L’antisèche d'OL-OM : Marseille a été héroïque mais ne s'en contentera pas éternellement

Etouffé en début de match, l’OM a marqué sur sa première initiative. Puis n’a, dans un premier temps, pas refusé de jouer à dix contre onze, permettant à l’OL de se montrer dangereux sur attaque rapide. Lyon n’a trouvé la faille que sur penalty et sans avoir mis la défense adverse hors de position, mais le manque de liant entre les lignes, côté marseillais, lui a offert quelques espaces lors du premier acte.

Au cours du second, en revanche, la défense des hommes d’André Villas-Boas a semblé de plus en plus solide. Au fil de la rencontre, le bloc phocéen a en effet gagné en compacité. Mais aussi reculé. Jusqu’à ce que les derniers instants se résument à un siège lyonnais improductif sur le but de Steve Mandanda.

Dimitri Payet a été l’homme du début de match. Auteur de l’ouverture du score, puis rapidement expulsé pour une semelle sur Léo Dubois, il a été l’élément central de l’ascenseur émotionnel qui a lancé la rencontre marseillaise. Par la suite, les Phocéens se sont distingués par leur collectif, les entrées incisives de Nemanja Radonjic et Pape Gueye, ainsi que la sérénité dégagée par Steve Mandanda. Le portier de l’OM a été l’auteur d’une parade remarquable en première période face à Thiago Mendes, juste après avoir été proche de repousser le penalty d’Houssem Aouar (1-1 à la 28e minute, score final).

Côté lyonnais, Melvin Bard a été très en vue. Le latéral gauche a provoqué le penalty de l’égalisation et réalisé plusieurs montées intéressantes dans son couloir. Sans rechigner aux tâches défensives, comme en atteste son retour important dans les pieds de Radonjic peu après l’heure de jeu. Tandis que Karl Toko Ekambi, Maxwel Cornet et Tino Kadewere ont symbolisé le manque d’efficacité criant des Lyonnais qui les pénalise depuis le début de la saison.

Le vrai Memphis Depay aurait pu débloquer cette rencontre. Mais le Memphis Depay remplaçant en veille de clôture du marché des transferts a envoyé le dernier ballon du match dans les tribunes.

24 tirs à 3 pour l’OL. Mais seulement 3 tirs cadrés à 1 face à un OM à 100% de réussite en la matière.

Un match nul entre deux équipes ambitieuses qui végètent en milieu de tableau. A priori, personne n’en sort grandit. Pourtant, à l’issue de cette rencontre de la 6e journée, aucun doute : l’OL fait grise mine et l’OM bombe le torse. Les Phocéens ont de quoi, parce qu’ils se déplaçaient ce dimanche (un désavantage certes très relatif dans le contexte que la crise sanitaire impose) et surtout parce qu’ils ont joué une grande partie du match en infériorité numérique.

Dans cette situation, les joueurs marseillais se sont rassurés en étant performants défensivement. Après avoir semblé mettre quelques minutes à prendre la mesure de cette situation, ils ont fait de cette mission à dix contre onze un levier de motivation. C’était l’occasion pour eux de prouver leur cohésion et ils l’ont fait avec un certain brio. L’OM (10e) atteint le cap de la fin du mercato en s’évitant une crise prégnante, fort d’une partition collective encourageante en attente de renfort. Il passera en prime la trêve internationale devant l’OL (14e).

Ceci-dit, les supporters phocéens n’en savent toujours pas beaucoup plus sur la capacité de leur équipe à produire un jeu séduisant. L’exclusion de Dimitri Payet a placé sa formation dans l’optique de tout faire pour ne pas repartir les mains vides, peu importe la manière. Une posture dont elle s’est accommodée. Mais qui ne doit pas faire oublier que depuis sa victoire face au PSG le 13 septembre dernier, elle n’a plus gagné. Ce qu’elle devra faire pour retrouver un classement qui correspond à son rang.