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Euro féminin 2022 - France - Pays-Bas (1-0) - Corinne Diacre : "On veut écrire notre histoire, tout simplement"

Cyril Morin

Mis à jour 24/07/2022 à 13:37 GMT+2

EURO 2022 - Plus que soulagées d'avoir brisé un plafond de verre franchement enquiquinant en disposant des Pays-Bas samedi à Rotherham (1-0), les Bleues étaient "fières". Du résultat mais plus encore de la méthode pour y parvenir. Parce que cette victoire ressemble à ce groupe qui a la tête sur les épaules mais les dents qui rayent le parquet.

"Elles ont raison d'y croire" : pourquoi les Bleues ont changé de dimension

De notre envoyé spécial à Rotherham,
On les a entendues arriver de loin. Alors que Selma Bacha, joueuse du match selon l'UEFA, répondait à des questions en zone mixte, c'est une vague de bonne humeur qui est venue interrompre le cérémonial. Une enceinte à fond, une sonorité dansante mais surtout une ribambelle de sourires : Grace Geyoro, Sakina Karchaoui, Griedge Mbock, Clara Matéo et Eve Perisset n'avaient pas encore envie de complètement basculer dans l'après. Parce que la soirée du 23 juillet 2022 se devait de rester éternelle.
Elle le sera, au moins dans les livres d'histoire. Ce dimanche, le plafond de verre n'est plus. Après cinq éliminations de rang en quarts de finale, les Bleues ont fini par enfin toucher la terre promise, celle du dernier carré. Ce fut une libération mais surtout une "fierté" pour reprendre le mot que toutes les joueuses avaient à la bouche ce samedi. Il fallait voir Wendie Renard et Griedge Mbock rester de longs instants à s'étreindre pour comprendre ce que ce groupe avait traversé.
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Les Bleues ont vaincu leur malédiction

Crédit: Getty Images

Solidarité et croyance dans le groupe

Ce quart de finale face aux Oranje fut une longue souffrance émotionnelle. Parce que ce fut une balade footballistique sans que le tableau d'affichage n'en tienne vraiment compte. Le poteau, la gardienne, la défenseure centrale : un temps, les Bleues ont cru être maudites. Mais jamais elles n'ont voulu laisser la fatalité s'installer. "Ce que je retiens, ce sont les regards qu'on s'est lancés sur le terrain, avouait Sandie Toletti après la rencontre. On était vraiment solidaires. Il n'y a pas eu un moment de doute. On s'est toute regardé dans les yeux, on savait que ça allait le faire".
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"Qu’on la déteste ou qu’on l’adore, les résultats sont là" : Diacre finit par séduire

Elles auraient pu se dégoûter ou finir par se rejeter la faute entre elles. Elles ont gardé le cap : celui d'une performance historique et mémorable. "Ce groupe est allé chercher quelque chose d'important, les a d'ailleurs félicité Corinne Diacre, très prolixe au moment de vanter les mérites mentaux de cette équipe. Ce groupe aurait pu lâcher prise car ce groupe a beaucoup donné, a beaucoup essayé mais ce groupe n'a rien lâché. Elles ont continué d'insister, en gardant le plan de jeu qu'on s'était fixé".
Bien aidées par des "supersubs" impactantes, les Bleues n'ont jamais vraiment laissé respirer cette équipe néerlandaise. Histoire d'empêcher la naissance de scénarios alternatifs, ceux-là même qu'elles ne connaissent que trop bien, au vu du passé tricolore. Ces démons n'ont pas été chassés, à les écouter. Ils n'ont simplement jamais vraiment existé pour ce groupe mal né mais qui dégage une cohésion bluffante.
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"Cette victoire légitime Corinne Diacre"

On a sauté, on a dansé, on a chanté
"Je persiste à dire que ce n'est pas notre histoire, a estimé Diacre sur le sujet. L'histoire, on a envie de la construire. Selma me l'a dit avant de venir en conférence de presse. On veut écrire notre histoire, tout simplement. Il nous reste encore un peu de chemin à parcourir". L'itinéraire, au moins, est simple. Direction le Sud pour Milton Keynes pour une demi-finale au couteau face aux Allemandes. Avant la grande fête à Wembley le 31 juillet ?
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Un supporter conquis : "Je mets un billet sur la France face à l'Allemagne"

La fête, ce 23 juillet, était au New York Stadium de Rotherham. Moins glamour mais pas moins intense. Au coup de sifflet final, les Bleues sont restées de longues minutes sur la pelouse, à se serrer dans les bras et à crier cette libération bienvenue. Puis, est venu le temps de célébrer. "Dans le vestiaire ? C'était la fête ! On a sauté, on a dansé, on a chanté. On profite du moment", a souri Kadidiatou Diani avant que l'enceinte ne couvre ses mots.
"On a célébré comme il fallait, a abondé Eve Périsset au micro de TF1. Ca a duré plusieurs minutes, j'ai même la voix un peu cassée. Mêmes les filles au contrôle anti-dopage sont arrivées, le staff était là aussi". "Comme vous l'avez vu sur le terrain, on n'a rien caché, a complété Melvine Malard. C'était une explosion de joie, de fierté. On l'a passé ce quart de finale. Le plus beau, c'est d'entrer dans l'histoire. Donc, maintenant, il faut aller jusqu'au bout".
"C'est énorme ce soir, a reconnu Charlotte Bilbaut. On travaille pour des moments comme ça, pour des émotions comme ça. On a envie de les transmettre aux gens qui travaillent pour nous, aux supporters". A Rotherham, le grand déclic est peut-être arrivé. Grâce à leur talent, bien sûr. Mais surtout grâce à ce petit supplément d'âme qui fait basculer les destins. "Personnellement, ce soir, je reste convaincue de notre groupe", a conclu Diani. Elle n'est plus la seule.
La joie des Bleues au coup de sifflet final face aux Pays-Bas
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