besoin d’un brin d’ombre pour s’épanouir. Au Real, il régale mais c’est Ronaldo qui supporte le leadership, pas Benzema. A l’Euro 2016, l’équipe de France sera peut-être celle de Paul Pogba. C’est la meilleure chose qui pourrait arriver à Benzema.
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