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En s'attaquant à Deschamps, Rabiot s'aveugle dans un déni grotesque

Martin Mosnier

Mis à jour 26/05/2018 à 09:35 GMT+2

COUPE DU MONDE - En prenant pour cible Didier Deschamps et en refusant d'admettre que le critère sportif pouvait justifier son absence de la liste des 23, Adrien Rabiot tape encore à côté. Son manque de discernement est patent.

Adrien Rabiot devant Didier Deschamps à l'entraînement de l'équipe de France en novembre 2016

Crédit: Getty Images

Soixante-douze heures se sont écoulées, il a eu le temps de se rafraîchir les idées, d'analyser son erreur. Mais non, Adrien Rabiot est quelqu'un de têtu, d'obstiné. Adrien Rabiot manque surtout de sens critique et de recul sur lui-même. Ce vendredi, il a, pour la première fois, justifié sa décision de ne pas accepter le rôle de suppléant et a surtout aggravé son cas. Sa cible ? Didier Deschamps. Ses arguments ? "Je considère que le choix du sélectionneur à mon égard ne répond à aucune logique sportive." Comment le milieu du PSG peut-il à ce point manquer de discernement ? Car ce qu'il sous-entend dans cette formule, c'est que ses performances sur le terrain devaient lui assurer sa place dans les 23.
Soit Rabiot n'a pas de mémoire, soit, plus sûrement, il n'a aucun recul sur son niveau de jeu. Une scène me revient en tête et tout s'éclaire. Quelques minutes après Russie - France (1-2), le jeune milieu des Bleus est interrogé sur sa prestation du soir : "J'ai fait un bon match, j'étais assez à l'aise." Passif, presque en dilettante, il s'est, ce soir-là, complètement effacé durant 80 minutes jusqu'à son remplacement par Blaise Matuidi.

Umtiti-Rabiot : deux façons de voir les choses

Ce qui pouvait passer à l'époque pour un refus de montrer ses faiblesses, pour une réaction à chaud maladroite, apparaît aujourd'hui comme un manque évident de discernement. A titre de comparaison, quatre jours plus tôt, Samuel Umtiti, auteur d'un tacle très maladroit dans sa surface face à la Colombie (2-3), avait reconnu dans les couloirs du Stade de France : "Je ne suis pas content de ma prestation." Preuve qu'on peut être un joueur de très haut niveau et avoir une conscience assez juste de ses propres prestations.
Mais Rabiot est enfermé dans ses certitudes, rien ne le fera changer d'avis. Ni sa prestation très poussive en Allemagne (2-2), où son placement a causé du tort aux Bleus sur le premier but allemand, ni sa fragilité évidente en Bulgarie (0-1) à l'automne dernier, ni sa noyade face au milieu espagnol (0-2) en mars 2017. Face à un Corentin Tolisso très solide et autrement plus tranchant depuis ses débuts internationaux en 2017, la mise à l'écart de Rabiot n'est pas scandaleuse d'un point de vue strictement sportif. Il n'a jamais cessé de répéter qu'il ne voulait pas évoluer au poste de sentinelle. A ce titre, il ne peut pas s'étonner que Deschamps lui préfère Nzonzi pour occuper ce rôle en cas de défaillance de Kanté en Russie.

Le plus gênant ? Son analyse à froid

Les arguments de Rabiot tombent à plat et ne dévoilent que son incapacité à l'autocritique. Ce n'est plus de la mauvaise foi mais de l'aveuglement, du déni. Le plus gênant, c'est que, dans cette lettre, il n'a plus l'excuse de la déception, aussi immense soit-elle. Ni celle de l'impulsivité. Ces maladroites justifications, pour ne pas dire grotesques, sont réfléchies et interviennent trois jours après sa décision. Voilà qui devrait définitivement sceller son avenir en sélection avec Didier Deschamps. Mercredi, le sélectionneur espérait que cet épisode fasse mûrir Rabiot. C'est apparemment peine perdue.
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Deschamps sur Rabiot : "J'ose espérer que cela lui permettra de mûrir"

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