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Coupe du monde | Japon - Croatie | Comment les Japonais sont devenus les fossoyeurs des cadors

Julien Pereira

Mis à jour 05/12/2022 à 13:39 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 - Après avoir accroché l'Allemagne et l'Espagne à son tableau de chasse, le Japon va une nouvelle fois tenter de s'offrir un gros morceau, la Croatie, pour poursuivre sa drôle d'aventure. Au moins, les vice-champions du monde ont eu le temps d'analyser les qualités nippones. Et de comprendre qu'elles n'avaient rien à voir avec la chance ou le hasard.

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Une "équipe-surprise", disent-ils. Il faudrait pourtant drôlement croire aux coïncidences, voire aux miracles, pour lier le début de parcours du Japon au hasard? voire à la chance. Aucune nation n'est capable de battre deux anciens vainqueurs de la Coupe du monde en l'espace de quelques jours par un simple coup du destin. Et c'est précisément la raison pour laquelle les Samurai Blue ont toutes les "chances" de refaire un "coup" - justement - face à la Croatie, ce lundi, en huitième de finale du Mondial.
Il y a en effet beaucoup trop de similitudes entre les deux succès nippons, face à l'Allemagne (2-1) puis l'Espagne (2-1) pour que ces prestations soient autre chose qu'un formidable condensé de tout ce qui fait la force de l'équipe emmenée par Hajime Moriyasu. À commencer par la physionomie des deux matches, où le Japon s'est d'abord retrouvé mené en première période avant de renverser la vapeur, en l'espace de quelques instants, dans le second acte.
Il n'a précisément fallu que huit minutes aux coéquipiers de Maya Yoshida pour marquer deux fois face à la Mannschaft. Trois leur ont suffi pour faire plier la Roja. Preuve que cette faculté n'est pas tombée du ciel et qu'elle ne date pas d'hier, c'est aussi de cette manière que les Japonais avaient failli sortir la Belgique en huitièmes, en 2018 (2-3). Il y a donc bel et bien, au sein de cette équipe, une force qui relève de la psychologie, probablement bien moins mystique et mieux travaillée que le simple "esprit samouraï" ayant fini par devenir une expression un peu galvaudée.
Aucun d'entre nous ne s'est effondré
"Nous y avons cru dès le début et tout au long du match, disait Yuto Nagatomo après le deuxième exploit face à l'Espagne. Nous avons montré à tout le monde à quoi ressemblent les tripes japonaises." Aucune autre nation au monde est effectivement aussi bien préparée à subir aussi longtemps, techniquement et physiquement, sans se laisser affecté sur le plan moral. "Nous savions que nous pouvions prendre un but, a-t-il ajouté. Aucun d'entre nous ne s'est effondré."
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Voilà pour l'aspect immatériel de la réussite nippone, qui ne serait d'ailleurs pas très utile s'il n'était pas lié à des considérations plus techniques. Les facilités japonaises sont avant tout celles d'hommes, en particulier Ritsu Doan, à chaque fois lancé en cours de match et buteur dans la foulée. Mais l'œuvre est collective et les ingrédients parfaitement identifiables. D'abord, un gros temps fort avec un pressing à très haute intensité - l'égalisation face à l'Espagne est un excellent exemple -, une bonne dose de prise de risques et beaucoup de verticalité.

Des joueurs verticaux

C'est ainsi que le Japon a assumé le choix d'un marquage individuel serré face aux Espagnols sur certaines phases de jeu, même si cela était "très risqué", dixit le sélectionneur lui-même. Risque calculé, tout de même, puisqu'une bonne partie de l'effectif des Samurai Blue évolue en Europe, notamment en Bundesliga ou en Ligue 1, où elle a peaufiné ses progrès sur les plans de l'organisation et de la rigueur tactique.
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Le groupe japonais regorge aussi de joueurs vifs et très à l'aise techniquement (Mitoma, Ito, Kubo) pour se projeter vite, bien, et en faisant mal à l'adversaire. À l'issue de la phase de groupes, la sélection de Moriyasu avait placé quatre hommes dans le Top 20 des joueurs ayant le plus recherché la profondeur. Ce qui traduit, tout de même, une certaine ambition dans les initiatives. Bien plus que d'autres chiffres moins significatifs liés, par exemple, à la possession. Le Japon n'en a peut-être pas l'air. Mais il sait très bien ce qu'il fait.
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DOHA, QATAR - DECEMBER 01: Alejandro Balde of Spain controls the ball against Takefusa Kubo of Japan during the FIFA World Cup Qatar 2022 Group E match between Japan and Spain at Khalifa International Stadium on December 01, 2022 in Doha, Qatar. (Photo by

Crédit: Getty Images

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