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Après France - Pays-Bas (1-0) : 101e minute, moment suspendu : "Il a fallu toute la sagesse de Wendie…"

Cyril Morin

Mis à jour 24/07/2022 à 17:01 GMT+2

EURO 2022 - C'est grâce à un penalty arraché par Kadidiatou Diani et transformé par Eve Périsset que les Bleues se sont qualifiées samedi pour les demi-finales face aux Pays-Bas (1-0). Pourtant, dans l'affaire, le personnage central se nomme Wendie Renard. La capitaine des Bleues, habituelle préposée à l'exercice, a préféré s'effacer. Pour les bonnes raisons. Retour sur une scène fondatrice.

"Elles ont raison d'y croire" : pourquoi les Bleues ont changé de dimension

De notre envoyé spécial à Rotherham,
Il y a eu un moment de flottement. Que faisait-elle aussi loin du ballon, isolée dans le rond central, comme étrangère à ce qui se jouait dans la surface de réparation adverse ? Pourquoi diable Wendie Renard n'allait-elle pas prendre la gonfle et décider du destin de ces Bleues par elle-même ? Après tout, la tireuse de penalty attitrée, c'est elle. La capitaine aussi. C'est justement cette deuxième fonction qui a tout changé face aux Pays-Bas ce samedi (1-0).
99e minute : Clara Matéo est touchée plein axe. La meneure de jeu est du genre à voir le jeu avant tout le monde et imagine que Kadidiatou Diani a senti le coup parfait. Sa passe dans l'intervalle est un délice visuel autant qu'une offrande décisive. "C'est à la fois instinctif et réfléchi, expliquait après coup la milieu tricolore. Je me suis dit que Kadi allait faire l'appel, j'ai vu aussi des appels à gauche mais j'ai pensé qu'avec une passe plus proche du but, on avait plus de chance donc j'ai essayé de la mettre. Ca se concrétise par un penalty donc c'est très bien".
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La faute de Janssen sur Diani

Crédit: Getty Images

Périsset : "Normalement, j'étais la N°2"

Pour la concrétisation, il a fallu attendre encore un peu. Le New York Stadium, largement acquis à la cause des Néerlandaises, aurait aimé passer à autre chose. Mais la faute sur Kadidiatou Diani ne pouvait rester impunie. "L'arbitre va voir le VAR, on est en suspense, on se regarde un peu toute pour savoir si y'a penalty, décrivait Charlotte Bilbaut après coup. Mais l'étape la plus difficile, c'était de le mettre. Eve l'a très bien réalisé".
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"Qu’on la déteste ou qu’on l’adore, les résultats sont là" : Diacre finit par séduire

Sauf que ce ne devait pas être elle. Chez les Bleues, les penalties, c'est pour Wendie, règle tacite. Après son échec face à la Belgique, elle avait elle-même confirmé cette hiérarchie. Alors, que s'est-il passé pour que Périsset se charge du coup de pied le plus important de l'histoire de ce groupe ? "Normalement, j'étais numéro 2, a confirmé la buteuse au micro de TF1. Mais on s'est concerté avec Wendie. Il y avait certaines Lyonnaises qui étaient dans l'équipe des Pays-Bas. Elle m'a demandé si j'étais OK pour tirer et voilà. La tactique a bien marché".
Face aux Belges, les conseils de Janice Cayman avaient bien aiguillé sa portière. Alors, pas question de retomber dans le piège. Pas là, pas maintenant, pas après tout ce qu'elle avait fait pour le football français. "Il a fallu toute l'expérience, le professionnalisme et la sagesse de Wendie pour laisser le penalty à Eve, a salué une Corinne Diacre qui a cherché les mots justes pour définir l'attitude de sa capitaine. On a des joueuses qui sont nommées, mais charge à elle de prendre leurs responsabilités en fonction de leurs sensations. Ce soir, j'ai vu des choses dans le collectif très importantes pour nous".
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"Cette victoire légitime Corinne Diacre"

Tout le monde a des responsabilités à prendre dans cette équipe
Pourtant, juste avant que Périsset ne s'élance, elle a vu sa capitaine mettre ses grands compas en marche pour courir vers la surface néerlandaise. Avait-elle changé d'avis ? Non, "Air France" est simplement venue faire le ménage autour de sa latérale avant d'échanger quelques mots avec l'arbitre. Un modèle on vous dit.
101e minute : Eve Périsset est face à son destin et tient celui des Bleues au bout du pied. Avant de frapper, une énorme inspiration. "J'ai eu un peu de pression, je ne vais pas vous le cacher, souriait-elle après coup. Il ne fallait pas que je change ma façon de tirer. Je suis resté sur les basiques et ça a marché ce soir". Cette fois-ci, l'héroïque Daphne van Domselaar ne pouvait qu'effleurer le ballon. 1-0 pour les Bleues et la route des demies qui se dégage, enfin.
"Je l'ai fait pour l'équipe, continuait l'héroïne inattendue du soir. J'étais numéro 2, en cas de penalty, je devais assumer mes responsabilités". Après coup, Bilbaut saluait ce moment fondateur parfaitement géré par les Tricolores. Parce que tout le monde a pensé au groupe et à la meilleure manière de lui faire franchir un cap : "On est 23, tout le monde a des responsabilités à prendre dans cette équipe. Nous ne sommes pas que 10 ou 11 à jouer. On l'a vu à la fin du match avec toutes ces accolades, toutes ces célébrations. Ça montre que le groupe est solidaire et que tout le monde est important".
La joie des Bleues au coup de sifflet final face aux Pays-Bas
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